Un précieux cadeau

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Je ne sais pas si c’est une bonne idée d’en parler. Je ne suis pas du genre à communiquer plus que nécessaire, soit la simple conversation basique. Je me doute bien que cela signifie mon insociabilité mais pourtant, j’ai envie de vous raconter cela. Évidemment, je suis bien plus à l’aise à l’écrit c’est pourquoi j’ai opté pour venir ici… Avec vous. C’est pas quelque chose de banale, qui peut se dire aussi facilement, ça m’a hanté toute ma vie, toute mon enfance et tout ce qu’il restera de ma vie. Je veux dire… C’est gravé au fer rouge.

J’avais 5 ans, 5 petites années à mon actif, honnêtement je ne m’en rappelle pas entièrement, on me l’a simplement raconté remplissant mes trous de mémoire. C’était en décembre, les fêtes de Noël approchaient à grands pas.
J’étais toute émoustillée face à l’idée de recevoir des cadeaux. Lorsque le jour J arriva, il était 20h35, le repas familiale venait de se finir, signe que les enfants, et certains adultes, pouvaient enfin déballer leurs cadeaux. Ce Noël fut l’un des pires…. Je courrais de la cuisine vers le salon avant d’attraper vivement le plus gros cadeau présent sous le sapin, c’était le mien, évidement. C’est le genre de moment inoubliable, grâce à la magie présent dans le regards des gosses à cet instant précis. Pourtant, je rêverais d’oublier cette journée et toutes celles qui ont suivis d’ailleurs. J’ai tiré sur le petit nœud tenant le couvercle du carton que je m’empressai d’ouvrir. J’ai balancé ma tête dans la boite, découvrant avec stupeur quelque chose d’horrible. Il y avait là, un bras, un bras déchiqueté dont le sang coulait encore. En vue des os complètement disloqués, le bras avait dû être arraché avec hargne et violence.
Du haut des mes 5 ans, je ne savais pas ce qui aurai pu causer cela, à cet instant précis, ma seule réaction, fut de balancer le cadeau à l’autre bout du salon en hurlant de terreur. Un hurlement qui glaça le sang de toutes les personnes présentes dans la maison. Mes parents déboulèrent rapidement dans la pièce, me voyant sangloter dans un coin de celle-ci, ma tête sur mes genoux et recroquevillée.
Ils ne comprenaient pas ce qu’il se passait, avec un bras tremblant, j'ai pointé l’autre côté du salon. Le bras était maintenant par terre, juste devant le carton retourné d’où s’écoulait un liquide carmin visqueux. Ma mère poussa un cris en s’approchant de moi, fixant le bras. Mon père, quant à lui, se contenta de grimacer en s’approchant légèrement du membre déchiqueté. Je me rappellerais toute ma vie ce qu’il avait dit à ce moment. Il a tourné son visage vers ma mère et moi puis, dans un souffle d’horreur, débuta.

« - C’est Sam... »

Mes yeux s’écarquillèrent directement. Sam était mon grand-frère, il avait 4 ans de plus que moi, soit 9 ans. Je ne comprenais pas, je n’avais pas fais le rapprochement entre mon frère et.. 《ça》. 《Ça》, c’était arrivé la veille. Celui-ci m’avait embêté en me volant mes petites voitures, comme toujours en faite, sauf que je m’étais bien plus énervée, je l’avais bousculé dans les escaliers de la cave, cet endroit où nous avions beaucoup trop peur pour descendre même avec les parents. On pensait qu’il y avait un monstre ou quelque chose comme ça…
À cet instant il était 22h et des poussières, je tendais l’oreille en l’entendant gémir de douleurs puis lorsqu’il atteignit le sol, j’avais paniqué, j’avais refermé la porte en vitesse et je m’étais enfuie dans ma chambre où je m’étais enfermée jusqu’au lendemain. Évidemment, le jour d’après c’était Noël et mon grand-frère était là, dans la cuisine aidant ma mère. Lorsque j’entra dans la pièce, Sam esquissa un sourire en ma direction me souhaitant un bonjour. Je le lui avais rendu, un peu décontenancée par le fait qu’il ne m’en voulait pas, du moins en apparence.

« - Sam… Tu ne m’en veux pas ?
- Non.. Ce n’est rien, je n’ai pas été gentil avec toi tu sais.. donc.. Répondit-il
- Oh… »

Je le pris dans mes bras puis l’aida à faire la table. La journée se déroula comme je l’ai dis plus haut. Alors comment était-ce possible que ce soit Sam alors qu’il était juste dans l’entrée du salon ? Je tournais mon visage humide vers Sam puis vers mon père.

« - Papa ! C’pas possible, Sam est là.. »

Je pointa légèrement Sam puis ma mère suivit mon doigt avant de regarder en direction de mon frère. Elle le fixait, mon père regarda également à cet endroit.

