L'appel de Morphée
Je marchais seul. Je marchais... Les maisons qui défilaient les unes après les autres me paraissaient mornes, tristes. Je pleure, je crie, je hurle à l'intérieur de moi. Personne ne m'entend, personne ne s'en soucie, tous étaient occupés à leurs projets, à leurs joies, à leurs problèmes, leur avenir, trop occupés pour s'en soucier, trop aveugles pour s'en apercevoir, trop optimiste pour comprendre, trop naïfs pour s'en douter. Mais que pouvaient-ils faire de toute manière? Dans ce bas monde là tout le monde ne se souciait que de sa petite personne, de ses propres affaires, dans ce monde-là c'était chacun pour soi.
J'allais bientôt passer devant chez moi, je ralentissais ma démarche espérant retarder l'inévitable, mais j'avais déjà fais le tour du quartier 3 fois, je ne pouvais me permettre d'être en retard, je ne pouvais attirer l'attention sur moi...Mais comment rentrer ? Comment pouvoir oublier ces souvenirs qui me hantaient depuis cette nuit là ? Comment pouvoir oublier ces atrocités innommables que j'ai commises? Comment? Si seulement je ne l'avais pas rencontré....Hélas j'étais très naïf, très innocent pour un monde si cruel, trop bon pour un monde si monstrueux !
C'était une froide nuit, les dernières flaques de lumière s'évaporaient, le soleil laissait place à la lune, le crépuscule disparaissait laissant place aux pénombres d'une nuit pluvieuse, les bars jetaient à coup de ballet les dernières personnes restantes, les quelques magasins ouverts descendaient leurs volets. Les rues étaient calmes, je pouvais enfin dormir, Je prenais place dans mon lit, ajustais mon coussin, me débattais dans ma couverture, pour enfin me trouver dans une position fœtale, le sommeil commençait à me gagner, les débris d'un rêve commençaient à se rassembler, plus que quelques instants avant de tomber dans les bras de Morphée dans un état entre la vie & la mort, plus que quelques instants avant que mes problèmes ne soient que de simples souvenirs d'une autre vie, plus que quelques...
Il faisait noir, je ne pouvais distinguer mes propres mains, je clignis des yeux essayant de voir quelque chose en vain, je me sentais seul au monde, abandonné, triste... Je m'allongeais par terre, je sentais quelqu'un s'approcher de moi, me scrutait, je sentais son souffle sur mon cou, un souffle humide et dégoutant qui me donna la chair de poule, me palpa le visage, monta sur mon ventre, me prit le cou entre ses mains et serra... serra de toute sa force pour m'étrangler. Moi, je me débattais, lié par cette impuissance atroce qui nous paralyse dans les rêves, cette impuissance qui nous rend vulnérables, cette impuissance qui nous fait perdre nos moyens dans les moments les plus cruciaux, je tentais de crier, de le repousser, mais je ne pouvais pas, j'essayais de plus belle, je commençais à haleter, mais rien ne pouvait l'arrêter, cette chose était déterminée à me coller ! À me tuer ! J'allais mourir... Je n'avais jamais imaginé ma fin de la sorte... au milieu de nulle part, tout seul....
Soudain, je m'éveillai, affolé, couvert de sueur, désespéré de comprendre ce qui venait de se passer, une chaleur râpeuse m'envahit, étouffante, affolante. La bile remontait comme les larmes montaient aux yeux, je ressentais une tristesse mêlée de dégoût, œsophage et estomac serrés, convulsés de terreur, une démangeaison dans le cou, je portais ma main à mon cou et le palpais, un liquide collant, chaud, sentant l'odeur du métal, était de la sueur ? Je me dépêchais d'allumer la lampe à ma droite... Ce n'était pas de la sueur...C'était du sang !
Une semaine plus tard, j'évitais de dormir, je combattais le sommeil, craignant de le revoir à nouveau, craignant que ses mains calleuse et moites trouvent mon cou, craignant son souffle tiède et répugnant sur mon corps.Je buvais un café, laissais la lumière allumé, et me postai sur mon lit, les genoux ramenés à ma poitrine et les enlaçant avec mes long bras.
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L'appel de Morphée
ParanormalUn rêve ... Un clone ... Un diable ? Qui est il ? Que me veut-il ? Comment un être vivant peut être animé par tant de violence et haine ...