Drahkora [En cours d'écriture]

Chapitre 4 : Au Palais royal - Partie 2

— Bienvenue à vous quatre, jeunes dragons ! Je suis Aïdas, roi du Nord.

— Bonj... commença Tascah, avant de s'interrompre brutalement. Pouvait-elle lui répondre ? N'y avait-il pas une formule spéciale pour le saluer ?

Les yeux du roi pétillèrent d'amusement face à l'hébétude du groupe.

— Voici Drita, ma compagne, ainsi que mes trois plus proches Conseillers, Agrioos, Otipei et Sophoos.

Au contraire de son compagnon, la reine était immaculée, et ses écailles translucides lui procuraient l'air d'un fantôme. Ses yeux étaient aussi pâles qu'il était possible de l'être, se dit Tascah. Ils devaient clouer sur place ceux qu'elle fusillait du regard, mais à cet instant il émanait d'eux de la bienveillance qui la rassura quelque peu.

La dragonne prénommée Otipei, aux écailles émeraude, les observaient si intensément qu'elle paraissait parvenir à sonder leurs âmes. Ses yeux arboraient également une couleur verte, mais plus profonde. Saras chancela même lorsqu'elle se tourna vers lui.

Quant aux deux autres, couleur vermeille, ils étaient de toute évidence jumeaux, et seule la cicatrice du premier qui lui parcourait la tête de l'œil droit au bas de la mâchoire permettait de les différencier. Azira la première remarqua que l'œil en question était rouge et vitreux. Le dragon tourna alors la tête vers elle, et lui fit un clin d'œil de son œil invalide. Elle détourna aussitôt la tête, honteuse. Elle eut cependant le temps de le voir esquisser un sourire avant que son frère ne le fusille du regard.

Aïdas, en reprenant la parole, les fit sortir de leurs pensées.

— Vous devez vous demandez ce que vous faites ici, dit-il. Des Fuyeurs arrivent ici tous les jours mais nous ne les recevons pas tous. Cependant, l'éclaireur envoyé par mon fils m'a rapporté votre situation, et j'aimerais entendre l'histoire de votre bouche.

Pendant qu'il parlait, son regard balayait à tour de rôle chacun des jeunes dragons.

— En effet, il n'est pas rare que Noros envoie ses soldats détruire un village dans lequel se cachaient des traîtres, des résistants ou des espions. Aussi j'aimerais savoir ce que votre village avait pour attirer son attention.

Tascah frissonna lorsqu'il employa le passé. Elle espérait encore que ses parents étaient en vie, ainsi que tous les autres.

— Mais nous n'en savons rien justement... répondit Misava.

— Racontez-moi seulement les évènements. Essayer de vous souvenir ce qu'il s'est passé exactement, ce qui a été dit.

Il les observa tour à tour, et posa finalement son regard sur Azira, qui n'avait pas encore pris la parole. Celle-ci se racla la gorge.

— Nous étions en train de célébrer notre quinzième anniversaire. Clouz, l'un de nos voisins, est soudain arrivé pendant le festin du soir et nous a dit qu'il avait vu les guerriers-ombres qui volaient droit sur nous. Nous avons tout juste eu le temps de nous réunir avant qu'ils débarquent, et le combat a commencé. Nos parents nous ont dit de fuir, ce qu'on a fini par faire. Nous... Nous n'avons même pas pensé à vérifier que les plus jeunes étaient en sécurité...

Il hocha la tête.

— Je comprends ce que tu peux ressentir. Mais vous avez obéis à vos parents, et vous n'étiez pas en situation de penser à tout. Je suis sûr qu'ils ont été protégés.

Son regard se fit compatissant. Azira était certaine qu'il avait deviné qu'elle croyait son village mort. Il avait parlé plus pour ses camarades que pour elle. Il se tourna ensuite vers Saras.