23 Mars 2015, 18:39

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Je passe la porte du manoir.
Ça fait maintenant une vingtaine de jours que l'on vient deux fois par semaines apporter de la bouffe à Charlie. On vient toujours à six, faut dire que son histoire nous a tous effrayés, mais en même temps tous touchés.
Cette nuit là, le 4 mars aux alentours de 5:00 du matin, on avait laissé toutes nos provisions et un sac de couchage à Charlie, puis on était repartis. C'était plus sage de rentrer chez nous.
À chaque fois que l'on vient on reste une bonne heure en sa compagnie. On s'est vraiment attaché à lui.
Mais depuis que l'on a commencé nos petites visites régulières, Charlie nous a confié que "lui" était beaucoup plus énervé quand il venait le rencontrer dans ses rêves. L'homme tirait toujours Charlie par le bras en lui disant que, si il ne passait pas cette porte, il serait maudit et prisonnier.
Cette histoire est trop bizarre.
Bref.
Ce jour là on est retournés dans le manoir. Je ne me fais toujours pas à cet endroit et je crois que je suis la seule d'ailleurs.
Mais je n'y arrive pas.
Je n'arrive pas à oublier.
Je ne peux pas oublier.
Comment pourrais-je oublier cette sensation.
Cette sensation d'être observée.
Je n'oublierais jamais ce que j'ai vu cette nuit là.
Ce n'est pas possible.
Je sais ce que j'ai vu. J'en suis sure. Je ne suis pas folle.
C'est pourquoi je n'aime toujours pas ce manoir. Je n'aime pas l'ambiance qui y rôde.
Mais je me force à venir, je l'aime bien Charlie. C'est bête, parce que je ne le connais presque pas, mais il a quelque chose de particulier.
Oui, il est particulier, pour moi ce n'est pas une personne normale, mais c'est pour ça que je l'aime bien.
Ce jour là, Charlie était de bonne humeur, ça fait plaisir de le voir comme ça.

Mais parfois il faut apprendre à ne pas s'attacher.

-Charlie, are you here ?-Où les histoires vivent. Découvrez maintenant