JAMAIS DEUX SANS TROIS

Chapitre 2 - Une nouvelle recrue

Huit heures, Eugenia était déjà levée, habillée et son petit déjeuner allez être bien mince ce matin. A la va vite, elle se tartina deux biscottes aux beurres qu'elle enroula autour d'un mouchoir, prit une bouteille d'eau avant de trottiner vers sa voiture direction le commissariat. Il ne lui fallut qu'une quinzaine de minutes afin de s'y rendre, ce qui était un réel avantage pour elle car les appels d'urgence n'était jamais rare... Muni de ses fameuses bottes et veste en cuir marron ainsi que de son arme de service, Carvia sortie de la voiture tout en scrutant les alentours, cartons à la main. Le commissariat semblait bien représenter à première vue, elle espérait simplement que ses collègues le sauraient tout autant. Enfin, même si cela devait ne pas très bien se passer (on ne sait jamais ce que ce sont les gens dans ce genre de métier), elle saura prendra ses marques au sein de l'équipe. En soufflant un bon coup, elle avança vers l'entrée du bâtiment, toujours en observant ce qui se passait autour d'elle avec une certaine neutralité. A vrai dire, en la regardant de plus près, on ne savait pas vraiment à quoi elle pensait sur l'instant. Une fois à l'intérieur, elle s'approcha sur ce qui semblait être l'accueil. L'ambiance était déjà bien vivante à cette heure-ci, de nombreuses personnes y patienter attendant de pouvoir porter plainte, rendre visite à des personnes proches, ou d'autres attendant leur garde à vue et que sais-je encore. Les inspecteurs, commissaires de police couraient dans tous les sens, les coups de téléphones retentissaient sans cesse, un vrai commissariat en somme. Sur le comptoir de l'accueil, plusieurs femmes s'y tenaient, elles avaient d'ailleurs l'air très occupé, cependant Eugenia n'aller pas rester poiroter ici pendant des heures. Les minutes lui semblaient d'ailleurs une éternité car ses cartons n'étaient pas des plus légers. Elle prit donc la peine de les déposer au sol avant de s'adresser à l'une des femmes avec un ton assez fort pour qu'elle puisse la remarquer.

« - Bonjour excusez-moi, savez-vous m'emmener au bureau de Monsieur Gori s'il vous plaît ?

Monsieur Gori était le supérieur du commissariat, le patron ou encore le dirigeant, chacun à sa façon de l'appeler. C'était la première personne à laquelle elle devait rendre visite afin de se présenter dans les grandes lignes et signalait sa venue. Toutefois, et alors que la secrétaire allait l'accompagner à son bureau, Monsieur Gori lui-même se trouvait juste derrière Eugenia. Assez surprise de cette apparition plutôt soudaine, la jeune femme se retourna instinctivement avant de lui tendre la main avec un léger sourire pour paraître agréable.

- Enchanté Monsieur Gori, je suis Eugenia Corvia la nouvelle Inspectrice en Chef.

- Enchanté et bienvenue Inspectrice Corvia, répondit-il gentiment tout en restant professionnel et en lui serrant la main à son tour. Je vous avoue que l'on m'a beaucoup parlé de vous et de vos exploits.

- Vous m'en voyez flatter..., continua la jeune femme qui n'avait pas vraiment l'air étonné de ses révélations. Eugenia était une policière réputé pour son talent, pour son sérieux mais avant tout pour la passion de son métier, elle s'en donnait toujours à cœur joie. C'est ainsi que Gori répondit à l'Inspectrice de nouveau.

- Enfin trêve de plaisanterie, laissez-moi vous accompagnez à votre bureau et faire connaissance avec votre équipe.

Sur ses quelques mots, l'Italienne reprit ses cartons en hochant la tête et suivit son supérieur en traversant quelques couloirs avant d'arriver dans une pièce où plusieurs personnes s'y trouvaient déjà. Son bureau était ouvert à toute vue comme les autres apparemment, il semblait plutôt correct avec quelques rangements, Eugenia n'était pas très difficile sur ce genre de détail. Elle posa enfin lourdement ses cartons sur le bureau, elle aura déjà fait ses exercices pour les bras aujourd'hui. C'est ainsi que plusieurs silhouettes apparaissaient sur l'appel de Monsieur Gori près du bureau de Corvia. Eugenia savait à cet instant précis qu'elle allait devoir montrer de quoi elle était capable. En observant ses futurs collègues, la jeune femme croisa les bras afin de se présenter assez rapidement, car le travail était au rendez-vous ;

- Bonjour à tous, je suis dès aujourd'hui votre Inspectrice en Chef pour plusieurs mois voire même pour plusieurs années. J'espère dans tous les cas que notre équipe sera efficace et se fera dans la bonne entente. Je compte sur vous bien entendu.

Sur ses mots, ses collègues ne pouvaient qu'acquiescer à ses informations. Néanmoins, Eugenia remarqua qu'il manquait une personne sur la liste des policiers avec qui elle allait travailler. C'était un certain Rivera qui n'était pas là, le Commissaire en Chef d'ailleurs. En fronçant des sourcils, l'inspectrice fixa son supérieur avec un air interrogateur. Très vite, Gori la rassura en sachant tout à fait pourquoi elle réagissait ainsi.

- Ne vous inquiétez pas concernant Rivera, il est en service en ce moment-même il ne devrait pas tarder. En attendant, débuter vos recherches sur une nouvelle enquête je vous prie.

L'Italienne hocha la tête suite à ses révélations avant de déballer ses affaires et de ranger son lieu de travail. L'équipe était composée de deux inspecteurs, l'un s'appelait Monterosso, il était âgé d'environ quarante-ans et travaillait depuis fort longtemps dans ce commissariat. L'autre se nommait Terzanie, celui-ci était plus jeune cette fois-ci. D'après les dossiers, le jeune homme était un ancien militaire durant plusieurs années et avait fait la guerre en Afghanistan. Il avait environ le même âge qu'Eugenia et il fut muté au commissariat il y a deux ans de cela. Il y a notamment Martelli, une femme d'une trentaine d'années venant de la police scientifique. Elle reçut plusieurs diplômes réputés et est également une très bonne chercheuse. Sa venue ici daterait de plusieurs dizaines d'années déjà. Seulement, Corvia ne contenait pas d'informations contenant Rivera. A vrai dire, cela était normal car lui aussi était son supérieur et il devait sûrement avoir des renseignements provenant de sa part.

A peine avait-elle eu le temps de ranger ses quelques affaires que le premier coup de téléphone retentit, sous les regards silencieux de ses collègues. Automatiquement, Eugenia répondit en écoutant attentivement les divulgations faites. Un corps a été retrouvé près d'un cours d'eau, il s'agirait d'une femme mais ils ne savent davantage d'informations. Les inspecteurs devaient se rendre sur place sur les minutes qui suivent. Après avoir annoncé la triste nouvelle, qui, malheureusement été une habitude pour ses policiers, tous se préparèrent à embarquer.