Salut m'man, c'est Simon
Aujourd'hui j't'écris parce qu'on m'a dit que j'en avais besoin. En fait ma psy m'a assurée que j'irais mieux après t'avoir écrit, pis comme tu l'as toujours dis, faut écouter les professionnels de la santé! J'ai toujours tellement trouvé ça con, pis maintenant ça prend tout son sens. T'étais quand même une bonne infirmière, tu savais de quoi tu parlais j'pense bien. Même si y'en a qui te niaisait à la job des fois... Je disais quoi moi? Je divague j'm'excuse... J'suis tout mêlé ces temps-ci...
Bref, j'pensais pas qu'un jour ta passion pour l'écriture m'aiderait à passer au travers d'une période difficile de ma vie. J'étais quand même pas le meilleur en écriture, ou en math, ou en sciences... j'étais bon dans rien dans l'fond. Mais tu me disais tout l'temps ''Simon, j'veux pas te voir abandonner parce que je sais que t'es bon, pis tu pourrais même être le meilleur''. J'pensais pas qu'un jour j'te remercierais d'avoir cru en moi autant que tu l'as fait, pis pour l'enseignement que tu m'as apporté. Genre de m'avoir donné autant de cours à la maison parce que j'étais trop p'tit criss pour aller à l'école normale. Le premier jour où j't'ai vue passer la porte de la salle de rencontre du centre, jamais j'aurais pensé trouver une femme aussi belle. J't'ai vue pis j'me suis dit, elle c'est un rayon de soleil que j'vais vouloir protéger toute ma vie, même si j'dois me battre pour elle. T'étais quand même la 5ième famille que je rencontrais depuis le jour où ils m'avaient sacré avec les délinquants. J'avais peut-être juste 6 ans, mais j'en ai fait baver des parents. Mais faut croire que toi t'en avait assez en dedans pour surmonter mon petit moi que j'étais. Faut croire que, malgré tout ce que j'ai pu t'faire vivre, tout ce que t'as due endurer, t'es rester à mes côtés jusqu'à la fin. Tu m'as soutenue, t'as continué à me chanter somewhere over the rainbow avant d'me border le soir, même si j't'avais fait chier toute la journée. J'm'excuse encore et encore pour toutes les chicanes qu'on a eues, les "t'es pas ma mère" non voulut... Genre en plein milieu du Sears juste pour que t'aille bien honte.
Mais maintenant j'm'en criss. Peut-importe ce que peuvent en penser les autres, t'es ma mère à moi, pis rien ni personne peut changer ça. J'me souviens encore la fois où j'ai fugger, cette fois-là où j'étais juste tanner. J'voyais mes amis à l'école me parler de leurs parents qui les aimait plus que tout au monde depuis le jour de leur naissance, pis j'me suis sentis beaucoup trop seul. J'avais peut-être juste 12 ans, mais j'avais compris que l'abandon de mes parents biologiques m'affectaient beaucoup plus que ce que j'aurais pu imaginer. J'me souviens encore, tu m'as retrouvé dans le cimetière d'la rue Fardelais. C'est quand j'ai vu tes yeux complètement affolés, se calmer à la seconde même où t'as vue que j'étais sain et sauf, que j'ai compris que j'avais pas besoins d'aucune autre famille que toi. T'es la seule famille que j'ai besoins pis je l'ai toujours sue. J't'ai pas assez dis je t'aime dans le passé, pis c'est probablement mon plus grand regret. J'aimerais tellement revenir en arrière, pas casser l'assiette que j'avais jeté par terre parce que j'étais frustrer, celle que mamie t'avais donné (j'me sens encore vraiment mal). Pas fumer la drogue chez Eliott Poulin, pis revenir gelé comme une balle à 2 heures du matin, avec toi qui m'attend dans le salon parce que j't'avais pas donner de nouvelles. Ou juste t'écoute un peu plus, parce ce que t'étais clairement la voix de la raison.
J'aimerais revenir en arrière pis te dire à quel point je t'aime tous les jours de ma vie au lieu d'te pourrir l'existence avec mon caractère de marde. J'aimerais tout simplement revenir le jour de ta mort, pis te serrer très fort dans mes bras pour pas que tu partes, pour pas que tu m'abandonne seul dans un monde ou juste toi était capable d'me comprendre pis de m'aimer autant que tu l'as fait. Parce qu'aujourd'hui, j'me sens plus seul que jamais. J'suis viré fou m'man, j'perds les pédales sans toi... T'étais celle qui me gardait droit comme un pic quand mon monde commençait à s'écrouler... Fuck j'm'ennuie de toi...
Merci m'man, de m'avoir aimé comme on aime son propre fils, pis de m'avoir encouragé jusqu'au dernier moment.
Je t'aime plus que tout au monde
Ton gars à toi pis à personne d'autre
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Mes petits écrits
RandomIl n'y a pas de suite, simplement mon imagination farfelue, mes poèmes ou mes textes divers.