44- Retour officiel

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Ces deux là (:'D)

-- Juste avant de mourir, Amalia a lâché des noms. Je crois qu'il s'agit de tous ceux qu'elle a payé pour l'aider dans sa tâche.

-- Ils seront arrêtés et jugés par le royaume, répondit César. Jusqu'au bout, elle aura été une traitresse. J'espère que la mort constitue pour elle une porte de sortie.

Chiara se hissa sur la pointe des pieds et déposa un bisou sur sa joue avant de l'embrasser tendrement.

-- Je l'espère aussi.

-- Il va être temps pour toi de faire ton retour officiel. A quelle heure est fixé le rendez-vous?

-- Vingt-heure.

-- Mais, il est vingt-heure cinq.

Un sourire fugace passa sur le visage de la jeune fille.

-- Je ne voulais pas y aller sans toi. Ils patienteront un peu, que veux-tu? Ils ne sont plus à ça près. 

Sa mine se fit plus grave et elle repris la parole.

-- De plus, je doute qu'aujourd'hui soit le jour idéal pour un retour de mission...

-- Chiara... l'arrêta le jeune homme.

-- Oui?

-- Christian nous a quitté mais il m'a aussi laissé de nombreux conseils et recommandations. Je me sens secoué et bouleversé par son départ mais nous le pleureront après, lorsque viendra le temps des obsèques.
Tu sais, il m'en voudrait de ne pas profiter de ce soir. Un événement passé ne doit pas venir ternir le présent. Chris voulait que nous ne nous laissions pas abattre. Refuser de se relever serait trahir sa parole. Je vais t'accompagner à cette soirée, et avec le sourire car je crois que c'est le plus beau cadeau que je puisse faire à mon père en cet instant là.

Il s'arrêta et scruta la jolie brune. Celle-ci venait furtivement de s'essuyer les yeux.

-- Hey ma chérie, tu pleures?

-- Non rien, une poussière qui s'est glissée dans mon œil...

-- Chiara...

-- Bien sûr que je pleure! Tu sais quoi, je t'aime César! Je t'aime et je suis fière de pouvoir te le redire en cet instant.

Il la prit par les épaules et contempla longuement ses yeux gris. Qui avait dit qu'il fallait avoir des yeux bleus ou noir intense? Ceux-là étaient tout simplement magnifiques.

Il fit glisser sa main sur la courbe de sa joue. Son menton tremblait. Il replaça quelques mèches rebelles derrière son oreille et braqua son regard dans le sien.

Il aimait ses yeux si froids en mission et si lumineux quand elle s'adressait à lui, il aimait sa crinière folle, il aimait son grain de beauté en dessous de la clavicule, il aimait son menton qui tremblait quand elle était secouée... Il aimait tout chez elle.

Et il ne craignait plus de tout donner.

-- Moi aussi je t'aime Chiara.

Alors il se pencha sur elle et leurs bouches se fondirent en un long baiser.

Main dans la main ils partirent vers l'université des espions. Sur le chemin, il lui raconta tout ce qu'il avait appris sur ses parents et sur son passé. N'importe qui aurait été attendrit devant les sourires qui se dégageaient des visages de ces deux amoureux.

- - - -

Ils se tenaient à présent au centre du village. Au prochain coin de rue commencerait la montée jusqu'à l'école. Au bruit qu'ils faisaient, Chiara devina que des gens l'attendaient déjà dès le bas du chemin.

-- Tu vas être bien accueillie je crois, déclara César.

-- Je crois aussi.

Ensemble ils accélèrent le pas et tournèrent. Il n'y avait pas une poignée d'espions qui l'attendaient mais un foule entière. Dès qu'ils la virent, ils fondirent tous sur elle, scandant son nom comme celui d'une reine.

