Cold Little Hands

3.

Je n'étais pas vraiment énervé ou triste après l'épisode de Halloween. J'étais plus contrarié et déçu. Halloween tombait pendant les vacances et je n'avais pas eu la chance -ou malchance- de revoir Rosie.

Je savais que j'allais la voir le lundi suivant et j'ignorais comment je devais me comporter si je la voyais.

Simon et Mila ne les avaient pas entendu partir durant cette fameuse nuit. Peut-être qu'elles n'avaient jamais dormi et qu'elles avaient attendu le moment propice pour s'en aller en toute discrétion.

J'avais réellement pensé qu'on aurait pu être quelque chose, elle et moi. Peut-être pas des amis car c'était sûrement trop tôt pour donner ce nom à notre quelque conque relation mais j'avais espéré qu'on dépasse le stade de simple connaissance du lycée.

Dans le couloir du lycée, le même que d'habitude, je l'avais aperçu dès la première heure avant que les cours ne commencent. Cette fois, j'étais seul, sans mes meilleurs amis. J'arrivais toujours en avance, pour de mauvaises raisons comme espérer croiser Rosie, par exemple.

Je vous assure qu'au bout du couloir, elle m'avait aperçu. Son regard plus froid que d'habitude avait croisé le mien et y était rester planté pendant un long moment. Elle ne passait pas inaperçue avec son long ciré jaune.

A croire que le temps misérable qu'il faisait cette journée-ci faisait écho avec mes sentiments.

Rosie était accompagnée de Beth. Elles m'avaient vu toutes les deux.

La moindre des choses si on est une personne sympathique, était d'au moins s'excuser d'être parties comme des voleuses ou au moins me saluer, discuter pendant un court instant.

Rien de tout cela ne se passait.

Elles étaient passées devant moi avec le plus grand des méprit comme si on ne s'était jamais parlés, comme si je n'existais pas.

J'avais déjà ressentis cette sensation un million de fois. Je n'existais pas vraiment dans ce lycée. La moitié des étudiants devaient ignorer mon prénom et ça m'allait bien. Nous étions, certes, dans une petite ville mais mon but n'était pas de devenir populaire.

Je n'avais pas vraiment de but dans la vie.

Cela ne me dérangeait pas que les gens passent devant moi, sans me voir. Il m'était arrivé la même chose avec mes parents. Je tentais de parler d'un sujet intéressant et important à mes yeux mais ils étaient trop subjugué par leur propre conversation.

Cette fois, c'était différent. Je n'avais pas aimé cette sensation. Nous n'étions pas amis et éliminons mon addiction à Rosie. Nous avions passé une soirée ensemble. Je n'avais sans doute pas assez d'expériences en matière de soirées ou de connaissances. Pourtant, je pensais qu'à partir du moment où on passait plusieurs heures avec une personne à discuter, on pouvait la saluer sans gêne, sans risques.

Même à la cafétéria, Rosie daignait nous parler et elle n'était à même pas un mètre de nous. Encore une fois, elle nous avait vu. Son regard se tournait à plusieurs reprises vers nous.

Mes meilleurs amis n'avaient pas compris la situation.

A cet instant précis, jouant avec mes petits pois dans mon assiette, j'avais décidé d'arrêter de lui porter n'importe quelle attention. Petite ou bien grande. Je devais stopper cette fascination qui ne menait à rien.

Elle était venue à notre soirée pour une raison que j'ignorais complètement et je n'en pouvais plus de me creuser la tête pour quelqu'un qui n'en valait pas la peine. C'était peut-être un gage entre amis, une folle envie ou juste une blague. Tout ceci n'était sans doute qu'une blague.