RÉBELLION

Introduction

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Adam 

10 Octobre 2020

 Berlin, Allemagne.

Je rentre dans la salle, la tête haute, ravale ma colère et ma tristesse puis reprends mon sourire de façade. Comme toujours la salle des fêtes est magnifique, elle déborde de richesse et de noblesse. De longs et épais rideaux clairs habillent les murs, un immense chandelier illumine la pièce et le sol est recouvert d'un titanesque tapis rouge aux dessins orientaux. Tous les Sangs- Purs de Berlin semblent réunis dans cette pièce. Les dames portent de longues robes au teintes claires  tandis que les hommes sont tous habillés de costumes plus sombres. Beaucoup de femmes s'adressent à moi mais je les ignore. Je n'ai pas le temps d'être courtois et poli, il faut que je le trouve. Mon frère doit être ici, j'en suis persuadé. Il est bien trop friand de ce genre de fêtes mondaines pour ne pas y participer. Soudain je l'aperçois, il est assis dans un coin sur un fauteuil et parle avec une jolie femme. Je souffle et me dirige vers lui. Ses cheveux blonds lui tombent devant le visage, ses habits sont froissés et il empeste l'alcool. La femme a une peau mate et de longs cheveux noirs et bouclés, comme toutes ses conquêtes d'ailleurs.  Il m'exaspère, je suis en permanence en train de travailler et réfléchir avec Père pour toutes les choses importantes concernant notre royaume tandis que lui passe son temps à boire, se battre et draguer. Cet ingrat est vraiment indigne de son rôle d'aîné.

-Arsène !

Ce dernier me regarde quelques instants puis décide de m'ignorer. Il tourne son visage vers la  fille et l'embrasse à pleine bouche. Je fronce les sourcils et grimace de dégoût, comment peut-il faire ça en public ?

-Arsène !

Je m'approche davantage mais il continue d'enfoncer sa langue répugnante dans la bouche maquillée de cette traînée.

-Tss, Arsène, Père demande à te voir. C'est important.

Sur cette phrase, je me retourne et quitte la pièce par une petite porte servant généralement aux domestiques.  Je sais pertinemment qu'il m'a entendu. Puis je finis par percevoir le son de ses pas accourant derrière moi. Je fais comme si de rien n'était et ne me retourne pas quand je sens sa main attraper mon bras.

-Je t'ai déjà dit de ne pas me tutoyer quand il y a d'autres personnes.

Tss, il ne veut pas que je le tutoie par contre ça ne le dérange pas d'embrasser des inconnues devant tout le monde. Je sens sa présence derrière moi, nous nous arrêtons et je le regarde. Ses cheveux sont toujours aussi blonds, ses yeux toujours aussi bleus et ses lèvres toujours aussi aguicheuses. Arsène a toujours eu un magnifique visage d'ange. Je grimace, sa poigne sur mon bras me fait mal. Il s'en aperçoit et me lâche avant de plonger son regard dans le mien. Le bleu de ses iris est tellement profond, il m'envoûte tellement. Leur couleur n'est pas claire comme celle du ciel, on ne la confond pas avec du gris ni du vert, elle est douce et sauvage en même temps, un peu comme la mer.  Arsène sait à quel point il peut me faire oublie son  comportement quand il me regarde comme ça, de ses yeux tellement angéliques. Je soupire et lui tourne le dos de nouveau.

-Adam.

-Quoi ?

-Le bureau de Père c'est de l'autre côté .

Je l'entends s'esclaffer derrière moi et je vire au rouge.

-Je .. je sais ! Je me retourne de nouveau vers lui et le regarde droit dans les yeux. Je ne comptais pas t'indiquer le chemin ! Je vais à ma chambre !

Bien-sûr c'était tout à fait faux, seulement malgré que je sois bon menteur, je ne l'ai jamais été avec lui. Il s'esclaffe encore et me sourit sincèrement. Ces sourires là sont si rares chez lui ... Je ne peux empêcher mes joues de chauffer davantage, ça aussi c'est une mauvaise habitude. Il penche sa tête en avant et affiche une expression amusée. Il porte sa main derrière sa nuque et prend une position nonchalante en m'adressant un séduisant sourire. 

-D'accord.