« - Shane…. »

J’écarquillais mes yeux en me redressant. Je me mis à côté de Sam et le pris dans mes bras. Je le sentais, son souffle, son épaisseur, sa peau, tout ! Il était là ! Pourquoi ne me croyaient-ils pas ?

« - Bon.. Shane… Je..
- MAMAN ! Je ne mens pas ! Hurlais-je.
- Je sais ! Je sais.. Mais dis moi, où étiez vous ton frère et toi hier ?
- Oh … Maman… Sam m’avait volé mes voitures… Je l’ai poussé dans les escaliers de la cave mais je t’assure qu’il ne m’en veut pas ! Je lui ai demandé… »

Ma mère lança un regarde triste et remplit de pitié à mon père qui, lui, soupira. Il posa une main su sa bouche.

« - Ce bras… Ça peut pas être Sam.. Soufflais-je. »

Ma mère finit par courir vers la cave où elle descendit en vitesse. Mon père la suivit et je fus, par conséquent, obligée de les suivre, juste derrière, tirant Sam. Lorsque mes pieds touchèrent le sol de la cave, mon visage se redressa et la lumière s’enclencha. Mon regard s’ouvrit tandis que ceux de mes parents se brouillaient de larmes. Ma mère poussa un cris en plongeant sur le corps inerte de Sam, il lui manquait un bras. Je tourna mon visage vers mon frère auquel je tenais la main puis celui-ci esquissa un large sourire qui, dans un bruis de craquement d’os, se disloqua, sa mâchoire pendait, son regard devenait noir et un liquide de la même couleur coulait sur ses joues. Un rire extrêmement strident se fit entendre dans toute la cave et la maison.
Je reculais en bouchant mes oreilles, les larmes roulaient sur mes joues. Je voulais crier, de peur, crier à gorge déployée mais aucuns sons ne sortaient. C’était comme si mes cordes vocales étaient bouchées. Le corps du monstre semblait être comme une marionnette. Chacun de ses membres s’allongeaient dans des bruis de craquements et de frottements. Les muscles se contractaient avant d’éclater. La peau partait en lambeau, tombant sur le sol. Il n’y avait pas de sang, si ce n’était ce liquide noir visqueux ayant une odeur nauséabonde qui parfumait toute la cave. Mes parents ne semblait pas voir ce monstre, ils étaient occupés à pleurer sur le cadavre de Sam. Je fixais cette marionnette, avec dégoût, peur et surprise. Celle-ci s’avançait vers moi d'un pas lent et saccadé, comme si chacun de ses mouvements lui étaient douloureux. C’était comme une mécanique, c’était vraiment effrayant, surtout du haut de mon jeune âge. Je ne savais plus quoi faire si ce n’était de reculer. Seulement les murs de la cave semblaient se rapprocher de plus en plus puis d’un seul coup, le noir. Il n’y avait plus rien, juste du néant, du vide. Tout résonnait fortement dans ma tête. Puis en l'espace de quelques secondes, je me vis sur le corps de Sam, arrachant avec hargne et violence son bras. Le sang jaillit dans un flux rouge, tachant ma chemise de nuit et créant ainsi une grosse flaque écarlate poisseuse. Je ne comprenais pas. J’écarquillais mes petits yeux avant de reculer, me levant du corps de Sam.

Voilà pourquoi je suis enfermée ici.

Tout était correcte jusqu’au moment où j’ai fuie dans ma chambre. C'était donc ce que mon cerveau d'enfant de 5 ans m'avait fait croire, mais à ce moment, j’étais descendu dans la cave, Sam était sonné par terre, je ne me rappelle pas vraiment de ce qu’il c’était passé mais quelques secondes plus tard, je tenais le bras de mon frère entre mes doigts. J’ai balancé le bras sur le côté et par m'égarde il avait atterrit dans un des cadeaux qui n'était pas encore fermé, puisque mes parents gardaient les présents cachés dans la cave. Je suis remontée en vitesse puis je suis allée me coucher. Le lendemain je me suis prise toute seule dans les bras, j’ai fais la table toute seule, il n’y avait personne dans le salon. Et pour le cadeau, je ne sais toujours pas pourquoi mes parents n’ont pas découvert le corps de Sam en allant récupéré les cadeaux dans la cave. Je ne sais non plus pas où a atterrit ma chemisette ensanglantée que je ne portais plus le lendemain du meurtre. Et je n’ai pas envie de le savoir, mais il y a quelques jours, j’ai reçu un appel de ma mère. Elle parlait d’une petite voix et m'annonça.

« - Shane ? Je… Je ne sais pas comment dire cela, tu vas me prendre pour une folle.
- C’est un euphémisme j’espère.
- Dans la cave.. Il y avait Sam… Enfin.. C’était plutôt une marionnette ressemblant à ton frère, dont la mâchoire se disloquait j'ai eu la peur de ma vie... »

Mon souffle se coupa et je répondis par un simple silence. Je finis par raccrocher laissant ma mère dans un long bip sonore effrayant et régulier signifiant que je venais de lui raccrocher au nez.

Horror StoryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant