Chapitre 3

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"Je m'assis au sol, et je vis en face de moi, écrit dans un liquide rouge : 666, La chose."

Des larmes coulèrent doucement le long de mes joues glacées. Elles furent vite arrêtées dans leur course par mon revers de main maladroit. Je n'en pouvais plus ! Je n'eus qu'une envie, je voulu crier... Crier fort, crier longtemps, crier à en perdre haleine ! Mais je ne pu pas... La chose me cherchait sûrement, attentive aux moindres bruits, mouvements et présences... Soudain, brisant le silence de mort, méprisant l'éventuelle présence de cet être monstrueux, je craquais, un cri d'agonie sortit de ma bouche, suivi de mots.

-Elle va me trouver ! Elle va me tuer ! Faites qu'elle ne me trouve pas, pitié !

Je ne savais même plus qui je priai. Les dieux sûrement ! Sauf que je n'étais pas croyante... Je me rattachai à la moindre chance de m'en sortir, quitte à me prosterner devant un être qui ne devait sûrement pas exister.

Puis un bruit. Un bruit rapide et rauque, presque inaudible pour une oreille humaine, allant sûrement jusqu'au 1900 hertz ! Un bruit qui dressa un à un les poils blond de mon bras déjà frissonnant. Je ne sais pas si c'était le froid ou cette peur grandissante qui prenait possession de tous mes muscles, mais je restais figée, mes dents claquant à toute allure. Je tentais de les arrêter mais elles continuaient leur course effrénée, tel un marteau piqueur, face à ce silence sans fin.

J'aperçu face à moi un rayon de lune vif, ce qui me fit remarquer un rideau ouvert... Étrangement, la fenêtre était elle aussi ouverte, ou plutôt entrouverte ! Je pensais alors à m'enfuir... Ce serai la seule solution qui assurerait ma survie ! J'étais condamnée à mourir, tuée par je ne sais quelle chose étrange que je ne pouvais pas voir, juste imaginer... Ou alors, je sortais et retournais chez moi, honteuse d'avoir fui mais entière et bien vivante !

Soudain je repensais à la raison qui m'avait poussée à venir ici, à y passer la nuit... C'était de sa faute ! C'était de leur faute ! Ou alors c'était de la mienne... Pourquoi ne pas m'enfuir ? Ce n'était qu'un stupide pari ! Et mon frère ? Mon frère ! Comment allait-il s'en tirer lui ? Je ne pouvais pas sortir de cet endroit et le condamner à quelque chose qui se rapprochait fortement de la damnation éternelle ! Mais je ne pouvais pas non plus mourir... De toute façons que je sorte ou que je reste, je mourrais, j'en était certaine... Dans le premier cas, de honte de n'avoir pu tenir ce pari et d'avoir abandonné mon frère, dans le deuxième cas, tuée par cette chose, cette...

Un frisson me parcourut. Je ne pouvais même pas la décrire car je ne pouvais que l'entendre et sentir sa présence. Et si c'était mon imagination ? Si il n'y avait rien dans ce sinistre endroit ? Impossible ! Je la sentais bien cette bête ! Ce ne pouvait pas être mon imagination... Ça ne l'était pas ! Il y avait quelque chose dans ce lycée maudit qui souhaitait me tuer ! J'en était plus que certaine ! Il fallait que je trouve un moyen de l'éviter pendant toute la nuit, jusqu'a ce que le gardien vienne ouvrir les portes du lycée... Et si la bête était toujours là pendant la journée ? Et si elle tuait tous les élèves les uns après les autres ?! Pourquoi ne l'avions nous jamais vu avant ? Peut être était elle cachée dans les égouts, sortant la nuit dévorer les aventuriers nocturnes... Je grimaçai face à cette pensée qui m'effrayait et me dégoûtait profondément. C'était décidé, il fallait absolument que je survive cette nuit, je verrais ce qu'il adviendrait une fois le soleil levé.

