Élodie

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P.D.V Élodie

Je suis exténuée ! Je m'étale sur mon grand lit à baladaquins et soupire. J'ai passé toute la journée à faire mes affaires, et bon dieu c'était long ! D'abord mes habits ont subi des contorsions impossibles afin de rentrer dans cette fichue valise, ensuite j'ai du préparer mes affaires de danse. Mes chaussons roses pastels sont mon saint graal personnel, je les ai près de moi dans mon sac à main. Mes affaires sont pliées depuis un petit moment et je divague dans mes pensées. Est-ce que tout cela est réel ? Je suis prise à Flyfree pour y étudier la danse classique, c'est mon rêve depuis si longtemps ! J'ai commencé la danse à 4 ans si je me souviens bien et depuis j'y suis addicte.
Mes professeurs m'adoraient. Il faut dire que j'étais l'élève parfaite. Fine et légère comme une plume, de longs cheveux blonds et des yeux bleus qui ont brisé plusieurs cœurs je dois l'avouer. Les filles me jalousent et les garçons veulent tous sortir avec moi. Je n'ai aucunes amies, elles me trouvaient trop vaniteuse mais j'ai juste confiance en moi. Tant pis pour elles !

"-Élodie Elisabeth Corla si tu ne descend pas de suite je vais moi même à ton école pour leur dire que tu ne viendra pas !
-J'arrive mère !"

Je l'entend soupirer au rez-de-chaussée. Ma mère... C'est elle qui m'a poussé à la danse et je suis devenue tout ce dont elle avait toujours rêvé d'être. Je pense qu'elle chercher à vivre sa vie de danseuse à travers moi, mais ça ne me dérange pas. Elle même était une grande danseuse en devenir mais un jour lors d'une représentation un danseur qui avait mal calculé son saut lui écrasa la cheville. Elle se rétablit vite, mais pas assez pour reprendre la danse. Elle marche encore aujourd'hui avec une canne pour ne pas s'appuyer sur sa cheville.
D'ailleurs j'entends le "clac clac" caractéristique de sa canne contre le sol vernis du rez-de-chaussée. Si je m'attarde davantage je vais probablement prendre une rouste dont on se rappellera longtemps. Je descend donc, ma valise dans une main et mon sac à main dans l'autre. Ma mère, à l'allure sévère avec son chignon et son maquillage marqué, a une moue contrariée.

"-Le chauffeur et moi t'attendons depuis plus de quatre minutes trente !
-Excusez moi mère, j'étais quelque peu émue de quitter... La maison.
-L'émotion n'est importante que sur scène, dans la vie de tout les jours une danseuse se doit d'avoir un cœur de pierre.
Le voilà le fameux refrain de ma mère sur les émotions qui ne sont que faiblesses.
-Oui, pardonnez moi.
-Il n'y a pas de quoi demander des excuses, mais dépêches toi avant de rater ton train ! Nous ne t'emmeneront pas jusqu'à ton école."

Je saute à l'arrière de la voiture en saluant rapidement Stanley notre chauffeur. Le moteur démarre, ça y est, je quitte ma maison.

Même si je n'ai pas le droit... [RÉÉCRITURE] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant