Chapitre 52 - Percy

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20 Septembre 2012

Entrant dans mon bureau, je pousse un soupire de fatigue en voyant la tonne de dossier sur mon bureau. En partant hier, j'avais pourtant réussi à tous les traiter. Comment se fait-il alors que chaque jour, j'ai la sensation de tout reprendre à zéro ? Les sorciers sont-ils vraiment tous incapable de discrétion ou de bon sens ? Prenant sur moi, je m'installe dans mon siège et attrape le premier dossier de la pile. Il s'agit d'une voiture volante illégale à Liverpool. Me redressant sur mon siège, j'entends un bruit agaçant qui m'oblige à relever la tête. Derrière la vitre, un petit hibou attend avec impatience, une lettre attachée à la patte. Fronçant les sourcils, je me lève afin de réceptionner ce courrier. Ne connaissant pas ce hibou, je me demande qui peut bien m'écrire, et surtout à une heure aussi matinale. Le petit animal en profite pour aller se percher sur le haut d'une armoire et je le regarde avec agacement.

-Ne prends pas tes aises, dés que j'ai pris connaissance de cette lettre, tu repars.

Pour toute réponse, le hibou secoue ses ailes, faisant tomber une ribambelle de plumes dans la pièce. Le fusillant du regard, j'entreprends de défaire le seau. La lettre vient du professeur McGonnagall. Merlin, qu'est-ce que mes filles ont pu faire pour que la directrice m'envoie un courrier de si bon matin ? Avec appréhension, j'ouvre le courrier et en parcours silencieusement les lignes. L'ancienne directrice de la maison Gryffondor me convoque avec Audrey dans son bureau à l'heure du déjeuné afin de discuter du comportement de Molly. Je grimace en fermant les yeux, exaspéré. Cela fait à peine vingts jours que ma fille a repris les cours que déjà nous voila convoquée. Qu'est-ce que ça va être durant le reste de l'année ?

Passant une main sur mon visage, je réfléchis à tout ce que je dois encore faire avant de partir pour Poudlard. J'attrape une plume et deux parchemins et je griffonne rapidement quelques mots dessus. La première à l'attention d'Audrey, afin de la prévenir, bien que je pense que le professeur McGonnagall a dus lui envoyer un courrier similaire au mien. Tout en regardant le hibou partir, je pris Merlin pour qu'elle la reçoit à temps, et pour que les bêtises de Molly ne soient pas aussi graves que je l'imagine. Je prends ensuite le deuxième parchemin où je griffonne un mot d'excuse à l'attention d'Adélaïde. Avec cet imprévu, je suis obligé d'annuler notre déjeuné. Moi qui me faisait une joie de cette petite heure de détente...Une fois la note pliée et ensorcelée, je la regarde sortir de mon bureau et s'engouffrer dans un ascenseur avant que les portes ne se referment. Retournant m'asseoir à mon bureau, je récupère l'affaire de la voiture volante et en parcourt le compte rendu.

-Pietry, Flencher, dans mon bureau, s'il vous plait, lancé-je à travers le dispositif de discussion instantannée.

Aussitôt, les deux jeunes hommes arrivent face à moi. Je fronce les sourcils en regardant Pietry. Alfonso semble à peine sorti du lit avec ses cheveux noirs grisonnants en bataille, sa barbe de trois jours, ses cernes et ses rides marquées. Je ne peux m'empêcher de m'inquiéter pour lui. Il faut dire qu'à soixante cinq ans, il commence à se faire vieux. Peut-être serait-il temps qu'il prenne sa retraite ? Toutefois, je garde cette réflexion pour moi, ne tenant pas à repartir dans un débat épuisant. Pietry est un acharné du travail, et il a déjà de nombreuses fois refusé de décrocher. Mon regard se tourne alors vers Flencher. Le jeune homme de dix huit ans, fraîchement diplômé, à l'énergie débordante, ne manque pas de motivation. Il me regarde fièrement de ses yeux verts cachés derrière des mèches blondes rebelles. Sur ses joues, je peux distinguer les cicatrices d'acnés encore fraîches. Mais malgré leurs différences d'âge, ces deux-là forment une très bonne équipe. Je ne me fais donc pas de souci quand au bon déroulement de la mission que je vais leur confier.

-J'ai besoin de vous pour aller récupérer une voiture volante illégale à Liverpool, commencé-je sans tergiverser, vous avez jusqu'à midi. Je veux votre rapport à quatorze heures sur mon bureau. Voici le dossier et l'adresse. Bon courage.

