You Promised Me [BxB]

Chapitre III

"Pourquoi traitent-ils une si jolie fille de la sorte? Me questionna le petit garçon en face de moi et je fronçai vivement les sourcils.

- Je ne suis pas une fille ! Criai-je, les larmes aux yeux alors que tout ce que je ressentais éclatait en moi."

Je connaissais bien cette scène. Ma rencontre avec lui. Avec mon Thomas. J'avais cinq ans à l'époque et les enfants de l'orphelinat se moquaient déjà de moi. C'était la première fois que je voyais ces cheveux blonds vénitien qui brillaient au levé du jour et ces deux billes d'émeraudes qui, j'avais l'impression, lisaient en moi comme dans un livre ouvert. Je me sentais faible face à lui plus qu'à quiconque mais il était celui qui me voulait le moins de mal.

Le petit blond me regarda un instant avec un air surpris, mais semblait réfléchir une fraction de seconde. Il rouvrit finalement la bouche pour répondre.

"C'est encore plus mignon."

Il avait dit cette phrase comme une évidence, m'adressant un simple sourire avant de repartir vers Annah, qui l'appelait de la porte.

Puis, il réapparu devant moi, âgé de onze ans. La petite boule rousse, Sarah, était collée à lui et arborait une mine plutôt triste.

"Max' je... J'suis désolé. Marmonna le blond en fixant le sol, Sarah pleurait et je me sentais plus en colère que n'importe quand.

- Désolé ? T'es un putain de menteur Thomas, c'est la seule chose que tu représente à mes yeux."

Je lui répondais sèchement, voulant lui crier de rester, mais les mots ne sortaient pas. J'étais prisonnier de mes propres souvenirs sans pouvoir intervenir dans quoi que ce soit. Je terminai dans une pièce totalement noir, sanglotant de toutes mes forces.

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J'ouvrai brusquement les yeux et remarquai que ces derniers étaient embués de larmes, je les essuyai pour pouvoir regarder devant moi. J'étais dans mon lit, tourné face à mon chevet et mon regard se posait donc sur le cadre qui y reposait. Il renfermait une photo datant de sept ans auparavant, lors de mes belles années à l'orphelinat avec Thomas et Sarah. Nous figurions tous les trois sur cette photo et le bonheur pouvait se lire sur mes lèvres grâce au sourire que j'arborais. Je fixai longuement le cliché avant de dévier mon regard sur l'heure, grommelant une injure en me levant à toute vitesse. Il était dix heures et demie et j'avais raté la moitié des cours de la matinée. Je me dépêchais de m'habiller avant de courir au lycée. Je m'empressai ensuite de rejoindre ma classe, m'excusant auprès du professeur avant de parcourir la salle du regard. Aucun siège isolé n'était disponible et je vis le brun qui m'avait invité à travailler en groupe me faire signe de la main. Une place était libre à côté de lui, il affichait un sourire horriblement faux et je regardais encore un peu autour de moi. Mon regard croisa celui d'une rousse aux dreadlocks qui semblait psychoter et elle détourna son regard du mien pour le poser sur le garçon derrière elle. Je me résignai et partai m'installer à côté du brun dont je n'avais même pas prêté attention au prénom.

Ce dernier semblait populaire, mais j'avais un pressentiment à son sujet qui ne s'avérait pas être des meilleurs. Il commençait d'ailleurs à me parler et je répondais part de vague onomatopées, sortant mes affaires pour cacher mon cahier à dessin. J'écoutais le professeur d'une oreille pour assurer mes notes mais n'écrivais rien du cours sur mon cahier. J'avais la mémoire facile, je débutais alors un croquis. Mes pensées se reportèrent sur le rêve que j'avais fait cette nuit. Ce n'était pas la première fois que je le faisais mais il me blessait toujours autant. Je fis alors ce que je faisais à chaque fois, je reproduisait les scènes dans mon carnet à croquis, détaillant tout ce dont je me rappelais. Je finissais une case par le personnage de Thomas. Je l'avais tellement dessiné dans ma vie, à cause de ces cauchemars, que je connaissais chaque détail de son corps. Du moins, de son corps d'enfant de onze ans, pas de jeune homme de dix-huit ans. Je pensais pouvoir le retrouver facilement, m'étant inscrit dans ce lycée en particulier car Annah avait réussi à savoir que Thomas étudiait ici. Il était la raison pour laquelle j'avais déménagé dans cette ville, je devais le retrouver. Malheureusement, je ne pensais pas qu'un physique pouvait autant changer en sept ans.

Je rejoignais la devanture du bâtiment à midi, ne souhaitant pas me faire bousculer dans le self, et m'installai sur l'un des bancs au soleil du petit parc. Je m'enfermai dans ma musique et ressortai mon cahier à dessin.

[Changement de point de vue]

La récréation du matin venait de se terminer et le nouvel élève n'était toujours pas arrivé. Son nom m'avait interpelé, j'avais l'impression de l'avoir déjà entendu quelque part. Je jouais avec une de mes dreads entre mes doigts, écoutant Spike, mon ami assit derrière moi qui me parlait d'une soirée s'étant passée le week-end dernier. Mon attention fût vite attiré par Baxter qui entra en trombe dans la classe, essoufflé et les joues rougies comme jamais. Il s'excusa et je le vis hésiter face à la classe. L'autre connard de Ben lui faisait signe de la main mais le nouveau n'avait pas l'air convaincu, je songeai alors à lui faire signe mais Thomas criserait pour l'image que je donnerais à notre groupe. Nous n'étions pas réellement social, beaucoup de rumeurs couraient sur nous et nos voix s'élevaient rarement dans les cours pour y participer. Le regard de Baxter se braquait sur moi et je déviai rapidement le regard vers Spike qui m'appelait, me tournant dos au mur. Je soupirai en le voyant partir vers Ben pour s'installer à côté de lui.

Je discutais discrètement avec Spike de son ressenti sur celui-ci et je fus surprise de voir qu'il le sentait bien, lui aussi. Le nouveau dégageai quelque chose d'étrange et je ne pouvais pas encore mettre le doigt dessus. Notre sujet de discussion dérivait bien trop rapidement sur les réductions qu'allait nous ramener Thomas de son travail et nous commençions à lister nos souhaits.

À midi, je rejoignais les autres gens du groupe avec Spike devant le lycée. Dans un coin du parc, il y avait une petite tonnelle de pierre qui était à l'ombre à tout moment de la journée, abritée par de grands arbres. Ils étaient tous assis par terre, riant fort autour d'une enceinte qui diffusait une musique que je reconnus facilement en m'approchant.

Je me plantai au milieu du cercle pour bouger au rythme de la musique avec un grand sourire alors que certains m'acclamaient en riant.

"- Arrête de te donner en spectacle, tu n'es pas une bête de foire Andy. Soupira Spike, faisant rire plusieurs personnes et j'affichai une mine vexée.

- Si on n'a plus le droit d'être heureuse. Soufflai-je, l'air faussement boudeuse, allant m'affaler sur le dos d'Eloan, attrapant le pet' qu'il avait entre les doigts."

Eloan était en quelque sorte un petit ami non officiel mais toutes les personnes présentes dans le groupe étaient au courant de notre situation. Il allait pour protester mais je mordis brièvement la base de sa nuque, lui arrachant un hoquet de surprise. Son meilleur ami de moquait de lui et il me lança un regard qui me fit me lever à toute vitesse. Eloan me suivit avec un sourire joueur mais un peu sadique, il m'attrapa le bras et me fit chuter avec habilité, je finissais allongée au sol sans aucun mal tandis qu'il m'avait suivit dans le mouvement. Il était au dessus de moi et riait doucement avant de déposer ses lèvres sur les miennes. Les gamins derrière qu'étaient nos amis réagirent comme des gosses de primaire face à un bisou. Des "Aaaah" et "Bouuuh" étaient les seules choses qui composaient leur vocabulaire. Je roulai des yeux et leur adressai mon majeur en me relevant.

Je tournai la tête et remarquai le nouveau assit sur un banc un peu éloigné de nous, la tête baissée sur ses jambes croisées. Je le regardais quelques instants avant d'interroger Spike du regard. Devais-je aller l'inviter à nous rejoindre ? Il semblait bien trop gentil pour côtoyer Ben, et son style vestimentaire m'indiquait qu'il pouvait se plaire avec nous, mais Thomas n'était pas encore arrivé et généralement, c'est lui qui invitait les gens à venir avec nous. Il n'était pas un leader, juste le plus vieux et le plus réfléchi. Je le suivais aveuglément depuis plus de dix ans, et les autres présents avaient choisit de se laisser guider par les décisions de celui-ci. Il n'aimait pas avoir toutes ces responsabilités sur les épaules, mais ce groupe était la seule chose qui lui procurait un peu de plaisir après ce qu'il avait vécu. Il n'acceptait pas de nouveaux venus si facilement, ayant peur qu'un élément perturbateur trouble son nouveau plaisir.