III.

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C'était assez frustrant parce que je voyais qu'il bouillait, qu'il était prêt d'exploser, mais jamais il ne l'a fait.

Je ne le mérite pas.

Parfois, il avait pitié, je le sentais. Cela faisait longtemps que nous n'avions plus besoin de parler pour comprendre les sentiments de l'autre, mais dans cette période, je le ressentais encore plus ardemment. On aurait dit comme une couleur qui s'échappait de sa peau, elle pouvait être bleue lorsqu'il était nostalgique, rouge lorsqu'il était en colère, rose lorsqu'il me retrouvait. Ou verte lorsque je le dégoûtais, et même jaune quand je l'amusais.

Je ne l'ai jamais vu triste. C'était tout ce que je voulais éviter, je n'avais pas envie de le voir entouré de noir. Je faisais tout ça pour éviter qu'il soit triste justement, et le fait qu'il n'est jamais été entouré de ce halo sombre me forçait à persévérer dans ma mascarade.
Cependant, je n'ai jamais vu une once de mépris. Je ne sais même pas quelle couleur cela pourrait être. C'était un signe évident de mon échec, mais je le répète ; je suis têtue.

Le dialogue était absent, tout le temps. Nous ne parlions plus du tout. Ça me tuait à petit feu, mais c'était pour la bonne cause. Je préférais me détruire moi, plutôt que le détruire lui. J'avais envie qu'il reste intacte, toujours aussi beau, aussi gentil, toujours aussi parfait.

Je ne le mérite pas.

Mon RegardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant