"Voilà ta glace à la vanille!"
"Merci Maman chérie!"
Partout où je regardais,
Je voyais des petits palais,
Des princesses éclatantes
Et des couleurs charmantes.
"Viens mon Loulou,
On va sur la grande roue."
Je suivis Maman.
On slalomait entre les gens.
On est arrivés dans la file d'attente.
"Qu'est-ce qu'elle est lente!"
S'impatiente Maman.
"On perd beaucoup de temps!"
Moi, je le regardais.
Je regardais Mickey.
Il avait enlevé sa tête de souris,
Celle qui sourit.
Dessous il y avait quelqu'un.
Corps de souris, tête d'humain.
Il a vu que je l'observais.
Il me regardait.
Je ne voyais plus que ses yeux,
Ces deux grands trucs bleus.
Pourtant ils étaient dénués
De toute couleur, de toute gaité.
Son regard
Avait un air de trop tard.
Trop tard pour rire,
Trop tard pour vivre,
C'était déjà fini.
Et là je compris.
J'avais devant moi un mort-vivant.
Comme Maman,
Quand elle ne fait pas semblant,
Semblant de me voir vraiment.
Comme Papa,
Quand il était encore là.
Comme Papy,
Quand il pense à Mamie.
Il me dit qu'elle est là-haut,
Où il fait toujours beau.
Moi je la trouve égoïste.
Si elle voit qu'on est si triste,
Pourquoi elle revient pas
Nous faire ses gâteaux au chocolat?
***
Une fausse lumière revient
Dans les yeux de Mickey-humain.
Il me fait un petit signe de la main,
Puis se plante un couteau dans le sein.01.08.18
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Rimes et vers des plus divers
PoetryRéfléchis ou sur le vif, Des poèmes sur une frêle esquif, Sont jetés dans cet océan. Ils espèrent maintenant, Que vous aimiez leur allure. Bonne lecture.