entre elle & moi

mercredi 02.03.2017

Trois semaines plus tard, les cours sont de plus en plus durs mais on s'accroche. Vicky n'a fait que reporter encore et encore notre journée à deux. Je ne dis rien, je reste stoïque.
Ce matin j'arrive en retard, encore, j'ai cours avec Madame Greene et son beau sourire.

- Mademoiselle Lola Miller, vous êtes en retard si je ne m'abuse ?
- Certes, veuillez m'excuser madame.

Son sourire en coin est déstabilisant

- Vous viendrez me voir à la fin du cours s'il vous plaît.
- évidemment.

En partant m'asseoir, Vicky me fait un clin de d'oeil.
La sonnerie retentit, peu à peu les élèves sortent de la classe, je fais mes affaires et Vicky passe derrière moi :

- À toi de jouer Lola.

Je ne répond rien, ça ne sert à rien.

- Bon Lola veut tu bien me dire pourquoi tu arrives toujours en retard ? Tu as des pannes de réveil ?

Elle s'approche de moi.

- À vrai dire, j'ai quelques choses à faire le matin qui m'empêche d'être à l'heure...
- Explique moi alors.

Sa voix est douce et rassurante

- Je dois amener ma petite sœur à la crêche et le temps de faire l'aller retour, je n'arrive pas à être à l'heure, si je l'amène trop tôt ils ne l'a prennent pas à l'école, j'ai pas d'autres options.

- Et tes parents ?
- Ils ne veulent pas l'amener.
- Pourquoi donc?
- Parce que c'est comme ça, ils ne veulent pas.

Je me braque, elle le sent et pose sa main sur mon épaule, se qui me fait frissonner.

- Je comprend que tu ne veuilles pas l'expliquer, mais sache que si tu as besoin de parler, de ça ou d'autres choses, tu peux toujours venir me voir d'accord ?

J'acquiese et lui fait un sourire, elle m'en rend un plus grand encore.
Je rejoins les autres en cours. A la pause de midi, Vicky me demande comment était le petit moment avec Madame Anna.

- Elle s'appelle Madame Greene Vick !
- Oui, mais toi tu vas finir par l'appeler Anna, on parie ?
- Lâches moi non.

Vicky avait raison, elle se savait très bien. L'effet que me faisait cette prof était dingue. Depuis plus de trois semaines, je ne pensais qu'a elle. Mais c'est une prof.
Le reste de la journée fut banal et ennuyant.

Une fois rentrée à la maison, je fis mon devoir de français, une argumentation avec pour sujet :
" L'homosexualité est elle normal ?"
C'est tordu comme question.
Qu'est ce qui est normal d'abord, est ce que c'est ce que la majorité est, est ce que c'est ce que la société défini, comme savoir ce qui est normal ou non. Et puis le normal n'est il pas ennuyant ? L'homosexualité est elle ennuyante ? Est elle définie positivement dans la société ? C'est un peu compliqué tout ça.

Après avoir fini cette argumentation, je descends aider ma mère a faire le repas.

- Papa rentrera ce soir ?
- J'en sais rien et ça met égale.
- Vous vous êtes encore disputé ?
- Mmmh.
- À propos de quoi?
- Change de sujet Lola merde, c'est pas tes affaires hein.
- Okay Okay.

Elle est tellement sur les nerfs, elle est insupportable en ce moment, mais c'est ma mère, donc je reste calme.

- Va chercher plutôt Nathan tu veux, il est occupé avec Lisa.
- Je fais ça.

Arrivé dans le grenier aménagé qui sert de chambre à Nathan et Lisa, je les vois jouer à deux. Lisa se tient enfin debout sur son tapis, elle est tellement adorable.

- Hey vous deux !
- Salut Lo', ça a été la journée?
- Yoyaaa i ya
- Oui ma princesse, Lola est là ! Tranquille et toi Nath?
- Pareil.
- Maman vous appeles, vous descendez ?
- on arrive, tu viens Lisa ?

Elle tend les bras vers lui, c'est tellement adorable, je ne peux m'empêcher de sourire comme une idiote.
Nathan et Lisa partage la chambre parce que c'est le plus grande de toute, quand Lisa est née il y a un peu moins d'un an, je rentrais en terminale, alors c'est nathan qui du haut de ses 15 ans s'est proposé pour s'occuper d'elle. Maintenant que je suis à l'Université, j'ai un peu plus de de temps pour m'occuper d'elle.

Mon père n'est pas rentré, maman n'a pas dit un mot du repas, Nathan et moi avions l'impression de manger à trois avec Lisa. C'était pas si mal au final.

Le lendemain, j'ai rendu ma copie d'argumentation et la prof a promis de les corriger pour le lendemain.