Les Contes Du Royaume D'Eligius

Chapitre 1 : #LesProblèmes

Il était midi quand le drame frappa le royaume.
Florestus, gouvernante des cuisines, avait préparé un festin en l'hônneur de l'anniversaire de la reine.
De nombreux alliés étaient conviés à cet évènement comme des comtes, des duc, des princes.
À côté de la reine se tenait sa sœur Nono, qui se comportait de manière très étrange aujourd'hui.
- Tout va bien ? lui demanda Alizus.
Elle sursauta comme si l'on venait de la réveiller d'un sommeil profond.
- Oui je...c'est juste que j'ai un peu faim.
Cela ne lui ressemblait pas du tout. Depuis qu'elle était enfant, Nono n'avait jamais cessé d'avoir la joie de vivre. De nature extravertie, elle ne s'était jamais comportée de la sorte, surtout lors d'un jour de fête comme celui-ci !
Même son visage affichait une expression que la reine n'avait jamais vu auparavant.
Quelque chose de louche se tramait...mais Alizus ne pouvait pas s'en charger car elle devait s'occuper de ses invités.

On leur serva du vin rouge de Bordeaux, afin que la reine puisse porter un toast.
- Santé ! s'exclama-t-elle pour conclure.
Quelques minutes après avoir bu leur verre, des hurlements reteintaient.
C'était Nono. Gissant sur le sol, le teint pâle et les yeux injectés de sang.
Elle venait de se faire empoisonner.
La reine tenta de garder son sang froid, de ne pas s'effondrer devant tout le monde : en vain.
Elle venait de perdre la seule famille qu'il lui restait.
Partagée entre la tristesse et la colère, elle éclata en sanglots, puis son visage changea d'expression.
Elle se releva, le regard vide, et cria d'une voix forte sur un ton plus que jamais autoritaire :
- 100 000 écus à celui ou celle qui me ramène le coupable...vivant.
Aussitôt dit, les servants se sont empressés de répendre la nouvelle dans le royaume, motivant les paysans à mener l'enquête.

Le lendemain, l'auteur de ce crime n'avait toujours pas été retrouvé.
Cependant, des rumeurs et des accusations courraient dans les rues, comme quoi le coupable serait Estellus.
Estellus était une hermite qui vivait dans une cabane en bois près du lac.
Chaque jour, elle entrait clandestinement dans le royaume afin d'ouvrir les yeux du peuple pour les pousser à se révolter.
C'était le combat de sa vie, qui lui a valut le banissement des terres de la reine.
Elle avait quelques disciples à qui elle enseigna sa philosophie.
La rumeur disait qu'elle aurait envoyé un de ses élèves aux cuisines pour verser du poison dans le verre de Nono afin d'affaiblir le reine pour faciliter le renversement du pouvoir.

Quand Alizus l'eut appris, elle ordonna aux hommes de Carlos de fouiller les rues pour la retrouver.
Sans surprise, Estellus s'était exilée en Chine dès qu'elle eut ouïe de cette acusation.
Elle n'avait pas beaucoup d'amis, pour ne pas dire aucuns.
C'est vrai que l'hermite n'était pas vraiment apprécié.
En effet, tout le monde (à l'exception de ses élèves) pensait qu'elle était folle à lier car elle ne cessait de répéter que Florestus n'était pas humaine parce qu'elle la voyait marcher sur le lac la nuit, le tout en ayant les cheveux roses.
Folle à lier. Oui. C'était tout ce qu'on pouvait affirmer sur Estellus.

                                  ■

La reine ne savait plus quoi faire.
Il fallait absolument qu'elle aille se changer les idées, qu'elle exprime sa peine et sa douleur à quelqu'un.
Et elle savait parfaitement où aller.
Arrivant à l'écurie de sa meilleure amie Marius, elle remarqua que celle-ci n'était pas là.
Encore une fois, quelque chose de louche se tramait car le vassal ne quittait jamais ses chevaux.
Elle inspecta rapidement l'endroit pour tenter de trouver une note laissée par son amie mais elle n'y parvint pas.
Soudain, elle entendit les pas des chevaux au galop qui se rapprochaient de plus en plus.
Elle vit deux silhouettes sur les majestueux étalons noirs.
Elle distingua Marius sur l'un d'eux, puis son attention se porta sur la deuxième personne.

Elle n'y croyait pas.

C'était Nono qui se tenait sur ce cheval, lui faisant de grands signes pour la saluer.
Celle qui avait été empoisonné la veille.
Alizus ne comprenait plus rien, elle avait vu sa sœur morte de ses propres yeux !
Comment cela était-il possible ?
Avait-elle préparé une blague de mauvais goût ?
La reine n'allait pas passer par quatre chemins pour demander des explications.

- Vous étiez passées où bon sang ? elle enlaça Nono de toutes ses forces.

- Eh bien ? On dirait que tu ne m'as pas vu depuis 10 ans !

- Tout va bien Aliz ? s'inquieta le vassal.

- Il se passe quelque chose de bizarre dans ce royaume...Nono je t'ai vu mourir hier au banquet et là je te retrouve en pleine forme !

- Qu'est-ce-que...hier j'étais avec Marius à trentes lieues d'ici pour ramener ton cadeau d'anniversaire.
D'ailleurs on ne pensait pas qu'on allait rentrer si tard et le manquer, désolées...

Bon. Nono est en vie. Mais qui était cette personne qui lui ressemblait tant ? Etait-ce une sœur jumelle ?
La reine se posa mille questions sans avoir la moindre réponse.

Tout à coup, elle entendit des coups de canons ainsi que des coups de béliers à l'entrée du château.
Elle vit des maisons prendre feu, au loin.
Puis quelques chevaliers vêtuent de bleu apparûrent dans son champ de vision.
Berne.
Bien sûr, ça ne pouvait qu'être un coup du duc de Berne.
Alizus sentait la rage lui monter à la tête.
Maëllus allait payer cher pour ce qu'il avait fait.