Après un dernier regard dans sa direction, je me retourne pour la dernière fois et rejoins le couloir qui mène à ma chambre. Une fois à l'intérieur, j'enlève ma cravate, détache quelques boutons de ma chemise et retire mon veston. Je respire bruyamment et décoiffe mes cheveux bouclés. Je passe ma main sur mon visage et me laisse tomber sur le lit. Je retire mes chaussures et déboutonne encore ma chemise sans l'enlever complètement. Il fait trop chaud et même si je sais que je ne pourrais m'endormir maintenant je ne peux plus garder ses vêtements.

 Je respire encore une fois bruyamment, calmant ma respiration. Je déteste tellement ces fêtes, trop de gens, trop de bruits, trop d'odeur et trop de stress. Depuis que Mère est morte, je ne vois presque jamais Père qui m'a totalement écarté de ses choix stratégiques, à présent c'est Arsène qui est censé le conseiller. Nos discussions me manquent. Je sais que je devrais respecter les choix de Mon Père, seulement je ne peux m'empêcher de mépriser ce qui me fait du mal. Sans ses heures de réflexions et de travail, je me retrouve seul avec moi-même et je ne peux plus dormir car maintenant, en plus de la culpabilité qui me rend malade, la mort de Mère m'achève.

Cette souffrance m'obsède, chaque lieu dans lequel je passe, chaque chaise sur laquelle je m'assoie et même chaque vêtements que je porte me fait penser à elle. Quand je regarde mes chaussures aux lacets défaits, je m'attends à recevoir ses réprimandes. Quand je mets ma cravate, je la vois près de moi, commentant mes gestes. Automatiquement, le matin quand je me lève, je me dirige vers sa chambre, pour lui dire bonjour. Seulement à chaque fois elle n'est pas là ! À chaque fois la réalité me revient en tête et la souffrance remonte, elle me tord l'estomac, me serre la gorge. J'ai besoin de sa présence, j'ai besoin d'entendre ses blagues positives détendre ma vie et dégager ce stress qui me ronge. J'ai tellement besoin d'elle. Et voilà, je suis encore en larmes. Mes yeux me font mal à force de pleurer quand je pense à Mère. J'essuie mes larmes, je ne devrais pas me comporter de la sorte. Comment un vampire de haut grade peut-il inspirer du respect en se lamentant sur son sort ? Je calme ma respiration et me redresse, regarde l'horloge en face de moi, 23 heures 58.

Soudain, j'entends des coups à la porte et la voix apeurée d'Arsène. Je m'empresse d'ouvrir sans faire attention à ma tenue. Mon frère se trouve devant moi les larmes au yeux et le regard accablé. Ses cheveux blonds sont en bataille et l'odeur d'alcool qui l'entourait semble partie. Des larmes jonchent son regard, ce qui m'inquiète.

-Arsène ! Tu vas bien ?  Je m'approche de lui et tente de comprendre son comportement  alarmant. Dis quelque chose !

Je sens ma voix trembler, je ne supporte pas de le voir dans cet état. C'est la première fois qu'il pleure devant moi, quelque chose de grave vient de se produire. Arsène reste de marbre, il ne dit rien et je panique littéralement. Je place mes mains autour de son visage et le force à me regarder dans les yeux en collant mon front au sien.

Tout d'un coup, il attrape mes poignets et ses yeux changent de couleur. Je découvre avec effroi son visage changer de forme, ses prunelles bleus deviennent rouges et ses cheveux blonds virent au noir. Ce n'est pas Arsène. Je frissonne de peur. Je tente de m'écarter mais l'étrange créature me retient près d'elle avec force. Je me débats et fais ressortir mes canines de prédateur. Ce dernier plante ses griffes dans ma peau et je crie de douleur. Mon sang pourpre coule le long de mes bras. Les sens de l'animal assoiffé s'éveillent. Je crie encore. Il approche sa bouche de ma nuque et mon cœur cesse de battre, tétanisé par la peur. Je suis plus faible et je le sais. Mon corps se relâche et j'abandonne la lutte perdue d'avance. Ses dents acérées percent ma peau et le monstre suce mon sang. Tous mes membres s'alourdissent et il ne s'arrête pas de pomper chaque goute de mon liquide rouge. Tout devient flou. Mes yeux se ferment et tout prend fin.

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Bon voilà mon premier chapitre! Bon d'accord, il est un peu long ... mais j'espère qu'il vous plaît^^. N'hésitez pas à donner votre avis et me conseiller , j'en aurais bien besoin pour m'améliorer ! Commentaires négatifs, positifs je prends tout !