J'ai chaud. Allongée dans mon lit, les couvertures me paraissent trop lourdes. Mon corps me brûle, je transpire à grosse goûtes. Je me tourne sur le flanc droit et sors une jambe de sous la couette mais ça ne me convient pas alors je me retourne. Je ne cesse de répéter ce petit manège durant dix minutes avant de me rallonger sur le dos, le regard rivé au plafond. J'ai l'impression que mon corps s'embrase, chaque cellules chauffent et participent à ma combustion. J'ai la sensation de fondre comme une glace au soleil. Je ferme les yeux et serre très fort mes paupières en priant pour que cela cesse. Je contracte mes points de toute mes forces et me cambre sur le matelas. Ma respiration devient lourde et ma température corporelle augmente encore d'un cran. N'y tenant plus je repousse violement les tissus qui m'entravent et me lève
Je descends les escaliers en courant et ouvre la porte à la volée avant de penser dans un court moment de lucidité, de refermer la porte d'entrée doucement pour ne réveiller personnes. Cependant la fièvre me rattrape vite. Nous sommes mi décembre en pleine hivers et je me retrouve pieds nus, vêtu seulement d'un short et d'un débardeur à courir sur la route. Sans destination finale je ne cherche juste qu'à retrouver le frais. Mais rien n'y fait, au contraire cette terrible chaleur enfle, augmente et se dirige droit vers son apogée.
J'observe ce qui m'entoure d'un regard vitreux, je suis entourée de champs et mes pieds reposent sur de la neige. Une pensée se faufile à travers la brume qui encercle actuellement mon cerveau. " Pourquoi je ne ressens rien en dehors de cette température si abominablement élevée ? " Pourtant le contraste avec ce tapis neigeux et mon corps devrait être violent et me paraître évident mais non je continue de me consumer. Je suis un volcan et mes organes sont en fusion. Tout ce qui se trouve autour de moi n'a plus d'importance. Je m'effondre à genoux, haletante.
J'ai envie d'hurler, de crier ma douleur ainsi que la solitude que je ressens dans cet espace temps qui semble s'être arrêté. Mais cela m'est impossible à réaliser si bien qu'une larme coule lentement sur ma joue droite. Dernier vestige de l'eau que pouvait encore contenir mon enveloppe charnelle, sillonant à travers ma peau qui me tiraille de plus belle. Ma gorge aussi me fait souffrir à tel point que la sensation qu'elle est tapissé de papier de verre ce fait plus insistante. Je ne peux plus avaler ma salive sans écorcher encore un peu plus ma gorge déjà à vif.
Je ne sais pas vraiment où je me trouve, alors je m'allonge là dans la neige, ne supportant plus tout ce feu ardent. Les secondes passent, pendant lesquelles je regarde le ciel parsemé d'étoiles plus brillante que jamais. J'ai l'impression de les redécouvrir. Je crois que cela m'appaise et le brouillard qui pèse sur mes pensées se fait encore plus lourd. Je sombre doucement dans l'inconscience. Je me demande si c'est ce que l'on ressent lorsque l'on meurt. Parce que si c'est ça, cela expliquerait le feu de lucifer qui fait rage en moi. Oui c'est sûrement cela, c'est l'enfer qui m'ouvre ses portes. Je n'aurais pas le droit d'entrer au paradis, pour quels obscurs raisons je ne sais pas. Ma dernière pensée est que je vais mourir ici et me rendre droit en enfer, sur ce sol recouvert de neige du blanc le plus pur qu'il soit. Qu'elle ironie sachant que là où je vais surement me rendre dès à présent, ne sera qu'ombres et noirceurs.
C'est finit donc, je dois me rendre. Je regarde une dernière fois les étoiles et ferme les yeux car lutter pour rester éveillée devient vraiment trop difficile. Mes paupières se ferment, c'est incroyable ça, je me sens si fatiguée d'un coup. Je mets en sourdine les flammes qui lèchent mes veines jusqu'à mon cœur puis je mets sur pause mon cerveau. Je ne pense plus à rien et m'enfonce dans cette noirceur d'inconscience qui me tend les bras.
...
Ce n'est pas l'enfer. Mais cela y ressemble, en tous cas de mon point de vue. Cela fait dix minutes que je me suis réveillée et croyez le ou non je sais exactement où je me trouve. Enfin ce détail là passe au second plan pour l'instant parce que cela fait également dix minutes que j'hésite. Que je suis perdu entre laisser libre cours aux larmes, à un rire hystérique ou à un hurlement de détresse. Quelques secondes passent encore avant que je ne m'abandonne finalement à toute ces émotions qui m'assaillent en même temps. La peur, une pointe d'envie, l'incrédulité et le déni. Je pleure, je rigole mais malheureusement ce n'est pas de joie et je me recroqueville. J'ai envie de vomir. Ce n'est pas possible, ce n'est pas possible... Cette rengaine tourne en boucle dans ma tête. Je ne le veux pas, je ne le désire pas, retirez le moi je vous en supplie. Je ne comprends pas qu'est ce que ça fait là, pourquoi c'est là ?! On a sûrement dû me les greffer, voilà c'est cela, on m'a kidnappé et ensuite des expériences scientifiques ont été mené sur moi. Parce que sinon ça voudrait dire que ces immondes mais si belles choses ont poussé pendant que j'étais inconsciente. Non. Je ne veux pas y croire !
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Les Plumes D'ébènes.
ParanormalElle a une seule chose qui l'a différencie de sa jumelle, une seule et unique qui fait qu'elles ne sont plus les répliques exacte l'une de l'autre. Elle devrait aimer cette particularité qui la rend pourtant unique, elle aimerai l'aimer. Mais malheu...