Août 1944. Nuit. Un quartier de lune.
Deux garçons allongés sur le toit plat d'une maison. Ciel étoilé.— Lü, les anges tombent du ciel.
Le garçon ne répond pas. L'autre reprend.
— Pourquoi meurent-ils si vite ?
— Certains insectes sont condamnés à n'avoir une vie composée que d'une simple journée. Qu'ils s'estiment heureux Cassandre, ils ont vu le soleil se lever et meurent avec le jour.
— Comme toi.
Le garçon brun rigole.
— Te voilà bien réaliste tout à coup.
L'autre ne répond pas. Il attrape un cadavre blanc d'insecte parmi ceux qui jonchent le sol et l'observe devant la lumière de la lune.
— Regarde comme ils sont faibles. Leur petit corps mal articulé manque de se briser à chaque instant.
L'insecte semblable à un papillon bouge encore faiblement une aile.
— Laisse le Cassandre, laisse le mourir tranquille. Tu vas lui casser une aile.
— Il va mourir de toute façon, qu'est ce que ça change ?
— Toi aussi tu vas mourrir un jour, tu ne va pas te jeter du toit pour autant.
Cassandre reluque encore un instant le papillon avant de le laisser expirer entre ses doigts, et de le reposer doucement sur la brique chaude.
— Où en sont tes parents ?
Cassandre ferme les yeux.
— Ils doivent être morts à l'heure qu'il est. Auschwitz n'est qu'à deux pas tu sais.
— Je sais, je sens l'odeur de la chaire brûlée.
— Souvent je pense a aller les chercher.
Il tourne la tête vers la forêt. Lüzi attrape sa main.
— Reste avec moi. Laisse les anges mourir cette nuit et remet ça au jour ou les bombes se tairont.
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LES ÉPHÉMÈRES
Short StoryLüzi et Cassandre sur le toit d'une maison. La chaleur d'été d'un mois d'août étouffant. Deux garçons qui observent la vie ; la mort ; et leurs derniers espoirs. Une petite histoire d'amour, une petite leçon d'humanité, un petit bout de ciel au dess...