Acte III, scène 4.

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Diril, Jihan et Marria.


Quelques jours plus tard, le Duc range quelques habits et autres nécessités dans une malle.

JIHAN, d'un ton chagriné Quand est votre départ, Monsieur ?

DIRIL Un chevalier et son écuyer patientent déjà en bas. Dès que j'aurais terminé, je m'en irai. J'ai suffisamment attendu, il me faut rentrer.

JIHAN Prêtez particulièrement attention à la Capitale. Ainsi que votre frère avait prévenu, ne buvez pas un breuvage quelconque et appelez un goûteur à chaque repas. Même si vous prenez une pomme ! Revenez-nous sain et sauf ! Cette ville a besoin de vous, j'ai besoin de vous. Notre Duc bien-aimé ne peut pas mourir, n'est-ce pas ? Il doit encore arranger les conflits entre le Préfet de Sande et le Vicomte de Belmort ! Que ferait le Baron sans votre aide ?

DIRIL N'aie guère d'anxiété, mon ami. Je sais prendre soin de moi. A mon retour, nous organiserons une fête démesurée où toute la ville sera conviée. J'appellerai les meilleurs musiciens et commanderai les alcools forts pour que nous trinquions à en perdre l'esprit. Qu'en dis-tu ?

JIHAN Monsieur a toujours de bonnes idées !

Les deux amis rient de bon cœur, changeant ainsi les idées du Duc. Seulement, une intruse apparaît. La Fille de médecin.

MARRIA, énervée J'ai dû m'improviser servante afin que vos gens m'autorisent à entrer ! Voici donc une lettre qui vous est destinée. Toutefois, elle vient du palais. Je ne comprends pas pourquoi elle arrive entre vos mains.

DIRIL, stupéfait Vous l'avez ouverte !

MARRIA Bien sûr. Soyez déjà content que je ne l'ai pas jetée. Apparemment, elle provient de votre frère. Le sceau, en revanche, ressemble énormément à celui des Princes.

JIHAN, à Diril Aurait-elle compris quelque chose ? Aurions-nous un élan d'intelligence de sa part ?

DIRIL Ne soyez pas aussi méchant avec la Dame !

MARRIA Une minute ! (yeux exorbités) Ne seriez-vous pas le Prince exilé ? Le troisième ?

JIHAN Manqué ! Vous y étiez presque. Le quatrième !

DIRIL Était le quatrième.

JIHAN Mais c'est qu'elle est perspicace la jolie Dame !

MARRIA, agacée Pardonnez-moi, mais qui êtes-vous déjà ?

JIHAN, hasardant Jihan, Marquis de naissance, enchanté. Un père potentiel pour un enfant ?

MARRIA Q-Quoi ?! Monsieur le Duc, où avez-vous trouvé cette infâme personne ?!

JIHAN Ah ! vais-je trop vite pour vous ? Je suppose que vous avez du mal à suivre. Je renouvellerai ma proposition après notre première sortie officielle.

MARRIA Je-Vous... Vous êtes..! Répugnant, Monsieur ! Et vous ne me captivez pas plus que vous ne me charmez !

JIHAN Néanmoins, je pensais que vous cherchiez un homme fortuné pour s'occuper de votre famille.

MARRIA Ma dote est hors d'atteinte pour vous, Monsieur.

JIHAN Ma fortune dépasse toutes vos attentes, ma douce ! Il est dommage que vous me repoussiez ainsi, vous êtes une si belle Dame ! (d'un sourire séduisant) Cependant, je suis persuadé que vous faites erreur, et que les Anges souhaitent nous unir. Sinon, nous ne nous serions point rencontrés à ce moment opportun.

Ethrian V - MarriaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant