"La solitude est une tempête
de silence qui arrache toute
nos branches mortes"Khalil Gibran
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12 : 15 le mercredi 10 Avril
Le regard vide, j'arpente les rues de Los Angeles, les sens aux aguets. Mes louboutins claquent contre le béton trempé, ce qui ne manque pas d'attirer l'attention de quelques curieux. J'arbore toute fois le tatouage du gang Cœn sur mon épaule droite dénudée, ce qui les dissuade de me dévisager plus que de raison. Certains téméraires continuent de m'observer avec hostilité, me faisant clairement comprendre que je ne suis pas la bienvenue. Je les dévisage à mon tour méprisante, si bien qu'il détourne rapidement leur attention autre part. Si pathétique. Mais je ne peux leur jeter la pierre, après tout, personne n'apprécierais voir débarquer l'un des membres du gang le plus dangereux du pays à sa porte.
Les passants se pressent pour rentrer chez eux, bousculant et piétinant sans vergogne de jeunes enfants. Si j'avais eu un cœur peut être les aurais-je aidée. Au lieu de cela, j'accélère le pas. Dimitri, le boss des Cœn m'a convié à l'une des réunions les plus importantes du gang, rassemblant tout les plus grands barons de la drogue. Il n'a pas fait cela par bonté de cœur, simplement à force de la rentrée dans beaucoup trop de tunnel, il a finit par ce chopper je-ne-sais-quoi et le don Juan est cloué au lit. Très impressionnant de la part du boss du gang le plus reconnu d'Amérique -Nord, Centre et Sud confondu-, pensé-je sarcastique. Mais après tout il ne faut pas oublier que lui aussi est humain.
Le ciel déverse sa peine sur la ville lumière et des éclairs déchirent le ciel en de longues zébrures illuminant la ville de milles feux.
J'aperçois au loin l'immeuble luxueux où la réunion doit avoir lieu.
Je claque ma langue contre mon palet. Ils n'auraient pas pu faire plus tape à l'oeil !
Une dizaine de limousine noire sont garées devant le parvis du building, et des hommes richement vêtus entrent avec arrogance sans prêter attention à l'attroupement de civile qui les observent bouche bée. Ces hommes manquent cruellement de discrétion, ce qui est pourtant un atout primordial dans notre "métier".
Je passe en coup de vent devant la file d'homme malgré leurs véhémentes exclamations outrés et me plante devant le vigile du haut de mon mètre soixante-dix. Le colosse me toise de haut, hautain. Oh toi mon chéri, tu vas vite redescendre.— Dēmœ
Il blêmit, perdant tout de sa splendeur, et baisse instinctivement le regard. Il se décale sans plus de cérémonie, me laissant entrée dans le haul de l'édifice.
Mes pupilles inspectent ce nouvel environnement attentivement, tandis que mon cerveau fonctionne à toute vitesse, recherchant déjà un moyen pour m'échapper si quelque chose dégénérait.
Un lustre en or fièrement suspendu au plafond scintillent de mille éclats mordorés, semblant même pouvoir faire de l'ombre au soleil. Un somptueux escalier en marbre blanc est placé à droite de l'accueil, où une hôtesse rigide comme un piquet, scrute nerveusement chaque arrivant. Je peux presque sentir la peur suinter de chacun de ses pores. Il faut dire que les mafieux avec leurs armes rattachés à leur ceinture, n'inspire pas confiance. Pas que je sois mieux.
Mes cheveux noir relâchés dans mon dos s'agitent en tout sens. Je me tâte, dois-je les attachés ?
Non, il ne vaut mieux pas, hors de question que j'ai l'air d'une pauvre petite assistante de bureau effarouchée à la queue de cheval serré qui se serrait trompé de salle. Plutôt crevée.Je ne perds pas mon temps, mon énergie ou même mes talons à montée les escaliers et me dirige droit vers l'ascenseur réservé aux handicapés.
Un vieil homme en fauteuil roulant me hèle pour que je retienne les portes. Je l'observe fascinée se démener pour essayer d'arriver à temps, ses bras s'activant à faire tourner la roue de son fauteuil, alors que c'est évident que ces efforts sont vains. Puis, lassée de ce spectacle, j'appuie sur le bouton menant au dix-neuvième étage, l'ascenseur se refermant sur son visage rougeaud et furibond.
Les portes se rouvre sur une vaste salle où une table ovale creusée en son centre est le seul meuble présent dans cette pièce d'une blancheur immaculée. À mon arrivée les discutions s'effilochent pour finalement s'éteindre complément. Une centaine de pair oculaire m'examine, toutes d'origines masculines.
Je leur fis un sourire sarcastique.— Bonjour à tous.
La plupart affiche clairement l'hostilité qu'ils éprouvent envers moi, mais la majorité reste respectueuse, et se contente d'un bref signe de la tête. Leur aversion ne met pas directement destiné, ils haïssent ceux que je représente, des hommes qu'ils jugent impitoyables et sans cœur, capable de tuer mère et père pour parvenir à leur fin.
Je m'installe confortablement dans le siège le plus grand, sous l'oeil médusés et terrorisés de certains dealers. Eh bien eh bien, quel courage...
Je croise mes jambes, en jouant avec la dague jusqu'alors cachée sous mon tee-shirt.— Mademoiselle ?
— C'est pour quoi ? demandai-je glaciale en mâchant exagérément mon chewing-gum.
— Vo-vous êtes..., bégaie t-il en évitant mon regard. Euh, eh bien... as-assise sur le siège de mo-monsieur Smith, et e-enfin vous...
— Tu crois que j'en ai quelque chose à foutre de ton Smith ?
Un ricanement se fait entendre au fin fond de la salle.
— Toujours aussi agréable à ce que je vois mon cœur.
Je lorgne froidement mon nouvel interlocuteur, laissant l'autre homme décamper pour son plus grand bonheur. Eh coco, c'est toi qui est venue me faire chier !
— Appelle-moi encore une seule fois mon cœur et je t'arracherais le tien.
— Charmante
— Toujours.
L'homme en face de moi rejette la tête en arrière prit d'un fou rire inexplicable. Du coin de l'oeil, je me rends compte que sa nuque dénudée est facilement accessible. Je pourrais lui trancher la gorge si facilement...
Dimitri te tuerais, me chuchote ma conscience. Je soupire défaitiste. Cela je le sais. Mais à quoi s'attendait-il exactement en m'envoyant moi pour des affaires impliquant des négociations ? C'est le seul domaine dans lequel je l'avoue de bonne foie, être un boulet. Mon cerveau ne pense qu'à une seule chose, tuer, tuer, et pour changer assassiner. En règle générale, la seule personnes que j'autorise à me parler est Dimitri et ceux uniquement car il est capable de réfréner mes pulsions. Je dialogue également avec les cibles que je dois séduire ou bien avec les prisonniers auquel je dois soutirer des informations -enfin moi je parle et eux ils hurlent-.C'est simple je ne suis plus bonne qu'à trois choses :
traquer,
torturer,
tuer.
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Let Me See You [EN PAUSE]
General FictionIls les ont tué. Ils les ont assassiné. Ils m'ont détruite. Je ferais coulée leur sang. C'est un serment. Tueuse hors pair, tentatrice du diable, sourire sardonique, démone à la beauté fatale. C'est ce que je suis. C'est ce que je suis devenue. À ca...