Je regardais l'heure : "1h30". Ce n'était pas en restant là que je pourrais m'en sortir. Il fallait que je bouge, que j'aille dans un endroit un temps soit peu sécurisé. Mais où ? Je pensai aux toilettes mais me persuadai assez vite qu'il était simple d'y entrer. Je trouvais alors rapidement la solution : aller dans la loge du gardien, prendre toutes les clés et trouver une cachette. C'était un beau programme mais je savais pertinemment qu'il serait dur à exécuter !

Je me levais alors, observant chaque objet de cette pièce plus attentivement que la première fois. La salle était entièrement tapissée d'étagères et d'armoires en fer qui allaient jusqu'au plafond. Sur chacune d'elles on pouvait trouver de multiples objets tels que des bocaux ou des bacs remplies de fils électrique, ainsi que des tubes et des bêcher de tailles et de formes différentes... Mais aucun de ces objets ne m'aurait été utile contre une bête aux crocs acérés. Je trouvai enfin un bâton avec lequel je pouvais me défendre. C'était bien entendu sans compter mon manque de savoir faire en terme de self-défense... Une arme à feu aurait été plus utile mais il était assez dur d'en trouver une dans un lycée en plein milieu d'une d'une ville perdue dans l'ouest de l'Écosse. Aislingen qui était une ville calme et sans incident, avait une politique de paix, interdisant les armes à feu et les bombes lacrymogènes... Il n'y avait donc même pas la hache habituelle servant à briser la glace contenant un bouton d'appel d'aide, bouton qui, bien entendu n'existait même pas. Les responsables de ces lacunes n'avaient sûrement jamais pensé que quelqu'un serait un jour en situation de danger extrême. J'avais toujours trouvé que cette ville était très mal sécurisé et qu'un accident était vite arrivé mais je n'avais jamais envisager être la victime de cet "accident", ou même que l"accident" en question serait en réalité une chose indescriptible capable de tuer...

Je pris donc le bâton avec maladresse, incertaine face à la mort qui m'attendait et jetai un dernier coup d'œil à l'écriture près de moi, cette écriture rouge qui, je le devinais, était faite de sang frais... Probablement le sang de la femme égorgée dans la pièce d'à côté. Je sortis enfin, ouvrant lentement la porte puis regardant de chaque côté du couloir désert. Elle devait être autre part... J'avançais à pas lents, essayant de faire le moins de bruit possible, et regardais de temps à autres, si rien n'arrivait. Rien. Pas un signe de vie. Mais je la sentais cachée quelque part et ne relâchait pas la tension, sous peine d'être prise de cours par une attaque surprise. La pression montait petit à petit et moi, j'avançais.

La salle de physique était située au 3e étage et la loge au rez de chaussée : ça me faisait 3 étages à descendre... Beaucoup trop... Beaucoup trop mais c'était ce que je devais faire. Alors j'entamai la recherche de l'accès aux escaliers. Je vis bientôt une petite porte que je cru à première vue être un local. En m'approchant un peu plus, je compris que c'était bel et bien celle que je cherchais. J'ouvrais la porte et constatai avec horreur qu'il devait y avoir plus d'une centaine de marches entre chaque étages. Mais bon, c'était tout de même ma meilleure option. Armée de mon bâton, j'entamai la descente. Je l'interrompit cependant assez vite, j'avais senti la chose. Elle était la, sûrement en haut de la cage d'escalier...  Je ne pouvais pas remonter ! Il me fallait donc descendre jusqu'au prochain étage et me cacher dans la première pièce que je trouverait. En attendant, il fallait surtout courir dans ces escaliers, étroits et pentus, en espérant qu'elle ne courait pas aussi vite que moi, ce dont je doutais fortement.

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Hey tout le monde !
Normalement le prochain chapitre sortira jeudi ou vendredi ! J'ai fait un peu plus long pour celui ci, dites moi si vous préférez comme ça. N'hésitez pas à voter, ça fait toujours plaisir, à me donner votre avis et à me corriger si vous voyez des fautes !!

-A

666 : La Chose [en réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant