Il y a quatre étés, j'ai commencé à écrire "Tout peut changer", la première parlant des sans-abris.
Travaillant sur Paris pour un job d'été, je prenais le bus et passais tous les jours devant la Gare du Nord, l'extérieur.
Alyssa et Lily, deux soeurs sont nées dans ma tête au fil des trajets. Et puis, je me suis dit qu'elles avaient leur place sur papier. Ou, du moins, sur écran, sur clavier.
Mais que faisons-nous des autres ? Toutes ces personnes qui vivent dehors jour et nuit ?
Il y a quatre étés, je faisais le même trajet qu'aujourd'hui. Sauf qu'il y a quatre étés, je n'en croisais que 4 ou 5 sur mon passage. Aujourd'hui, ils sont bien une vingtaine devant lesquels passe mon bus.
Ils sont de toutes les origines, de toutes les couleurs, de tous les âges. Il y a des jeunes et des personnes âgées. Des fous et des personnes ayant toute leur tête. Des familles. Des personnes seules. Habillées ou moins habillées. Sur des matelas ou sur le sol.
Et puisque le gouvernement ne fait rien pour les aider, pourquoi ne pas les aider ? Même un minimum.
Je ne vais pas vous mentir en disant que je donne de l'argent à chacun d'eux parce que ce n'est pas le cas. Je donne de temps en temps et je ne donne que de la nourriture. Un fruit que j'avais pris pour manger, un biscuit ou une barre de céréale.
Sachez que, pour un bon nombre d'entre eux, l'argent ne sert qu'à aller acheter de l'alcool et des clopes. Cela ne sert qu'à s'enfoncer un peu plus. Je ne dis pas que c'est le cas de tous, juste que, pour beaucoup, c'est leur priorité.
Alors je préfère leur donner quelque chose à manger. S'ils refusent, parce qu'il y en a qui le font, c'est parce que rien n'importe plus que l'alcool et les clopes.
Ma mère avait un collègue qui, tous les jours, achetait du pain et une tranche de jambon au restaurant de l'entreprise. Il faisait le sandwich et le donnait tous les midis au sans-abri qui était sur le trottoir en face de leurs bureaux.
Ce sont des petits gestes comme celui-ci qui les aides.