Mon téléphone n'arrête pas de sonner. La nuit a été longue. Les téléphones des filles ont été envahis eux aussi de textos, d'appels, et Giulia a elle aussi prit cher. Il est sept heures et demie du matin et j'hésite à aller au lycée - je sais, je devrais assumer les conséquences de mes actes comme une grande - : les gens sont si violents sur le net que je n'ose même pas imaginer leur comportement IRL. Mais les filles sont là, et elles sont déterminées. Je ne peux pas me dérober maintenant. Elles ont toutes dormi chez moi, et maintenant ma chambre ressemble à :
1) Une déchetterie. Des mouchoirs, des matelas partout, des bouteilles d'eau et d'ice tea vides, des emballages de chocolat et des habits.
2) Une ruche. Ca papote, ça s'active, ça se maquille...
J'attache rapidement mes cheveux noirs en queue de cheval et finis de m'habiller. Toujours la même : t-shirt blanc, veste à capuche noire, jean noir, docMarteens. Hina attrape son sac, me lance le mien et Léa ramasse le sien, qu'elle n'a pas réussi à attraper et nous sortons de chez moi, silencieuses. Je pense qu'elles ont aussi peur que moi. « Les filles? Finit par articuler Hina, au bord des larmes. Je veux pas y aller. - Moi non plus, Hina...mais qu'est-ce que tu veux faire? Je demande. Sécher? Et puis, il faut bien qu'on y aille. Moi aussi j'ai peur. - Ouais, on ne peut pas fuir indéfiniment. Rajoute Léa. » Hina attrape nos mains et les serre de toutes ses forces. Elle ferme les yeux et retient ses larmes avec un petit reniflement. «Go.» Murmure-t-elle. et nous entrons dans la cour, retenant notre souffle.
Tout le monde nous dévisage. Je ne saurais pas dire si c'est positif ou pas. J'entends des rires, des rires mesquins et beaucoup, beaucoup de murmures. Je croise le regard de plusieurs filles, qui me sourient gentiment. Certains garçons sourient d'un air moqueur, mais d'autres évitent mon regard froid. Sarah vient à notre rencontre et nous allons nous asseoir sur "notre" banc dans le plus grand des silences. Tout est si peu naturel, notre discussion qui se veut banale a l'air forcée et nous n'arrivons même pas à sourire. Mon sang se fige lorsque je les vois s'approcher. Luke est en retrait, voire totalement effacé. Les autres se moquent ouvertement. Je bouillonne en les regardant s'approcher à leur rythme. La cour est figée. « Alors les filles? On a décidé de lancer un girls band féminazi? Lance Matt. - Féminazi? C'est pas de notre faute si la vérité est blessante. Je ricane. - D'ailleurs, elles étaient superbes, tes cuisses, Hina. Crie Arthur. - Les gars, vous vous enfoncez, là. Vous êtes tellement ridicules. Vous ne comprenez rien à rien. Vous allez beaucoup trop loin. Alors désolé, mais non, on est pas féminazis mais vous nous dégoûtez. Et je pense que toutes les filles présentes ici sont du même avis, et même peut être quelques mecs dans le tas. C'est pas parce que vous êtes blindés de tunes que vous avez le droit de nous traiter n'importe comment. Grogne Sarah. - Oh, tiens, ma salope ouvre la gueule. Tais-toi, soumise. N'ouvre la bouche que quand je te le dis sinon tu vas recevoir une grosse fessée! Aboie Julien, hargneux. - Oh, tiens, mon agresseur me menace, ferme ta gueule sale homme des cavernes. Réplique Sarah du tac au tac. »
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Virginity game is dead.
General FictionNous sommes quatres. Quatres filles qu'on qualifierait à première vue comme de pauvres petites filles innocentes, et (évidemment) sans défense. Mais telles des agents secrets sur un terrain dangereux, nous partons en mission. Cette mission, nous av...