Après un signe de tête, les deux hommes récupèrent les papiers que je leur tends et se dirigent rapidement vers l'ascenseur. Une bonne chose de faite que je peux rayer de l'immense liste de bonnes choses à faire aujourd'hui. Je récupère le deuxième dossier et commence à le lire. Ma matinée se résume à cela, traiter les demandes, des plus importantes au moins importantes. J'enchaîne rapidement sur une livraison par hibou une dizaine d'amende de pour stationnement illicite de transports magiques puis je me lance dans la rédaction d'un rapport au sujet d'un vieux nimbus 2000 réquisitionné la veille. Le balai a été trafiqué par un sorcier afin de créer le tout premier taxi de sorciers, et ce de façon tout à fait illégale, évidemment. Et ce qui devait arriver, arriva. Ce dernier a été vu à Oxford Street par une dizaine de moldus minimum. Heureusement, les Oubliators sont intervenus rapidement afin de limiter la propagation de la nouvelle, mais l'hypothèse que certains moldus aient encore leurs souvenirs n'est pas à exclure. Il va falloir avoir une vigilance constante sur les informations moldus durant les prochains jours.

Terminant de rédiger mon rapport, je sursaute en voyant un hibou se poser devant moi, ne l'ayant pas entendu arriver. Je récupère la réponse d'Adélaïde en le remerciant tandis qu'il repart déjà vers la fraîcheur du ciel. Adélaïde me dit de ne pas m'en faire, qu'elle va déjeuner avec Guilian et que je ne dois pas l'attendre pour dîner ce soir. Apparemment, elle a beaucoup de travail et ne sait pas à quelle heure elle pourra se libérer. Je pince les lèvres, agacé. Nous ne passons plus beaucoup de temps ces derniers jours, étant tous les deux surchargés de travail, et je dois avouer que nos moments d'intimités me manquent. Il va vraiment falloir que je trouve une solution pour nous octroyer du temps libre, sinon, je ne sais pas comment nous arriverons à construire quelque chose ensemble.

En attendant, je repars dans mes dossiers et ne relève la tête que lorsque je sens ma nuque raide et mes yeux me brûler. Jetant un regard à l'horloge, je sens mon coeur faire un bond dans sa poitrine.

-Merlin ! Grogné-je d'une voix rauque.

Il me reste à peine cinq minutes pour terminer mon rapport. Récupérant une plume à papote, je lui dicte avec rapidité la conclusion. Je vois bien qu'elle a du mal à maintenir le rythme, mais je n'ai vraiment pas de temps à accorder à une plume ensorcelée. Alors que je referme à peine le dossier, la porte de mon bureau s'ouvre brutalement, faisant s'envoler quelques feuilles que je récupère au vol.

-Percy ?! Tu n'es toujours pas prêt ? On va être en retard ! Dépêche-toi !

-Bonjour Audrey, je vais bien merci et toi ? Réponds-je avec mauvaise humeur en terminant de ranger mon bureau, tu sais tu peux aussi toquer, ça éviterait de mettre mon bureau sans dessus dessous à chacune de tes visites.

La jeune femme pose une main sur son coeur et me fait une moue sarcastique. Levant les yeux au ciel, je sors de mon bureau et me dirige vers le réseau de cheminette du ministère. Nous entrons dans la première cheminée disponible et apparaissons bien vite dans le bureau du professeur McGonnagall. La première chose que je remarque en sortant de la cheminée est la table garnie de divers plats typiques de Poudlard et dressée pour trois personnes.

-Ca me rappelle de bons souvenirs, lancé-je avec nostalgie tandis que mon ventre manifeste son appétit.

-Si seulement ce que j'avais à dire pouvait-être aussi plaisant, me répond la voix du professeur McGonnagall me faisant sursauter.

-Bonjour Professeur, la salua Audrey, que se passe-t-il ?

La directrice vient alors à notre rencontre et nous sert la main, nous invitant à nous asseoir. Audrey et moi échangeons un regard craintif tout en nous asseyant à table. Je me demande bien ce que Molly a pu faire de si grave nécessitant une convocation imminente avec la directrice en personne. Toutes les bétises de Fred, George, Ron, Harry et Hermione me reviennent alors en mémoire. Une nouvelle ouverture de la chambre des secrets ? Non impossible, nous ne serions pas devant un bon petit repas. Des bombabouses dans les couloirs ? Molly ? Non, pas ma petite fille. Impossible...N'est-ce pas ?

A nos années PerduesWhere stories live. Discover now