Je suis au bord du vide.
C'est à la fois métaphorique et réel.Je peux pas lui en vouloir, à Annouk. C'était elle ou moi.
Assumer sa sexualité aurait été de trop. J'aurais été de trop.
Ce qu'elle ne sait pas, c'est qu'elle s'enferme. Elle construit une citadelle entre les autres, elle, et moi.
Et elle est faite de secrets qui s'entortillent autour des tourelles, elle est faite de "peut être" qui n'auront pas lieu, elle est faite de "jamais" qui sonnent comme une promesse, elle est faite de méfiance habillée en marquise et qui salut de loin les rencontres.Annouk ne sera sans doutes jamais libre, délestée. Annouk souffrira.
Annouk ne parlera pas.
Annouk n'aimera pas, ou peut être, mais mal.Et dire que tout pourrait se finir maintenant. Au bord du vide.
C'est l'automne.
Les cheminées tissent leurs filaments de brouillard vaporeux, les premières étoiles se montrent, timides. Les arbres se dégarnissent et s'éteignent doucement.Douce Homophobia, ne disparaîtras-tu donc jamais ? Laisseras-tu dans nos villes la cendre des amours brûlés ? Permettras-tu la symphonie des lèvres et des corps ? Permettras-tu la beauté d'un autre baiser nocturne ?
La première fois, elle était posée sur la barrière.
Elle s'appelait Annouk.
Elle ne refuse plus de fumer.
Alors elle fume nos souvenirs, notre baiser, mon cœur consumé.Et puis là,
coincé entre les feuilles d'un cahier
d'économie,
un portrait regarde Annouk.
Une larme coule,
un trait se brouille.Et ça sentait le pamplemousse.
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Pamplemousse
Teen FictionDouce Homophobia, ne disparaîtras-tu donc jamais ? Laisseras-tu dans nos villes la cendre des amours brûlés ? Permettras-tu la symphonie des lèvres et des corps ? Permettras-tu la beauté d'un autre baiser nocturne ? Juste une histoire d'amour...