My Deer Children

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Je m’appelle Stuart Freeman, et je suis journaliste dans un grand journal télévisé de Bordeaux. Il y a au moins trois ans, lorsque j’ai commencé ma carrière, j’ai été choisi pour réaliser un reportage avec mon ancien caméraman, Daniel, sur une maison à l’aspect banal mais où une vieille femme avait disparu trois jours auparavant. 

Le soir-même, je partis donc avec Daniel pour nous rendre dans ce mystérieux endroit. De l’extérieur, on ne voyait qu’une maison beige avec un étage un toit en brique et quatre fenêtres en façade, rien d’étrange. Après que je sois descendu de la voiture, Daniel refusa de sortir :

« Je ne veux pas… j’ai trop peur…, dit-il en tremblant, livide.

-De quoi ? C’est le rêve pour tout journaliste, pour nous !

-Et si elle était hantée ? bégaya-t-il.

-Alors ce sera un scoop ! Allons-y ! » dis-je en montant la première marche du palier. 

Daniel prit la caméra et me rejoignit rapidement. J’ouvrai délicatement la porte, qui n’était pas fermée à clé, et nous entrâmes.

La maison était plongée dans l’obscurité. J’eus beau appuyer sur l’interrupteur, rien ne s’alluma. Je trouvai ça curieux, cela ne faisait que trois jours que personne n’avait habité cette maison, je ne pensais pas que la compagnie d’électricité aurait dépourvue cette demeure d’énergie mais après tout, peut-être ne s’agissait-il que d’un simple problème d’interupteur. Tout à coup, je sentis une main moite se poser sur mon épaule : je sursautai. C’était Daniel qui commençait à filmer, sûrement en infra-rouge. Le silence de cette maison me donnait la chair de poule et mon cœur battait à tout rompre.

Soudain, la porte d’entrée claqua derrière nous. Daniel poussa un cri en tressaillant. Je me retournai, livide, mais ce n’était que le vent qui allait et venait dans la maison. Puis petit à petit, j’entendis un murmure inaudible. J’eus beau chercher du regard, rien ne perçait les ténèbres profondes. Daniel s’arrêta net, puis se décomposa :

« Je l’ai vue, j’ai vu une ombre… », répéta-t-il. 

Je le vis trembler de tous ses membres, il était livide :

« Tu as dû rêver, dis-je en regardant ma montre, il est presque minuit, c’est normal que tu sois fatigué.

-Non… bégaya-t-il, je l’ai vue, on aurait dit une personne âgée, peut-être était-ce la vieille dame disparue qui hante cette maison ?

-Tu essayes juste de me faire peur.

-Alors pourquoi la caméra est éteinte ? dit-il en l’observant de près.

Ce ne fut pas de la peur ou de l’inquiètude que je ressentis, mais de l’incertitude. Avant chaque interview ou expédition journalistique, la caméra devait être chargée au maximum. Daniel avait sans doute oublié et l’appareil s’était éteint, en panne de batterie.

-Tu as vérifié la batterie ? demandai-je.

-Je suis sûr de l’avoir rechargée avant de partir, répondit-il, paniqué.

-Tu perds sûrement la raison mon vieux, fis-je en posant ma main sur son épaule. Ecoute, on va rester ici, et je vais filmer avec mon portable, OK ?

Il hocha la tête, posa la caméra sur un fauteuil et me dit :

-Alors, où va-t-on ?

-Pourquoi pas à l’étage ? proposai-je en allumant la lampe de mon téléphone pour nous éclairer et en commençant à enregistrer la vidéo. 

My dear Children [OS] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant