Chapitre 4

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Du bout du doigt, elle traçait des formes dans la terre devant elle. Réchauffer par la chaude journée, le sol avait séché et s'était agréablement réchauffé. Étendue au sol, Méira pouvait entendre la symphonie des cigales et des grillons au-dessus d'elle. Rêveuse, elle tentait de s'imaginer ce à quoi ressemblait l'extérieur de l'autre côté de la grille. Il devait y avoir des arbres, haut et majestueux avec leur manteau vert et une plaine d'herbes jaunies par la chaleur où se cachaient les petits musiciens qui berçaient involontairement sa journée. Elle se retourna sur le dos, tentant de voir par-delà la bouche d'aération. Le ciel était bleu, si bleu.

Doucement, ses souvenirs remontèrent à la surface. Elle avait déjà parcouru les larges forêts, avait couru a en perdre haleine dans les plaines caresser par le vent, jouer dans les ruisseaux ou sauter à pied joint dans les flaques d'eau. Elle avait été libre et jamais, jamais elle n'avait été seule. 


-Dit maman, on pourrait le garder? Je m'en occuperais très bien. S'il te plaît, s'il te plaît!

Sa mère releva la tête de son ouvrage, une expression moqueuse son beau visage.

-Méira, combien de fois m'a tu déjà poser cette question depuis que nous sommes partis?

L'enfant fronça les sourcils, essayant de trouver la bonne réponse. Combien de fois? Beaucoup trop, elle ne savait pas compter autant. Pourtant, elle aurait tellement aimé garder le petit lapin qu'ils avaient capturé la veille. Elle le voyait agiter son petit nez au travers des barreaux de sa cage en bois. Il avait l'air doux, mais elle n'avait pas le droit de le flatter.

-Beaucoup...

-Et à chaque fois je t'ai répondu que ce lapin va être vendu aux humains ou échanger contre des ressources pour le clan. Ma réponse n'a pas changé. De plus, c'est oncle Morny qui l'a capturé. C'est à lui de décider de ce qu'il va en faire.

-Mais les humains, qu'est-ce qu'ils vont en faire?

-Et toi, qu'en aurais-tu fait? Cesse de penser à tout cela et concentres-toi sur ton travail.

Méira baissa les yeux sur le matériel qu'elle avait entre les mains. Depuis le matin, sa mère tentait de lui apprendre à tresser des paniers. Autant dire qu'elle n'avait pas progressé. Elle aurait préféré suivre à pied, plutôt que d'être en corvée de panier dans le chariot.

La progression se fit en silence pendant un moment. Elle avait beau s'appliquer, le fond du panier était la partie la plus difficile. Les fibres devaient être suffisamment serré pour tout maintenir en place et disposer de la bonne manière. Bien conçus ils pouvaient même retenir l'eau, à condition d'avoir été ciré.

Retenant une fibre avec son petit doigt, elle tenta d'attraper celle de l'autre côté du tressage. Son doigt bougea et tout son travail s'affaissa. C'était bon à recommencer. Encore. Devant son air déconfit, sa mère passa une main sur ses cheveux.

- Ne t'en fais pas mon petit rayon, tu vas finir par réussir.

-C'est vraiment difficile. Mes doigts ne veulent pas se poser aux bons endroits.

-Les premiers sont les plus difficiles. Quand j'avais ton âge, je pensais aussi que je n'y arriverais jamais. Il faut juste continuer, tes doigts vont s'habituer.

-Vraiment? Toi, tu avais du mal? Mais tes paniers sont les plus jolis de tout le clan!

Elle n'en croyait pas ses oreilles. Les tressages de sa mère étaient ceux qui se vendaient le mieux parmi les humains, des paniers aux filets à poissons. Lorsqu'elle s'installait, elle pouvait tresser sans même regarder ses mains. Devant son air étonné, sa mère lui sourit.

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⏰ Dernière mise à jour : Aug 24, 2018 ⏰

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