" Si tu veux obtenir plus de la vie, il faut perdre ton inclinaison à la sécurité monotone ." Into the wild
Je déteste cette société. Chaque matin je me lève, pour lui remettre un sacrifice qu'elle m'oblige à exécuter. Chaque matin, je me lève pour aller rejoindre ces humains qu'on appelle collègues, qui se plaignent en prétendant qu'ils mériteraient bien une augmentation, mais qui sont trop lâches pour faire quoi que ce soit. Alors je me coltine Gisèle,l a ménagère de 52 ans, qui n'a qu'une hâte c'est de retrouver sa petite fille Zouzou. Elle a pas baisé depuis 20 ans, et tout ce qui lui reste c'est ce qu'elle a semé. Profites en bien ça durera pas longtemps. Il y a également, Claude, le chef, qui pense qu'en étant à son poste, il est le maître du monde. Hé mec ! Réveilles-toi! La seule raison pour laquelle ta femme ta pas encore quitté, c'est que tu lui laisses suffisamment d'argent pour qu'elle s'achète ce nouveau décolleté rouge, qui ne laisseras pas ton ami d'enfance indifférent. Il y a aussi cinq ou six autres collègues qui ne travaillent que depuis quelques années, et dont je m'en fout complètement. Un jour, peut être que je connaîtrais leur nom. Mais à quoi cela me servirait?
Et puis il y a vous. Les consommateurs. Du matin au soir, je dois vous supporter. Vous qui surveillez la moindre promotion pour le lait, les céréales, et l'huile d'olive. Vous qui ramenez vos gosses mal éduqué me détruire le sens si précieux de l'ouïe. N'avez vous jamais regardé Super Nanny ? Vous qui voulez que ça aille plus vite à la caisse. Vous aviez qu'à venir plus tôt. Vous qui ne répondez même pas au Bonjour qui vous ai si tendrement et faussement donné de ma part. Vous qui n'en avez rien à faire de moi. Vous, qui faîtes partie de cette merveilleuse société. Vous détruisez chaque jour mon espoir en l'humanité. Même si je ne crois pas en Dieu, je le comprends. Moi aussi je vous aurait abandonné. Il suffit de vous observer quelques minutes, et tout ce qui reste de compassion et pité disparaît. Et le pire dans tout ça, c'est que je suis comme vous. Je ne vaut pas mieux que vous. C'est pitoyable. J'aurais aimé ne pas être consciente de tout ce nous sommes, mais c'est impossible.
Il est 13h. Je supporte avec peine la présence du trentième consommateur du jour. Un certain vieux Paul.
Je scanne ses articles. Du dentifrice. Du concombre. Des chips à 50 % de rabais, à condition d'en acheter un deuxième. Un pack de bière. Et du papier-cul. Ce dernier me fixant du même regard que mon père quand il veut me faire une sorte de moral qui ne s'applique qu'à moi, me lance:
-Hé mademoiselle, quand j'avais votre âge, j'aurais été fier de ce boulot. Alors souriez un petit peu. Ça ne vous fera pas de mal.
-Pour sourire il faudrait avoir une raison.
-C'es votre job. Vous faîtes du service à la clientèle. D'autres personnes aimerait être à votre place !!!
-Oh !!! Celle là, elle est bien drôle !!!
-La jeunesse est désespérante !!!! lança t'il en regardant les clients derrières lui, qui malheureusement, offrèrent une grimace d'acquiescement, en lui donnant raison. C'est vous qui faîtes tourner le monde. Vous contribuez au bon développement de la société. Vous êtes la génération de demain. Mais vous, vous voudriez que tout vous tombe dans la main. Comme ça, fit il en claquant ses doigts d'une manière qui me donnait le sentiment d'être lamentablement rabaissé.
C'est pourquoi, je lui répondit avec tout la force de mon cœur et de mon âme, et surtout avec toute la sincérité dont je peux faire preuve :
-Mais je vous emmerde...
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Vagabonde
RomanceJe déteste cette société. Celle qui te fait croire qu'avec ton boulot de caissière tu contribues à ce que le bien être de la population prospère à travers un artifice de manipulation. Celle qui s'assure que tu rentres bien dans le moule du peuple...