L'île

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J'ai écrit ce texte dans le cadre d'un concours et j'en suis plutôt contente.

Bonne lecture !

Ciao !

Nous sommes en 250 de l'ère insulaire. Pour survivre, l'humanité a dû créer des îles volantes. Chaque île abritait soit un quartier, soit des jardins, soit des magasins. La société était très codifiée. Chaque individu se mariait à vingt-deux ans. Chaque couple marié recevait des enfants au bout de trois ans. Chaque personne avait les cheveux d'une couleur différente. Cela indiquait le niveau de vie de la personne. Les couleurs chaudes étaient réservées aux riches tandis que les pauvres se contentaient des teintes froides. Les gens voyageaient entre les îles avec des petites motos volantes. Légalement, tout le monde pouvait circuler sur les îles mais, en réalité, les classes sociales ne se mélangeaient pas ou très peu. Il y avait cependant une île interdite à tous. Elle se trouvait un peu à l'écart. Beaucoup de rumeurs circulaient à propos de cette île. Certains disaient qu'elle était hantée, d'autre qu'elle abritait un laboratoire d'expérimentations.

Angelina vivait sur une île en banlieue. Elle avait quinze ans, presque seize. Ses cheveux violets étaient coupés au carré. Ses yeux verts pétillaient en permanence de curiosité. La jeune fille adorait dessiner.
Son meilleur ami se nommait Gabriel. Il avait seize ans, les cheveux verts en bataille et les yeux noisettes. Il portait des lunettes. Il était plus petit que son amie. Les deux étaient dans la même classe.
Ils se préparaient à aller sur l'île interdite. Deux jours auparavant, ils avaient fait un pari avec une élève de leur classe et ils avaient perdu. Leur gage était de se poser sur l'île défendue. Les deux amis enfourchèrent leur moto et partirent. Le trajet dura quelques secondes à peine. Ils se posèrent sans problème sur l'île.

L'île était recouverte d'une forêt tropicale. Les arbres montaient haut dans le ciel. L'atmosphère était humide et pesante. Les deux adolescents s'enfoncèrent dans la forêt. Aucun des deux ne savaient pourquoi ils le faisaient mais toujours est-il qu'ils le firent. Ils avancèrent durant plusieurs minutes.
Au bout d'un moment, Angelina eut l'impression d'être observée. Elle se retourna et aperçu une silhouette. La jeune fille l'interpella :
- Hey ! Reste avec nous ! On te veut pas de mal !
La silhouette s'arrêta, hésita et finit par les rejoindre. C'était un garçon de leur âge. Sa peau était foncée. Ses cheveux noirs étaient attachés en queue de cheval. Ses yeux bruns affichaient un mélange de peur et se défiance.
- Comment t'appelles-tu ? demanda Gabriel.
- Maël, répondit le garçon.
Les adolescents parlèrent un long moment. Ils firent connaissance. Maël leur proposa de leur présenter son village. Les deux amis acceptèrent et l'indigène les conduisit à travers la forêt. Ils marchèrent quelques minutes puis arrivèrent dans une clairière. Des maisons simples en pierre et en bois entouraient une petite place. Au milieu de cette dernière, des adultes étaient assis et parlaient entre eux. Celui qui pourrait s'apparenter au chef du village se leva.
- Et bien Maël, où étais-tu ? demanda-t-il. Qui sont tes amis ?
- Père, dit le garçon respectueusement. J'étais en train de me promener lorsque j'ai trouvé ces deux enfants. Ils viennent de l'extérieur.
À ces mots, une rumeur parcourut les villageois. Tous semblaient impressionnés.

Angelina s'avança.
- Qui êtes-vous ? demanda-t-elle.
Le père de Maël leur fit signe de s'assoir. Les trois adolescents prirent place sur un banc.
- Nous sommes l'ancien peuple, du moins ce qu'il en reste. Nous venons de la Terre comme vous. Nous sommes des personnes qui se sont opposées à la décision de construire ces îles. Pour nous punir, l'Etat a décidé de nous enfermer sur cette île. Et comme votre société est tellement codifiée qu'aucun enfant ne naît, nous devons donner nos bébés.
- L'Etat nous y oblige. Si nous refusons, les parents récalcitrants sont tués et le bébé nous est quand même pris, ajouta une des femme présentes qui tenait un nourrisson dans ses bras.
Angelina et Gabriel écoutèrent attentivement. Après cette conversation, ils restèrent un long moment. La fille aux cheveux violets fit même quelques dessins du village et de l'ancien peuple. Le garçon aux cheveux verts parla avec Maël.
- Vous ne voulez rien faire ?
- On n'a pas les moyens d'agir pour l'instant. Personne ne connaît notre existence.
- Maintenant, nous, on vous connaît ! s'exclama Gabriel.
- Vous ne devez parler de nous à personne, intervint le père de Maël. Sinon nous courons à la guerre civile.
- Je comprends, dit le garçon.

Les deux adolescents se dirigèrent vers leur moto. En arrivant à la lisière de la forêt, ils se rendirent compte que leur moto avait disparue. Angelina et Gabriel se retrouvaient donc bloqués, pour l'éternité sur cette île interdite.

RecueilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant