L'Autobus [TERMINÉ]

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  Ce soir là, comme tous les autres de la semaine, je monte dans le bus pour rentrer chez moi après cette longue journée de cours. Et ce soir là, comme tous les autres de la semaine, je m'installe au fond du véhicule, appuyé contre la fenêtre.

  Deux enfants se dévisagent avec intérêt, assises à l'opposé l'une de l'autre. Finalement, la petite blonde se lève et marche maladroitement pour venir s'assoir à côté de la rousse. D'une petite voix timide et attendrissante elle lui demande son nom. L'autre répond d'une voix fluette et la conversation s'engage alors. Après avoir seulement échangé trois mots, les voilà qui se proclament « meilleures amies pour la vie ».

  Attendris par cette naïveté tranquille dont les enfants ont le secret, quelques passagers les observent du coin de l'œil, un petit sourire amusé aux lèvres.

  Les fillettes parlent avec animation à présent, comme si elles se connaissaient depuis toujours. Elles parlent de leur école respective mais, comprenant qu'elles ne sont pas scolarisées au même endroit, elles adoptent toutes deux immédiatement une moue boudeuse, réalisant qu'elles ne se reverront sans doute plus.

  Le bus ne tarde pas à ralentir face à un nouvel arrêt et la mère de la petite blonde se lève pour prendre sa fille par l'épaule. Cette dernière quitte son siège pour le poster devant la porte et agite la main pour saluer sa nouvelle amie.

  Lorsque le véhicule redémarre, je la vois courir sur le trottoir, comme pour nous rattraper, mais elle finit par disparaître rapidement de mon champ de vision. Son amie se décolle de la vitre pour tourner à nouveau son regard sur les passagers qu'elle dévisage ouvertement, sans aucune gêne, comme les enfants savent si bien le faire, indépendants de tous ces codes de bonne conduite avec lesquels nous nous encombrons.