"Sauf qu'à mon avis, la chose devait être plus rapide que moi !"
A cette pensée, la panique m'envahit d'un coup. Mon premier réflexe fut de me retourner. Je vis alors une ombre inquiétante, une ombre qui ressemblait fort à celle d'un diable ! Peut être qu'au finale, cette chose n'était pas une bête ou une ombre mais simplement une créature venu des profondeurs de la terre, un habitant de l'Enfer ? Emprise d'une panique mêlée à une adrénaline terrifiante, je dévalai les escaliers comme je ne l'avait jamais fait auparavant. Je manquai plusieurs fois de trébucher et de m'écraser au sol, mais je gardai le rythme, préférant glisser sur plusieurs étages plutôt que de me faire embrocher par cette créature satanique. Je la sentais s'approcher et priai pour qu'elle ne m'attrape pas. Alors que je pensais que l'heure était venu pour moi de disparaître, j'atteignis la petite porte du 2e étage.
Je poursuivis ma course effrénée dans le couloir. La panique était toujours présente et elle m'empêchait de réfléchir à mon trajet, ou même à ma destination. Je me dirigeais en suivant mon instinct, comme le lapin fait, quand le loup est à ses trousses. Car c'était exactement ce qui m'arrivait. J'étais la proie, imbibée de peur, et la chose était le prédateur... Cependant, elle n'était pas une bête, je le savais à présent, la chose était, il me semblait, un diable sinistre et puissant. Sauf qu'un diable n'est pas le genre de créature a aimer la chair humaine... Moi qui avais jusque là toujours pensé que la chose souhaitait faire de moi son diner, je me posais une seule et unique question... Que me voulait-elle ? La réponse, je ne l'ai jamais sue...
Je tournai instinctivement à droite et dès que je voyais une porte, je tentais de l'ouvrir. La plupart étaient fermés mais après quelques essais, je tombai enfin sur une poignée qui ne résistait pas. J'entrai précipitamment dans la salle et refermai la lourde porte derrière moi.
Il faisait noir dans la pièce, tellement noir que je ne voyais même pas mes propres mains. Mon bâton toujours à la main, je tâtonnai anxieusement chaque objet de la pièce jusqu'à tomber sur ce qui me sembla être un corps humain. Cette fois, je ne me mépris pas sur l'état de la personne, de toutes évidences elle était morte. Je déglutis avec dégoût et une perle de sueur dégoulina sur mon front. Plus que l'idée d'avoir un cadavre à mes pieds, ce fut le fait que son état me semble évident qui me dégoûta profondément. Que m'avait fait ce démon ?! Des larmes menacèrent de couler mais je les en empêchai fièrement. J'enjambai, écœurée, le corps de ce que je supposais être un garçon -par l'absence palpable de poitrine- et m'approchai de l'endroit où devait se situer la fenêtre. Le bout de bois toucha alors un obstacle moelleux, comme un tissu, puis dur, comme du verre.... Je me permit un petit contentement, j'avais trouvé la fenêtre. Je tirai les rideaux et une lumière blanchâtre s'engouffra dans la pièce. Je priai alors -pour la 5ème fois de la journée !- pour que la chose ne soit pas très attentive à la lumière. J'entendis alors un bruit de l'autre côté du couloir. J'allais pousser un cri de surprise et de peur, mais m'en empêchai toute seule en plaquant ma main sur ma bouche. Tous mes sens étaient aux aguets, attendant le moindre signe suspect. Ma respiration s'était coupée, de peur qu'elle ne l'entende et la tension était à son comble. Je reculai lentement et trébuchai sur un objet que je ne pouvais voir. Mon premier réflexe fut d'agripper une table afin de ne pas tomber et de garder le silence. En posant ma main sur le bois dur, je sentis une pointe de fer s'enfoncer profondément dans ma main. La douleur me parcouru dans toute la main. Je voulais pleurer mais je savais que cela ferait du bruit alors je serrai mon point valide, plissai des yeux, contractai ma mâchoire et souffris en silence.
Soudain, je pu voir, à travers la petite fenêtre de la porte, une forme rouge et difforme passer. Elle s'arrêta devant la salle où j'étais et sang ne fit qu'un tour. La panique déjà présente s'amplifia, s'ajoutant à la douleur de ma main. Plusieurs gouttes de sang s'écoulèrent de main écarlate. Ma mâchoire entama alors son claquement habituel, mais je limitai les dégâts sonores en entrouvrant la bouche. La forme rouge se décida enfin à continuer son chemin, à mon grand soulagement. Je me mit alors à pleurer, de douleur, de peur et de soulagement à la fois. J'étais vivante, pas pour très longtemps je le savais mais j'étais vivante.
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666 : La Chose [en réécriture]
Mistério / Suspense"Je courais dans les couloirs du lycée depuis au moins une vingtaine de minutes. Une chose était derrière moi. Je ne savais pas ce que c'était mais je savais qu'il fallait fuir. Fuir le plus loin possible." Gweld aurait bien voulu rester chez elle m...