Le Tumulte de Ma vie

Partie4

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El Bachir Dieye était l'homme que toutes les femmes cherchaient. Les femmes lui couraient après pour beaucoup de raisons ! D'abord, son physique : de grande taille, il mesurait plus de 1,90m, les traits de son visage qui étaient d'une finesse presque parfaite avec un nez légèrement épaté, des yeux en forme d'amande de couleur marron clair, un corps bâti avec des muscles saillants qu'il devait à des exercices quotidiens, des tablettes de chocolat qui faisaient craquer plus d'une, et un beau teint clair; il était un très bel homme avec une situation sociale des plus confortables.

Chirurgien brillant et respecté de ses pairs, il avait réussi à l'agrégation à l'âge de 28 ans et avait accédé au grade de chef de clinique deux après.

Tout le monde s'accordait à reconnaître ses compétences et son mérite, et qu'il ne devait pas sa situation à la position de sa famille.

Fils d'un ambassadeur et d'une femme d'affaires prospère, ses parents étaient des membres très connus et respectés de la haute société.

Sa grande soeur Aminata hann et lui étaient nés en France, leur jeune frère Seydina Alassane en Orlan, et ils avaient grandi dans les pays où les avaient menés les affectations de leur diplomate de père.

Il avait commencé ses études de médecine en France avant de les terminer à l'Université de Dakar. Un stage complémentaire de deux ans l'avait conduit à l'Université de Stanford en Californie, grande référence des études en médecine aux États-Unis, après son internat. Il y avait suivi une formation poussée en chirurgie. On lui avait même proposé un poste là-bas à la fin de son cursus, proposition qu'il avait déclinée en leur expliquant que son pays avait besoin de lui. Mais en retour, il y intervenait une fois par an sur une période de deux mois, en août et septembre.

Il avait choisi le métier de médecin, car depuis sa petite enfance, il aimait rendre service et répandre le bonheur autour de lui. Ses parents auraient préféré le voir faire ses études en finances pour plus tard reprendre les affaires de la famille, mais c'est sa soeur Aminata qui avait pris cette orientation. Soigner les gens constituait un véritable sacerdoce et il pensait que nul ne devait s'y orienter sans en avoir la vocation ; c'est pourquoi la femme qui partagerait sa vie, devrait être d'une patience exemplaire car son travail passait en premier lieu.

Il était fréquent qu'on l'appelle à n'importe quelle heure, à n'importe quel moment c'est pourquoi il s'éteignait jamais son téléphone. Il reposa la tasse , prit son bloc-notes et sortit.

La salle de conférence de l'hôpital était presque pleine quand il y entra. Mais il trouva facilement une place de choix grâce à un de leurs internes qui lui céda la sienne.

        Dans la peau d'El Bachir

La journée était organisée par une ONG d'appui et de protection aux personnes vulnérables en collaboration avec l'UNICEF. Du court métrage montrant des enfants racontant les maltraitances dont ils avaient été victimes, les cas les plus pathétiques furent le témoignage d'une fillette de six ans violée par son oncle maternel et d'une jeune fille de 16 ans qui avait subi, pendant trois ans les assauts répétés de son beau-père.
Le premier cas m'avait beaucoup touché mais le second me laissa dubitatif.

À la fin de la cérémonie, nous rejoignîmes des collègues et ensemble, nous nous mirimes à échanger nos impressions sur ce que nous venions de voir :

_ L'histoire de la petite fille m'a secoué, je ne me doutais pas qu'un tel degré de perversité puisse exister. S'acharner ainsi sur un être sans défense qu'on est censé protéger...