Chapitre 8 : Adopté

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Nous nous dirigions donc vers sa maison, je dirais même, sa villa ! Car devant toutes ces pauvres et modestes habitations de paysans faut de bois, de pierre et de torchis, était dressées sa gigantesque demeure. 3 étage pour la famille de ce monstre ! Il y avait installé un système magique de surveillance : un œil géant au dessus des portails d'entrée. Personne ne savait s'il pouvait nous voir, à travers les murs de nos maisons et personne n'osait aborder le sujet de peur que Barcham l'entendait et sanctionnait les villageois. Mia dormait toujours. C'est à ce moment-là que je compris qu'elle avait vraiment le sommeil profond. Mais vraiment profond !

-«Et maintenant ?», me demanda Walter par télépathie.

-«Comment ça, "maintenant" ?», lui répondai-je.

-«Katya est en sécurité, Mia est sous notre protection... Et on fait quoi maintenant ?»

-«On avance vers notre nouvelle maison.»

-«Notre nouvelle... Tu te rends compte de ce que tu es en train de dire ?!»

-«Bah oui, sinon, je ne le dirai pas !»

-«Et l'orphelinat, alors ?!»

-«C'est du passé.»

-«Du passé. DU PASSÉ ?! MAIS TU T'ENTENDS PARLER ?! ET HÉLÈNE, ELIO, PAUL, NINI, JAMES ET LÉA, C'EST DU PASSÉ ? ON DOIT LES OUBLIER ?! LUNA, SOY, MATT, LILI, XAVIER ET LAURANE, ON DOIT LES OUBLIER AUSSI C'EST ÇA ?!»

-«Walter, tu n'as p-»

-«ET KATYA ALORS... ON DOIT L'OUBLIER AUSSI... CELLE À QUI ON DOIT TOUT ! CELLE QUI NOUS A BERCER DEPUIS NOTRE NAISSANCE !... Tu ne peux pas la laisser tomber comme ça... Tu ne peux pas les laisser tomber...»

-«NON ! Je ne l'oublierai jamais Walter et tu le sais. Je n'oublierai jamais ma famille ! Je n'oublierai jamais tous ces moments passés... Mais c'est derrière nous. Il faut essayer d'être des grands maintenant. Pleurer nos pertes ne servira jamais à rien, tu sais...»

-«... Ça veut dire que... On ne les reverra plus.. »

-«Walter, dans mes plans, je suis impulsif mais pas à ce point... C'est pas chez n'importe qui qu'on va... Mais chez le chef du village ! Alors entre ses voyages diplomatique pour voir d'autres chefs, ses dîner d'une heure et son sommeil de sanglier... On aura largement le temps de partir faire un petit coucou aux autres !»

-«Tu sais, tu me surprendras toujours, malgré que tu sois mon Humain !»

Ça faisait une minute que nous discutions télépathiquement en marchant. Nous finissions notre périple (de deux mètres) donc devant sa maison. Nous étions face à elle. Elle ne fixait. L'œil nous fixait. D'abord, nous lui abordions un regard froid et sérieux... Mais ça avait fini par devenir gênant... Ensuite, Barcham commença à réciter des mots imprononçables. L'oeil le fixa, cligna 5 ou 6 fois et finit par se fermer. Barcham ouvrit alors les deux portails d'acier à mains nues. Les portes titanesques s'ouvrirent. Une femme presque squelettique vêtue d'une pauvre robe de fourrure recouvrant à peine sa poitrines quasi inexistante, ses fesses et son entrejambe.

-«Bonjour, mon mari. Tu as ramené l'enfant ?», dit-elle d'une voix étouffée.

Elle regarda Mia et lui fit un regard maternel et triste. Elle nous regarda ensuite, incertaine.

-«Mais qui sont ces enfants ?», demanda-t-elle.

-«Je n'ai normalement pas à te répondre, femme ! Mais nous faisons face à un cas particulier. Voici mon nouveau fils et son Miako. Tâche de les accueillir comme tous les hommes entrant dans ma maison !», répondis Barcham.

-«D'ac-», prononça la femme

Barcham la gifla.

-«N'ose plus jamais répondre à un homme sans son autorisation !», cria Barcham.

Sa femme lâcha une légère larme et rentra. L'homme, lui me regarda.

-«Je suis sûr que ça va te plaire ici ! Alors, comment te sens-tu, en tant que fils du chef ?», me demanda-t-il.

Je ne pus m'empêcher de prendre une bouffée de cynisme et de lui répondre :

-«Vu la façon dont tu traites ta femme, je préfère que tu ajoutes : Adopté.»

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PS : Je la sors du four.

Supernova : Souvenirs d'Oka-Oka [En Pause]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant