Mai 1940. Début de la Seconde Guerre mondiale. Environ 400 000 soldats britanniques, canadiens, français et belges se retrouvent encerclés par les troupes allemandes. L'opération Dynamo est mise en place pour évacuer le corps expéditionnaire (CEB) vers l'Angleterre.
Sur la plage tout était froid. La pluie battait son plein et les soldats étaient tous en rang pour pouvoir quitter la plage de Dunkerque le plus vite possible. Nous étions encerclés par les Allemands. l'opération Dynamo venait d'être mis en place. J'étais la seule fille soldat et personne ne m'avait remarquée. J'avais de la chance. Je profite de mon passage derrière une dune pour remettre correctement mes cheveux. Ceci sont bien trop longs et les faire tenir dans mon casque toute une journée sans les remettre en place relève du défi. Il en va de même pour mes seins que je dois serrer dans plusieurs couches de bandages pour éviter d'avoir une poitrine trop opulente et ainsi, ne pas attirer l'attention sur moi.
Je dois quitter Dunkerque au plus vite. La ville et sa plage sont bien trop dangereuses avec les Allemands et les bombardiers. Je finis de me préparer quand un soldat qui ne devait guère être plus âgé que moi me dévisage. Il me regarde de haut en bas comme si j'étais un extraterrestre. Il avait les yeux ronds et la bouche ouverte. Naïvement, je prie pour qu'il ne remarque pas mes formes féminines. Malheureusement, à en juger son expression, je pense qu'il n'a pas mis longtemps avant de s'en apercevoir. Ne sachant pas quoi dire, je lui dit avec colère
"- Tais toi ou je t'enterre. Et arrête de me regarder comme ça !"
Le garçon continua de me regarder, les yeux de plus en plus ronds. D'abord il balbutie puis me demande :
"- T'es une fille ..?"
Dans la précipitation, je le prends par le col, je le plaque au mur et je lui intime en mettant un doigt devant sa bouche
"- Ferme la on va me repérer "
Le garçon me regarda une dernière une fois et sorti de la tente pour retourner sur la plage comme si de rien n'était.
Je finis de revêtir mes bandages et ma tenue sans oublier de bien coincer mon épaisse chevelure dans mon casque kaki. Je retourne en rang avec les autres soldats. On a bien attendu une bonne heure un à coté quand les premières détonations retentirent. Nous nous mîmes instinctivement à terre avec les mains au dessus de nos têtes. Plus les bruits se rapprochaient, plus ils étaient strident. On savait tous ce qui nous arrivait dessus. Nous eûmes à peine le temps de voir le bout de leurs hélices que les avions allemands de la Luftwaffe mirent en marche leur mitrailleuses MG42 tirant des balles de 7,92 mm. Je ne connaissais que trop bien le potentiel destructeur de ces armes. Je suis une des seules à me relever. Je fais tomber mon arme mais c'est le dernier de mes soucis. Je cherche une possibilité d'échapper à la pluie de balles le plus vite possible. Je me remémore le début de ma journée. J'ai passé une bonne partie à repérer des endroits ou je pourrais remettre mes bandages et ma chevelure en place sans me faire repérer. Mon sang ne fît qu'un tour et je me mis a courir. Tout semblait se passer au ralenti. Les balles se mirent à trouer le sable devant les pieds de mes compagnons d'arme au même moment où je me jetais derrière la même dune où je m'étais reposé ce matin. Je me cache derrière celle-ci. Les balles fusent. Une rafale passe près de moi dans une volée de sifflements et de bruit d'impacts. Par chance, aucune ne me touche. J'entends des cris me laissant deviner que le sort des soldats qui n'avait pas eu le temps de se trouver un abri était différent du mien. Un nouveau vrombissement annonça la deuxième offensive des allemands. Les cris furent beaucoup plus nombreux cette fois. Une balle siffle pas loin de ma position et un choc retentit. Un homme tomba à coté de moi, un large filet de sang s'échappant de sa bouche. Il balle l'avait atteint en plein cœur. il est mort sur le coup, on ne peux plus rien faire pour lui. J'entends les avions mitrailleurs s'éloigner de notre position, sûrement en manque de munitions. Ce fût ensuite au tour des bombardiers de faire leur entrée. Ils passent au dessus de nous mais apparemment, nous ne sommes pas la cible cette fois. Ils passèrent par dessus la plage et se dirigèrent en mer. Ils volent en direction de la flotte britannique. Des tirs de grosses artilleries et des explosions parvinrent du large. Un des bombardiers se défragmente et tombe dans l'eau. Le deuxième détruit un destroyer britannique et est lui aussi abattu. Une maigre victoire en vue des torpilles qui se dirige vers le bombardier de tête. Il est touché. Je le reconnais. Il s'agit du HMS Grafton. Un autre destroyer britannique.
Un calme pesant vient s'installer sur la plage? Un soldat se dirige vers moi. Je sors mon couteau mais je le range aussitôt : Il est des nôtres. Il est suivi par deux autres soldats. Ils viennent d'asseoir à coté de moi. Je croise le regard de l'homme qui vient s'asseoir a coté de moi. Je reconnais du premier coup d'oeil le garçon qui avait percé ma vraie nature. Je regarde sur son badge. On y peux lire "vingt-et-unième division d'infanterie, Alec Thompson". Je lu les plaques de ses amis. Ils étaient de la même unité d'infanterie mais leurs noms étaient "Rayan Bruhnell" et "Peter Guertin". Je ne le savais pas, mais ces personnes allaient devenir bien plus important que je ne l'imaginais.