La neige avait recouvert le sol depuis quelques heures déjà, une fine couche de flocons blancs s'était accumulée sur les trottoirs de la ville encore bien agitée malgré l'heure tardive qu'affichaient les grands panneaux d'affichage surplombant la capitale. Minuit avaient sonné, et pourtant beaucoup de voitures circulaient encore sur les routes glissantes et verglacées. Ceux qui n'avaient pas la chance de se tenir au chaud dans leurs véhicules se retrouvaient à marcher dans la température négative à laquelle tous étaient déjà habitués. Particulièrement bien apprêtés, ils semblaient tous appartenir à la même classe sociale, ou presque. Les hommes d'affaires portaient des costumes repassés avec soin et tenaient bien fermement de grandes mallettes qui devaient contenir des liasses d'argent. Les femmes, elles, avaient sorti leurs plus jolis talons et semblaient avoir passé des heures à se coiffer et appliquer du maquillage afin de se sentir jolies, toujours plus jolies. Car si elles sont belles et qu'en plus elles ont beaucoup d'argent, elles attirent l'attention, et c'est ce qu'elles aiment. Dans cette société, l'égocentrisme est à son paroxysme. Toutes plus séductrices les unes que les autres, tous plus avares les uns que les autres. Et puis dans la foule, il y avait cette jeune fille un peu plus différente des autres personnes de par sa démarche et sa façon de se vêtir. Eux courraient à leurs occupations, lorsqu'elle vagabondait à la recherche d'une liberté absolue. Se pensant à des années-lumières de ces critères de beauté et des codes imposé par le gouvernement. « Tu n'ouvriras point la bouche à moins que tu comptes t'exprimer de façon réfléchie. » Elle s'en contrefichait. Constamment, elle courrait après l'interdit avec pour seule ambition : l'atteindre.
Alors qu'elle slalomait entre ce qu'elle qualifiait de petits-bourgeois bornés qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez, la jeune fille pris quelques petites rues bien sombres dans lesquelles peu de gens tournaient. La plupart du temps, il ne se passait pas des choses très légales ; ça l'importait peu. C'était là où des choses se tramaient, qui pouvaient tâcher le tableau merveilleux qu'était la jolie petite ville qui s'animait autour ; ces ruelles cachées de tout regard, laissées à l'abandon, là où personne ne s'en occupait.
Saine et sauve, elle était arrivée au pied d'un hôpital bien connu pour sa taille et les exploits des chirurgiens en matière de soins et opérations diverses. Sans même s'enregistrer à l'accueil, elle avait emprunté les escaliers et montait ses marches deux par deux. Il était impensable pour elle d'utiliser l'ascenseur. Jamais elle n'aurait osé l'avouer, mais c'était bien la seule chose qui lui faisait peur, en plus du reflet d'elle-même. Un temps indéterminable s'était écoulé avant qu'elle n'atteigne le dernier niveau : le toit.
L'envie de mettre fin à ses jours en se jetant du rebord du toit ne lui avait jamais traversé l'esprit, pas même une fois dans sa petite vie. Elle voulait simplement s'en approcher et observer les différentes couleurs de la ville et ses habitants réduit à l'état de petits points animés de là où elle se trouvait. Le ciel noir laissait place à un tapis d'étoiles qui entouraient joliment la lune bien ronde. Le vent se ressentait à cette hauteur, les buildings protégeaient ses occupants des rafales. D'un mouvement de main bien contrôlé, la jeune femme avait fait glisser son élastique le long de sa chevelure pour laisser le blizzard la faire s'envoler. La neige n'avait pas cessé de tomber, et quelques flocons s'étaient réfugiés entre ses mèches de cheveux parfois emmêlées. Ses petites mains gelées avaient agrippées le petit muret qui se trouvait devant elle pour empêcher quiconque de tomber, puis elle s'était ensuite penchée légèrement en avant pour contempler d'un peu plus près les voitures bloquées dans la circulation. Un rire cristallin s'était échappé d'entre ses lèvres presque givrées en même temps qu'un petit nuage de fumée blanche.« Quelle bande d'imbéciles ! » Sa voix naturellement grave et cassée sortait du plus profond de son cœur alors qu'elle venait de cracher cette vérité bien cachée. Quelques pas s'étaient fait entendre, et dans un élan de frayeur le corps de l'adolescente s'était entièrement tourné, offrant maintenant la sublime vue à son dos. Il faisait si sombre et aucune lumière n'éclairait le toit. La vue troublée par l'absence de ses lentilles de contact l'obligeait à plissait les yeux pour difficilement distinguer une silhouette. C'était un homme qui s'avançait à pas de loup vers elle. La voix roque de l'inconnu était parvenue aux oreilles de la jeune fille.
« Alors comme ça, tu es assez téméraire pour ne pas te plier aux exigences du pays ? »
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Les mystérieux vengeurs
RomanceRien ne leur ressemblait, ils se sentaient si seuls jusqu'à ce qu'ils se sont rencontrés. Enfants au passé injuste, ils vont survivre ensemble, jusqu'à partager des sentiments nouveaux. La prise de conscience qu'ils ne sont pas les seuls délaissés...