Elle reconnu les visages radieux de sa famille et ses camarades dans la mêlée. Ses frères étaient là et lui ébourrifèrent le sommet du crâne quand elle passa à leur hauteur. Ses parents étaient là, tout sourire, en compagnie de Tess, d'Alys et des parents de César. Il y avait aussi les disparus ainsi qu'Isaac, Louisa et Gigi, plus le chameau de celle-ci qui prenait plein de place.

Elle grimpa les escaliers. Mahaut et Erwan étaient tout en haut des marches, aux côté de son contrôleur de mission Simon et ils faisaient à eux trois autant de bruit que tout le reste. Elle s'arrêta à leur hauteur pour qu'ils la rejoignent et les prit par les bras. Elle n'avait pas fait le boulot sans eux et jamais elle ne se ferait décorer sans ses deux meilleurs alliés.

Le visage radieux et ses compagnons à ses côtés, Chiara passa le porche. Une banderole rouge proclamait en lettres scintillantes "Bienvenue Chiara, Erwan et Mahaut". La ligne d'arrivée était là et comme le voulait la tradition pour les grandes missions, elle était signée des noms de tous les espions.

Le président de l'université lui demanda de signer un registre. Juste à côté de lui se tenait le couple royal et la princesse. Merryl' fit un clin d'œil appuyé à Chiara et la reine eut le visage baigné de lumière à la vue de son fils. Les trois compagnons furent gratifiés d'un certificat et d'une médaille sous un tonnerre d'aplaudissements.

Ils furent bientôt rejoints par leurs camarades qui fondirent sur eux pour les féliciter. Ils les portèrent en scandant leurs noms. César les quitta ensuite pour aller retrouver ses parents.

Ils se retrouvèrent avec ceux de leur deux promos réunies et s'installèrent dans une classe vide. Ils débutèrent alors leur récit dans un joyeux désordre qui leur ressemblait.

Ils échangeaient à tour de rôle, s'interrompant pour ajouter des anecdotes ou raconter des événements qu'ils avaient vécus séparément.

La jeune espionne apprit de plus ce qui s'était passé durant toute l'étape où elle avait été séparée d'Erwan et Mahaut. Eux furent impressionnés de voir comment elle avait rencontrée Louisa, utilisée pour son corps dans les soirées gala interdites de Diamentor.

Ils finirent leur récit au bout de deux bonnes heures. Certains de leurs camarades partirent et il en resta une dizaine. Il s'agissait des bests qui avaient encore une foule de question et qui voulaient être au courant de tous les détails plus personnel qu'elle avait négligé jusqu'à présent.

Ses amies filles la gratifièrent de clins d'œil appuyés quand elle raconta qu'elle s'était réveillée changée et soignée dans la maison du beau César avec un gros trou noir dans la tête.

Pénélope, qui avait eu un petit béguin pour Erwan toute l'année parut légèrement offusqué quand elle apprit qu'il sortait avec Mahaut. La blonde regarda discrètement Chiara et formula "elle s'en remettra" du bout des lèvres.

Lorsqu'ils finirent de tout leur raconter, il était presque une heure du matin.

-- L'école va pester quand elle va apprendre que nous sommes toujours là. Je ne sais pas s'ils vont être contents de devoir ouvrir les grilles, avança un garçon nommé Harold.

-- Je vais voir, répondit Chiara.

Elle traversa la classe et ouvrit la porte avant de s'exclamer de surprise. Une dizaine de matelas et de sacs de couchages se trouvaient devant, voletant au dessus du sol en projetant des paillettes violettes. Un parchemin se trouvait sur l'un d'eux. Chiara le saisit et lu:

Nous avons pensé que vous auriez besoin de ça. Les familles ont été prévenues que vous resteriez là. Profitez bien et rattrapez le temps perdu, ce n'est pas tous les jours que l'on revient victorieux de mission. À très bientôt,

Ton contrôleur de mission, Simon.

Chiara soupira d'émerveillement. La nuit n'était pas finie...

OmbreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant