Chapitre 33

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Je me demande quel genre de sœur Dieu m'a t-il gratifié. Moi je croyais que les sœurs,elles devaient nous soutenir,nous aider,nous protéger contre les maux de la société,nous rassurer avec des mots doux.

Mais je me rends compte que la mienne est la responsable de mes maux. Elle qui devait être ma meilleure amie,ma conseillère.

Que lui ai je fait pour qu'elle veuille dresser tous le monde contre moi?

Quand je me suis levée,je lui ai administré aveuglément plusieurs coups avant de tirer sur son foulard.

J'étais choquée de voir qu'elle s'était rasé la tête et qu'elle avait teinté ses cheveux en brun.

Je crois que Baba était tout aussi surpris que moi. Il lui a gratifié d'une gifle plus retentissante que celle que j'ai reçu avant de lui répéter d'aller faire ses bagages.

- Toi, tu sors de cet appartement tout de suite. Tu retournes d'où tu viens.
Me dit-il en glissant une valise vers moi.

J'ai voulu me défendre, mais je me suis ravisé aussitôt. Que pourrais-je bien lui dire ? Tout est contre moi.

Je prends la valise et je traine avec elle  jusqu'en bas. Je ne savais pas où j'allais et je commençais à sentir des douleurs aiguës au bat du ventre.

                          *"""*"""*

C'est la seconde fois qu'elle se retrouve à marcher seule dans la même journée; chassé toutes les fois par des êtres qui lui sont chers :son père et l'amour de sa vie.

Elle n'avait pas de destination et la douleur qu'elle ressentait devenait de plus en plus persistante.

Elle ne pleurait plus, elle avait décidé d'accepter son sort et de vivre avec. Elle allait se venger se disait elle. De qui? Tous le monde peut-être.

Arrivée à une cabine téléphonique, elle entra et composa le numéro de Hafaz. Celui ci le lui avait donné lors de ses visites dominicale.

Puisqu'elle a une bonne mémoire,elle l'avait retenue.

Elle craignait bien que ce dernier aussi ne veuille pas le voir comme tout les autres. "Je vais tout de même essayer. Qui ne tente rien n'a rien" se dit-elle.

Celui ci décrocha à la troisième sonnerie.

- Allô ? Qui est à l'appareil ?

- Ha...Hafaz. Réussit-elle à sortir. La douleur l'accablait de plus en plus.

Son interlocuteur qui avait reconnu sa voix pris peur en voyant le numéro qui n'est pas celui d'un téléphone portable.

- Aïcha, Qu'est-ce-qu'il y'a ? Qu'est-ce que tu as ? Pourquoi tu n'es pas chez Assade ? Où es tu?

- Hafaz... j'ai très mal,aide moi stp je suis à....

- D'accord,ne bouge pas j'arrive tout de suite.

Hafaz était paniqué inquiet de savoir  que Aïcha n'était plus chez son ami.
Il voulait lui poser cette question. Il a même voulu appeler Assade mais il s'était dit que le plus urgent c'est d'aller au secours de cette jeune fille qui l'attendait.







Le même jour à 4h du matin à la clinique Berlin Zehlendorf.






Aïcha Ibrahima Bâ

J'ai l'impression que je suis en train de vivre la vie d'autrui. Il y a quatre mois de cela j'étais couchée sur ce lit d'hôpital et je pleurais parcequ'on m'avait annoncé qu'un être grandissait en moi.

De la sainte à la dévergondéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant