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    Tu battais beaucoup trop rapidement. Tu en faisais vibrer ma cage thoracique. Toi, mon petit cœur. Tu me prouvais que tu étais bien là. Tu ne voulais plus que je te laisse de côté. Alors tu battais à tout rompre. Mais je savais que ce n'était pas seulement pour ça que tu faisais tout ça.

    C'était plaisant, c'était effrayant. J'aimais que tu me fasses sentir aussi vivante. Qu'est-ce que c'était bon. Seulement, je savais que tu manigançait quelque chose. Et je savais que ce quelque chose allait être dangereux pour moi. Pour toi aussi d'ailleurs. Tu le savais, pas vrai ? Mais je crois bien qu'on était tout les deux prêt à prendre le risque. Je te faisais confiance désormais. Tu avais carte blanche. Alors je te laissais me faire pousser des palpitations au fond de mon ventre, me faire ressentir et apprécier l'amour qui s'offrait à moi. Je ne vais pas te cacher que mon cerveau n'a pas approuvé ce choix. Je lui faisais se poser trop de questions auxquelles il n'avait pas de réponses. Il a fini par se lasser et lâcher l'affaire. Il ne restait plus que toi, moi... et lui... évidement.


    Je me suis laissée guider les yeux fermés. Faut dire que j'avais toutes les raisons de me laisser aller. J'adorais toutes ces sensations que tu me faisais découvrir.Tu t'ouvrais à lui. Lentement, très lentement. Tu savais qu'il ne fallait pas me pressé. Tu prenais ton temps et c'était d'autant plus appréciable. Tu t'affolais pour un oui ou pour un non. Nos voisins et amis les yeux se mettaient à briller et notre meilleur ami le sourire se réveillais de son long sommeil. D'ailleurs tu le réveillais de plus en plus souvent. Je crois qu'il commençait à y prendre goût. Tu secouais mes veines comme des pruniers faisant bouillir ma circulation à en faire rougir mes joues. Tu réveillais tout mon corps engourdie comme si il avait subit une lourde anesthésie. 

    Tout fonctionnant de nouveau à l'intérieur de moi et c'est notre amie la respiration qui a dû redoubler d'effort. Il fallait qu'elle calme le jeu. Il fallait que je respire plus posément. Sinon, j'allais finir par exploser !

    J'avais l'impression d'être constamment dans des montagnes russes. C'était si bon. Jusqu'au jour où tu as subitement loupé un, puis deux, puis trois battements.Tout s'est soudainement arrêté. Ma respiration que je devais ralentir habituellement avait décidé de prendre congé, me laissant sans souffle. Mes veines se sont rétractées, mon sourire a baissé ses rideaux, mes yeux ont perdu tout leur éclat. Et toi, mon pauvre petit cœur, tu t'es serré si fort que j'ai bien cru que j'allais te perdre.


    Vous m'avez laissé seule. Démunie de mon propre corps. Avant de revenir aussi vite que vous étiez partis.Quand tu es revenu, mon petit cœur, il te manquait une partie de toi même. Tu avais été blessé. Tu n'étais plus apte a fonctionner correctement. J'ai donc essayé de te guérir avec mon cerveau. Mais je dois bien avouer qu'il n'est pas toujours malin. A cause de lui,je t'ai fissuré un peu plus. Rapidement, j'ai compris que tu n'avais pas besoin de son aide. Faut dire, vous n'êtes pas souvent en accord vous deux...

    Je l'ai alors laissé de côté et je me suis pleinement occupée de toi. J'ai suivi à la lettre ce que tu me disais de faire pour te remettre sur pieds. Je crois que j'ai plutôt été efficace puisque tu es reparti de plus bel. Mais désormais, tu ne vibrais plus pour les mêmes raisons. Mais tu vibrais, c'était tout ce qui comptait. Il t'arrivait d'être bien silencieux. Alors je contemplais avec toi cette petite fissure que je n'avais pas réussi à soigner. C'était la marque qu'il nous avait laissé. Il nous avait déçu. Tout les deux. Tu avais pourtant pris des précautions pour qu'on soit hors d'atteinte. Cependant, malgré tous nos efforts, nous avions été touché.


    Tu voyais ma moue. Tu voyais mon chagrin. Tu le ressentais toi aussi. J'avais été à deux doigts de t'offrir en parti à quelqu'un mais... désormais je ne pouvais plus.Je me le refusais. Je ne voulais pas te mettre entre les mains de quelqu'un qui pourrait te fissurer encore plus.

Je pensais que tu allais m'en vouloir.Tu avais fait beaucoup pour moi et je n'étais pas capable de te rendre la monnaie de la pièce.

    Mais je compris en sentant ma cage thoracique vibrer que tu me disais « ne t'inquiète pas, je ne vais pas te laisser tomber pour autant. ». J'aurai juré que situ avais eu des yeux, tu m'aurais fait un clin d'œil. 


Je sentis subitement qu'en m'envoyant ce message, tu avais invité tous nos amis et voisins qui me prouvèrent à leur tour qu'ils n'en avaient pas fini avec moi. Mes lèvres se soulevèrent en un sourire, mes yeux se remplirent de larmes de joie et ma cage thoracique se soulevait en même temps que ma respiration régulière. Et je te sentis toi, mon petit cœur,résonner dans chaque parcelle de mon corps. Tu me faisais sentir vivante, une fois de plus.

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⏰ Dernière mise à jour : Jul 27, 2018 ⏰

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Recueil de nouvelles Où les histoires vivent. Découvrez maintenant