J'ai crié mais rien n'est sorti, j'ai crié et tout est parti

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chap n°1

« si le temps efface les blessures, certaines blessures effacent le temps » - anonyme

Il y a trois choses à savoir sur moi, de une, je suis une fille, de deux, je suis une adoptée, et de trois, je suis malade mental.

Je passe en seconde l'an prochain au lycée de Ste Croix- Ste Euverte. Je suis tellement heureuse de partir du collège que j'en oubli d'avoir peur. Je suis souvent triste et mélancolique, je devrais ne pas avoir le droit de regretter ma vie, car on en a qu'une. Je possède toujours cette impression d'avoir rater quelque chose, une personne, un évènement, un sentiment, un chapitre, une histoire, une rancune. Le matin, il y a le soleil, le soir il y a la lune, et c'est comme ça tout le temps, je veux dire que la vie est un cercle vicieux et quoiqu'on dise, quoiqu'on fasse on ne sort pas de ce cercle. On peut essayer de changer le monde, on peut devenir célèbre, un jour on disparaîtra de l'histoire et rien ni personne n'y sera pour quelque chose, cependant Gandhi a dit : « Tout ce que tu feras sera dérisoire, mais il est essentiel que tu le fasses ». Au fond, il a sans doute raison, et si on regarde d'un peu plus près, ce n'est pas pour les autres qu'on veut faire tout cela, c'est pour nous ; j'écris, et c'est pour moi, pouvoir me libérer, et écrire ce que je ne peux pas crier, car ce serait trop long, trop fort, trop intense, et ça ferait trop mal. L'espèce humaine a un don pour être égoïste. Et si personne n'est prêt à le dire, moi je le dis haut et fort, nous sommes tous des égoïstes. Chaque jour de notre petite vie, nous nous concentrons sur nous-même, notre petite personne et je pense que c'est normal, on ne connaît pas mieux que nous-même. On sait quand on est heureux (à part pour l'amour, car l'amour est un art trop abstrait pour que je l'aborde), mais on ne sait pas si la personne en face de nous est heureuse même si elle le fait paraître ''est-ce un faux sourire, un faux rire, un faux visage ?'' Et si vous remarquez, j'ai commencé mon texte avec comme thème moi et seulement moi, car je n'arrive pas à parler d'une autre personne sans être sur quelle soit vraiment celle que je vois. Je suis une âme blessée, perdue dans un vide immense, je suis au fond de l'abîme et je n'arrive pas à retrouver le bon chemin, d'ailleurs, y a-t-il un « bon » chemin ? Je cours derrière le temps, pour qu'il me donne une seconde chance de pouvoir m'amuser, profiter, aimer, pleurer mais pas trop, pouvoir peut-être moins souffrir, mais sans cette souffrance, serais-je la personne qui vous écrit là maintenant. On perd sûrement notre précieux temps à souffrir, mais ne serait-ce pas capital à notre équilibre?

Quelle est votre plus grande faiblesse ? La mienne, c'est de ne pas assez faire confiance aux gens qui m'entourent et même ceux qui m'aiment ( mais est-ce qu'ils m'aiment vraiment, je ne sais pas ?), j'oublie peut-être qu'il y a des gens biens sur cette planète, mais c'est ancré en moi, je n'arrive pas à me détacher de cette méfiance. J'ai tendance à voir le mauvais côté des choses, alors je vois aussi beaucoup le côté sombre de ma vie, c'est sûrement pour cela que je n'arrive pas à avancer, ou alors j'évolue à la vitesse d'un escargot. Ce que je peux juste dire, c'est que j'ai trop souffert pour avoir pleinement confiance en une personne.

J'ai crié mais rien n'est sorti, j'ai crié et tout est partiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant