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Ils n'avaient pas couché ensemble. Pourtant, c'était bien parti, Sahara étant restée loin de la chambre. Ils n'avaient pas été distrait, ni par la chatte, ni par un de leur portable. Non, ce n'était rien de tout cela.

Après le gémissement de la brune, Lachlan s'était redressé, victorieux et il avait roulé sur le côté. Ce n'était pas qu'il n'en avait pas eu envie, non, il avait toujours envie de Nicola. Simplement, il aimait trop laisser la femme frustrée. Il lui avait dit qu'ils devaient travailler parce que la présentation de leur projet arrivait à grands pas et que tout devait être parfait. Et après s'être pris un coussin dans le visage, ils s'étaient remis au travail.

Ils avaient passé quelques jours à travailler, chez lui ou au bureau et le grand jour était arrivé. Le contrat était important alors ils avaient fait en sorte que chaque détail vaille le coup d'œil. Si les représentants de la chaîne d'hôtels signaient, Gabe leur avait promis une promotion -et on ne refusait jamais les promotions, surtout si en plus on pouvait faire plaisir à des gens. Chacun connaissait donc sa partie par cœur et celle de l'autre et ils s'étaient préparés à répondre aux moindres questions qu'on pourrait leur poser.

Prétextant devoir bien dormir, Lachlan avait réussi à convaincre Nicola de passer la nuit avec lui. Ils s'étaient donc endormis et par il ne savait quel miracle, ils s'étaient réveillés enlacés. Et alors qu'ils auraient dû être gênés, le brun avait juste dit qu'il avait merveilleusement bien dormi et que la femme devait être un matelas dans une vie antérieure pour être si confortable. Et voilà, c'était passé comme une lettre à la poste.

Ils n'avaient donc pas parlé de leur réveil et ce n'était pas plus mal. Lachlan n'avait pas menti : il se sentait revigoré et il savait que c'était grâce à la brune. Il n'était aucunement stressé alors qu'il aurait dû l'être et c'était sans aucun doute dû à sa présence.

Dans tous les cas, ils étaient en train de présenter leur aménagement et à en croire le visage des acheteurs, leurs choix leur plaisaient. L'homme avait déjà parlé et c'était au tour de la femme, qui jusque-là n'avait pas dit un mot. L'un des représentant posa une question et alors qu'elle s'apprêtait à parler l'homme l'en empêcha :

-Excusez-nous mais nous nous adressions à votre collègue.

Lachlan et Nicola froncèrent les sourcils en même temps et le premier prit la parole :

-Nicola est tout aussi apte à répondre à vos interrogations que je le suis.

-Vraiment ? Je croyais qu'elle était là pour embellir votre proposition, sourit le type, suivi des deux autres qui l'accompagnaient.

Le brun lança un coup d'œil à sa collègue, ne sachant comment réagir. Il trouvait révoltant que le gars ait dit ça comme si c'était normal et que c'était respectueux. Et putain, il avait envie de lui planter son poing dans la face pour avoir insinuer que Nicola ne servait qu'à rendre leur projet plus appétissant. Etait-elle comme ces filles à qui on demandait de rester près des voitures de luxe pour que des enculés pétés de thune achètent ? Quel genre de personne avait ce genre de mentalité ? Si ce contrat n'était pas important, il l'aurait déjà envoyé baladé. Et puis, il se souvenait de ce que la femme avait dit lorsqu'il avait été froid avec Memphis. Elle lui avait dit que ça ne dépendait pas d'elle et qu'il devait s'y faire. Cela voulait bien dire qu'il devait faire l'autruche comme elle le faisait même s'il était révolté, n'est-ce pas ?

-Répondez donc à la question, Lachlan, c'est bien ça ? l'enjoignit le type sans plus prêter d'attention à Nicola.

L'intéressé la regarda justement et voyant qu'elle ne réagissait pas, il soupira et répondit à la question. Et à toutes les suivantes. En fait, il finit seul la présentation parce qu'apparemment, ils ne voulaient pas entendre la femme, même s'il avait plusieurs fois répété qu'elle n'était pas là pour décorer -il avait à peine mis plus de forme.

Finalement, les acheteurs étaient heureux et avaient promis de revenir vers eux. Nicola et lui étaient à peine enfermés dans l'ascenseur que celle-ci frappa son épaule.

-Hé, qu'est-ce que j'ai fait ? demanda Lachlan en se massant.

Il la regarda ensuite et aperçut les yeux embués de la brune.

-Comment as-tu pu les laisser me traiter ainsi ?

-Quoi ?

-Ils ont cru que j'étais la conne qui permet la vente du produit et t'as rien dit !

-Non, c'est faux, je leur ai dit que tu...

-Merde, Lachlan, t'aurais dû leur dire ! cria-t-elle alors que l'ascenseur était arrivé au rez-de-chaussée. Est-ce que j'ai l'air de faire de la figuration ? Est-ce que je suis là simplement pour être à côté de toi, comme un trophée pendant que tu présentes notre projet ? C'est comme ça que tu me vois, Lachlan ? Je pensais que j'étais autre chose pour toi.

Et avant qu'il n'ait eu le temps de dire quoi que ce soit, elle avait disparu.

Qu'est-ce qu'il vient de se passer, là ? Le brun n'avait pas la moindre idée de ce qu'il avait fait de mal. Elle lui reprochait de ne pas avoir parlé alors qu'il l'avait fait. Qu'aurait-elle voulu qu'il fasse ? Qu'il les frappe tous ? Ce n'était pas faute de le vouloir mais elle lui avait dit de ne pas intervenir dans ce genre de moment. Elle n'avait pas le droit de lui en vouloir pour quelque chose qu'elle lui avait interdit de faire. C'était injuste parce que ce n'était pas de sa faute et qu'il était énervé contre ces trois connards. Mais merde, elle lui avait dit de ne rien faire et de s'habituer. Alors il avait fermé sa gueule et il avait serré les dents. Et voilà qu'elle lui reprochait ça ?

Sans compter ce qu'elle avait dit. « Je pensais que j'étais autre chose pour toi ». Comment pouvait-elle penser qu'il la prenait pour un trophée ? Etait-ce son genre de se vanter de ce qu'il avait ? Il ne parlait pas de ses conquêtes à ses amis lorsqu'il était encore en Irlande et avait toujours préféré garder sa vie sexuelle secrète. Il n'avait dit à personne qu'il avait couché avec Nicola et ne comptait pas le faire. Parce que ce n'était pas que du sexe et que des sentiments étaient en jeu. Alors non il ne la prenait pour un trophée et bien sûr qu'elle était autre chose.

Elle était bien plus.

Le Paradoxe de la Mante Religieuse (#Wattys2018)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant