Le Tumulte de Ma vie

Partie 3

P.V.D de kady

Dés le premier chant de coq, je me levais sans me doucher, je suis sortie de la maison. J'étais désespérée , perdue, ne sachant quoi faire. Sans le vouloir, mes pas me conduisaient devant le domicile de ma défunte marraine Yacine Seck, une cité située dans la ville de pikine. J'hésitais avant de sonner. C'était l'époux de ma marraine Mamadou Dian qui l'ouvrait la porte. Effaré par mon état, il m'invitait à entrer dans la maison et me conduisait au salon avant d'aller réveiller sa mère qui vivait avec lui depuis la mort de son épouse

_ Lou khéw ma chérie, bâ dial, lui demandait inquiète la vieille dame.

La voix étouffée par les sanglots, j'étais incapable de répondre.

_ Quelqu'un est mort chez toi, hein?? Réponds moi je t'en supplie, insistait-elle

Elle se tournait vers son fils debout en face d'elle étonné lui aussi:

_ Khadim qu'est ce qui se passe ?

_ Je n'en sais rien maman, on a sonné et quand j'ai ouvert la porte, je l'ai vue en pleurs expliquait-il peiné.

La dame la berçait dans ses bras et réussit finalement à la calmer. Je leur narrais alors sa mésaventure.

À la fin de mon récit, ils affichaient une expresse de consternation totole.

_ Oh mon dieu ! Put seulement dire Khadim

Sa mère, elle était tétanisée. Elle ne reprit ses esprits que des instants plus tard:

_Khadim ,appelles au bureau et demandes la permission pour aujourd'hui ; nous l'aménerons ensuite chez le médecin avant d'aviser ses parents.

_ Non surtout pas Mame car il m'a menacé de virer mon père si Je lui desobéissais.

_ On s'en fout de ses menaces s'il y'a quelqu'un qui doit avoir des craintes c'est bien lui, affirmait violemment la vieille dame hors d'elle. C'est un crétin de premier degré, comment un homme comme lui pouvait-il faire ça à une gamine de quinze ans??

Une heure, nous sommes chez le gynécologue qui attestait du viol avant de consigner ses observations dans un certificat médical. Une incapacité temporaire de 21 jours me fut donné par le docteur qui leur conseilla de la conduire auprès de ses parents afin qu'ils puissent déposer une plainte le plus rapidement possible.

_ Pour ce cas-ci, il faut laisser de côté le masla et laisser la justice faire le travail, leur dit le médecin.

_ je suis tout à fait d'accord avec vous docteur. Je suis assistante sociale à la retraite et de tels faits me révoltent ! Vous vous rendez compte ? Traumatiser à vie une enfant juste pour satisfaire sa libido...

( comment un homme peut-il du mal à une femme juste pour satisfaire sa libido? Avec tout ce qu'on dit sur les femmes. Khana ils ne savent pas que la femme est la mère qui porte son enfant pendant 9 neufs , que la femme est la sœur , la tante. C'est pourquoi on dit djiguéne Kagne koy soutoural diko ouf diko protéger...)

Plus tard dans la journée, la voiture se gara et nous en sortions, de loin j'apercevais ma belle mère, Maman Lo s'affairant devant son commerce d'arachides grillés, elle nous vit et pressentant quelque chose de grave, elle alla rapidement devant nous:

Qu'est ce qui passe, hein kady? Réponds moi, pressa-t-elle, anxieuse.

_ Allons à l'intérieur d'abord, suggéra la vieille dame qui me soutenait et qui sentit l'imminence d'un attroupement autour de nous aux regards étonnés et pleins de curiosité des voisins.
Nous pénétrons dans la maison. À peine installés sous la véranda qui tenait le lieu du salon, la vieille dame, sans protole , demanda:

_ Où sont ses parents ?

_ Sa maman est au marché, quant-à son père il est à la grand place du quartier c'est son jour de repos aujourd'hui, renseigna Maman ma belle mère.

_Allez vite les appeler s'ils vous plait, ordonna la vieille dame.

_Mais dites-moi ce qui se passe d'abord. Kady est comme ma fille ,disait Maman.

_ Nous ne parlerons pas sans la présence de ses parents asséna la vielle dame.

_ Okay! Attendez ici , je cours les appeler demanda Maman.

Quelques minutes après son départ, ma mère mounass entra en trombe dans la maison. Elle portait ses habits de travail qui sentaient le poisson:

_ Kady dis-moi Lou khew ? Aicha la voisine est venue me trouver au marché pour me dire qu'une dame et un monsieur t'ont amené en voiture et que tu étais en pleurs. Qu'est ce qui t'arrive ma fille ? Réponds moi vite, me pressa-t-elle sans se soucier de la présence de mes accompagnants.

La vieille dame se leva et lui pressa gentiment l'épaule:

_Ayez foi en dieu , madame! N'attisez pas la douleur de votre fille, lui conseilla-t-elle.

_Comment voulez-vous que je me calme ? On trouve dans mon lieu de travail pour me dire que ma fille , en pleurs et mal en point, est ramenée à la maison les habits tâchés de sang par des étrangers...

Khadim silencieux jusque-là, la pousse gentiment à s'asseoir sur une des chaises. Mon père,suivi de ma belle mère, nous rejoignirent ce moment là. La vielle dame attendit que tout le monde se soit assis pour expliquer ce qui m'était arrivé. Je n'arrivais pas à regarder ma mère tellement j'avais honte.

La sonnerie vibrante de mon téléphone me ramène brusquement à l'instant présent.

_Hé oh ! Réveilles toi kady! Tu es dans les nuages ma parole. Me hèle moqueuse ma collègue fama.

Je décroche le combiné ; au bout du fil, il y'avait ma supérieure, Mme Kane :

_Je vous rappelle que vous devez me rejoindre dans la salle de conférence de l'hôpital tout à l'heure, à 10h pour la journée de sensibilisation sur les services aux enfants ! Rappelle le à fama ! M'informa-t-elle.
_ D'accord, madame

Je raccrocha et me tourna vers ma collègue :

_ C'est encore l'enquiquineuse n'est-ce pas ? M'interrogea cette dernière.

_Oui , c'est Mme Kane, je dois trouver un cireur pour me coller le talon de ma chaussure. Je vais appeler à l'accueil pour qu'on m'envoie un.

Omniprésent

Pendant ce temps, El Bachir Dieye venait de terminer sa première intervention de la journée. Le cas n'était pas compliqué car il s'agissait juste d'une appendice à enlever.

_ On se voit tout à l'heure, Bachir, à la salle de conférence ? Lui demanda son collègue anesthésiste Falilou.

_ Pourquoi pas ? Mme Kane a insisté pour que j'y aille.

_ À tout à l'heure alors.

_ OK !

Il regagna son bureau en attendant que sa secrétaire lui fait son café matinal. Il prit la tasse et dégusta lentement la boisson chaude. Il pensa à son programme de détente du week-end. Il avait une sortie le samedi soir avec sa bande d'amis : dîner dans un agréable