"Ceux qui vivent,
sont ceux qui luttent"Victor Hugo
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15 : 30 le mercredi 10 avril
Trois heures
Cette réunion aura pris trois putain d'heures dans lesquels, je n'ai pas ouvert la bouche. Qu'est-ce j'aurais pu dire ou faire de toute manière ? À part fracasser quelques têtes méritantes sur la table, rien du tout. En plus de ça, ce Smith m'a bien mis sur les nerfs. Monsieur avait son siège attitré alors je devais me décaler, ce à quoi j'ai froidement répliquée que s'il ne voulait pas avoir un poing attitré dans la figure, qu'il aille bien gentiment s'en chercher un autre. Ce qu'il a fait après de nombreuse remarques fleuries.
Le sujet principale de la réunion ne tournais pas autour de négociations comme je l'avais présumé, mais d'une chose bien plus croustillante.
Un "voleur" de client, potentiellement à éliminer. Et à qui reviendrais cette tâche ? À bibi. Pas que cela me dérange. Mais leur manière de tourner autour du pot, et de me jeter des regards éloquents à chaque "il doit être éliminé", a eu le don de me hérisser les poils. Surtout que je ne comprend pas pourquoi je devrais buter ce type. Il fait son boulot, et fort bien pour lui, cela semble fonctionner à merveille, jusqu'à même faire de l'ombre au Detars et au Sombrãl. Après tout, ce n'est pas la faute de ce "Ace", si ces hommes sont des incapables.Malgré tout si Dimitri -et seulement lui- me demande de l'éliminer, je le ferais sans hésitation. Et puis à ce que j'ai pu retenir, cet homme n'est pas ce que les policiers pourraient qualifiés de casier vierge. Il trempe dans presque tout le business illégal. Recherché par plus de 50 états, pour kidnappings, meurtres, trafic d'organe et de stupéfiants... Il a le NCIS, le FBI, le DEA, le SWAT, l'Interpole, la CIA, la police colombienne, la NSA, et même la DGSI sur le dos, ainsi qu'un nombre incalculable d'ennemis dans les mafias russe. Et malgré cela, il reste insaisissable.
Je me lève la première, lassée et d'une humeur massacrante.
Je passe rapidement le haul. Une fois dehors, le vent me fouette le visage, et fait voler mes cheveux dans tout les sens.
Je retrace le chemin que j'ai emprunté quelques heures plus tôt, pour me rendre à ma moto.
Des panneaux à vendre sont placardés un peu partout sur la devanture des magasins en faillites, et les murs pour la plupart en piteuse état, sont tapissés de graffitis. Soudain, je repense à ma moto flambant neuve, qui doit vraiment faire tâche dans ce décor désolant. Mon regard se durcit. Si quelqu'un a osé touché à mon bébé, je ne coûte pas cher de sa peau. . .
Heureusement, je retrouve ma moto comme je l'avais laissé, si ce n'est avec une fiente de pigeon en plus sur la roue avant. Maudit piaf. Je l'enfourche après avoir nettoyé cette déjection, et démarre en faisant vrombir le moteur.
Le vent fouette mon visage, et j'inspire une grande bouffée d'air frais, qui emplit mes poumons. J'ai largement dépassé la limite de vitesse autorisée, mais je n'en est que faire. C'est beaucoup trop bon !
J'accélère encore et encore, sur l'autoroute, en slalomant entre les conducteurs scandalisés, qui me hurlent dessus. Je leur fais un magnifique doigt de convenance, et accélère encore. Le paysage défile à toute vitesse, et j'aperçois bientôt la silhouette de la villa des Cœn.
Je me gare sur la parking, et descend de ma moto à contrecœur, regrettant déjà le sentiment de liberté qui avait enlacé mon âme. Je me déplace jusqu'à la porte principale, et y insère ma clé. . . qui bizarrement ne rentre pas. Je réitère l'action plusieurs fois, mais rien. Mieux vaut ne pas que je perde mon sang-froid. . .
Je tambourine à la porte, contrariée. La personne qui ouvrira cette porte va passer un mauvais moment. . .
- Ouvrez cette putain de porte !
J'entends des pas s'approcher lentement, puis un bruit de serrure ce fait entendre, et la porte s'ouvre à la volée.
Un homme dans la vingtaine apparaît dans l'embrasure de celle-ci, les sourcils froncés, les cheveux noirs en bataille, et un sourire railleur au coin des lèvres. Son regard glacial tombe dans le mien polaire, et je lui souris, avant de lui envoyer brutalement mon poing dans la figure.
Abasourdis, il recule de quelques pas, les mains compressées contre son nez qui pisse le sang. Je ne lui laisse pas le temps de se ressaisir en lui balançant cette fois violemment mon pieds dans ses partis génitales. Il s'effondre par terre.Je l'enjambe, alors qu'il gémit de douleur, les mains comprimées contre son bas-ventre. Un de mes talon atterris malencontreusement sur ses côtes. Oups
- P'tain, gémis-t-il les yeux mi-clos.
Nullement attendris, je passe lentement ma langue sur mes lèvres sèches.
- La prochaine fois, laisse la porte ouverte compris ? (Je me retourne vers lui nettement plus calme) Oh et Dimitri, ne t'avise plus de me donner la mauvaise clé, lui conseillai-je. Un accident est très vite arrivé tu ne penses pas ? Tu imagines dire adieu au joie de la chair ? Non, je ne pense pas non plus. Sur ce tu permet, mais j'ai très faim.
Puis je le laisse planter là.
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Let Me See You [EN PAUSE]
General FictionIls les ont tué. Ils les ont assassiné. Ils m'ont détruite. Je ferais coulée leur sang. C'est un serment. Tueuse hors pair, tentatrice du diable, sourire sardonique, démone à la beauté fatale. C'est ce que je suis. C'est ce que je suis devenue. À ca...