Love Under The Sunset

Chapitre 2 - C

Mes yeux s'ouvrent et s'habituent doucement à la lueur du matin filtrée par mes rideaux. J'ai passé une nuit atroce et je ne rêve que d'une seule chose : arriver à relativiser. Je sais pertinemment que ça ne sera pas pour aujourd'hui mais j'espère pouvoir commencer à trouver des côtés positifs à la situation le plus tôt possible.

Pour bien commencer la journée, je saisis la télécommande de mon enceinte sur ma table de chevet et allume la musique. C'est une playlist de musiques françaises qui démarre. Couleur menthe à l'eau résonne dans mon salon et me redonne un peu le sourire. La musique a toujours été une source d'apaisement pour moi. Elle guérit tous les maux et, si elle n'y parviens pas complètement, elle panse les plaies qui ne sont pas encore totalement refermées.

Comprenant que je suis en retard, je ne m'attarde pas sur mon petit déjeuner. Je m'habille, attrape au vol mes clés de voiture et roule jusqu'à la boutique. Je prie pour que Macha, la nouvelle stagiaire qui ouvre tous les matins la boutique, soit arrivée. Quand je constate que les volets roulants métalliques couvrent toujours une partie de la façade, je réalise que je n'aurai pas du partir aussi vite de mon appartement et oublier les clés. Je contourne le bâtiment et écarquille les yeux quand je la vois, assise sur sa voiture, une clope à la main, embrassant à pleine bouche un garçon brun.Je m'étais imaginé pas mal de choses sur elle, mais je n'avais pas du tout pensé à ça. Cette fille a plutôt l'apparence d'une fille calme et réservée, avec son carré ondulé roux et ses magnifiques yeux verts. J'étais très loin d'imaginer cette scène. Complètement abasourdie, je fais un pas en arrière, trébuchant sur un câble électrique. Si je ne me sors pas tout de suite de cette situation, Macha va me prendre pour une psychopathe. Le temps que je trouve une solution, ses iris sont déjà braqués sur moi. Elle me détaille longuement. En ce moment, son cerveau doit tourner à plein régime et se faire un tas de films et je prie pour que je ne perde pas toute crédibilité à ses yeux.

-  Cassie ? Qu'est-ce que tu fais ici à cette heure-là? La boutique n'est même pas encore ouverte.

Énervée qu'on me pose des questions dès le matin, je lui jette un regard plus noir que l'enfer. Je n'aime pas le matin. Mais sur mon top dix des plus catastrophiques, je crois que celui-ci pourrait être dans les premiers. D'abord, j'oublie mes clés. Après, je tombe devant l'employée de mes parents et pour finir, on me pose des questions. Cette journée commence très mal.

- Est-ce que tu as les clés? J'ai oublié les miennes.

- Je ne sais pas. Attends, je vais aller regarder dans mon sac.

- Merci. Ça sera une activité plus honorable que de faire un remake de cinquante nuances de grey sur ton capot.

Elle se dirige vers le siège avant passager pour attraper son sac mais se stoppe net. Je ne me rends compte qu'après coup de l'agressivité de ma phrase et j'ai envie d'être toute petite. Mais comme elle ne semble pas en tenir compte, je ne m'attarde pas là-dessus.

- Cassiopée ? T'es sûre que tu vas bien ? Tu veux que j'appelle tes parents ?

- Non. Je vais bien. Mais j'irai encore mieux quand je pourrai aller m'asseoir à l'intérieur.

Je tente un sourire en sa direction, peu sûre qu'elle me le rende aux vues de mon comportement exécrable de ce matin. Elle me sourit largement aussi et je m'autorise à souffler.

- Oui. J'y vais.

- Merci. Au fait Macha, est-ce que tu peux me dire quelle heure il est s'il-te-plaît?

Avant qu'elle n'ait le temps de répondre, le garçon qui la serait dans ses bras se retrouve devant moi en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Sa mâchoire est contractée et ses yeux furibonds ne me laissent rien présager d'agréable. Je doute qu'il lance avec moi une conversation sur la pluie et le beau temps. Macha s'en va et me fait un clin d'œil, n'ayant pas prit conscience de la tension entre nous. Un air de défi lui danse au fond des yeux. Qu'est-ce qui lui prend?