Lillandril : Ange et démon

Le chemin du magicien

- Lill' va vite chercher Sleipnir et Blackjack, il n'y a pas un minute à perdre ! Emprunter la Porte serait trop risqué, nous allons donc prendre le Chemin du Magicien. C'est un sentier assez particulier. En fait, il te fais parcourir des dizaines de kilomètres sans que tu aies l'impression d'avoir marcher plus de cent mètres. Je suis sûr qu'en quelques heures, nous pourrions atteindre Arandiia. Le problème, c'est qu'il faut une journée entière pour y arriver à partir du Palais. L'autre problème, c'est qu'il pompe l'énergie magique de la personne qui l'emprunte pour distordre les dimensions. En gros, une fois arrivée dans ton royaume, tu ne pourras plus te servir de la magie avant quelques temps et tu pourrais bien en avoir besoin... Mais vu que c'est l'option la moins dangereuse, nous n'avons pas le choix, nous ne pouvons pas laisser Diamonic entrer en guerre ! Le pays compte quelques centaines de guerriers d'élite, mais le reste de la population n'est pas préparée au combat. Nous nous ferions écraser !

C'était la première fois que j'entendais Ash parler aussi longtemps. La première fois aussi que je le voyais aussi nerveux, avec ce plis sur le front qui lui donnait un air sérieux. Alarmée par ses révélations sur le plan militaire de Diamonic et par son angoisse, je filais comme une flèche seller les chevaux. Courant parmi les innombrables couloirs du Palais, mes cheveux volant derrière moi, je dépassais en trombe une dizaine de courtisans qui me regardèrent passer l'air affolé. Tout le monde savait que j'étais assez impulsive mais, jamais je n'avais parcouru le château dans un tel état. Ajouté à la rumeur qu'une missive des Anges était parvenue jusqu'au Roi, ces connaissances avaient de quoi affoler tout le Palais. Dix minutes plus tard, j'arrivais au pas de course dans l'enclos de Sleipnir, échevelée et essoufflée mais bien décidée à le préparer en un temps record. Tout d'abord gagné par ma nervosité, le cheval se mit à trépigner et à tourner en rond dans sa stalle. J'avais oublié à quel point les chevaux étaient attentifs et réceptifs aux émotions des autres, en particulier les Jetblacks. Après l'avoir rassuré et attaché dehors fin prêt, je m'occupais de Blackjack. Puis je remontais à mes appartements en marchant d'un pas vif. Ces occupations m'avaient environ pris une demi-heure, aussi, lorsque j'entrais dans ma chambre, je trouvais mes deux sacs de selle plains de provisions pour l'un, de matériel pour l'autre, et mon sac à dos remplis d'objets personnels et de vêtements. Je rejoignis Ash aux pâturages. Alors que nous partions au galop dans les ruelles, je me retournais pour contempler un dernière fois le château.

Peut être pour la dernière fois...