Prologue

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Le Néant dévorait tout.

Le silence en devenait presque insupportable, assourdissant. La noirceur rongeait quelque chose nulle part, dans ce rien véritable.

Il n'y avait plus de douleur, plus de sensations, même les sentiments n'existaient plus. Tout ce qui faisait de moi un être de chair et de sang m'avait quitté. Ne subsistait que ce rien dont je semblais même faire parti.

Les souvenirs étaient flous, comme troublés par cet endroit sans nom. Des bribes me revenaient mais ne parvenaient pas à défaire cette obscurité. Je me souvenais de ma vie, de cette existence destinée à prendre fin en cet instant. Que pouvais-je y faire ?

Je pouvais encore penser, malgré la lenteur inexplicable de mon propre esprit. Mais je ne pouvais m'autoriser aucun mouvement, comme si mon enveloppe charnelle ne m'obéissait plus. Comme si mon âme et mon corps étaient deux choses distinctes en cet endroit.

Soudain, la lumière retrouva son nom et l'ombre disparut sans que je m'en doute. La clarté m'éblouit un moment et lorsque la vue me fut rendue, je restai sans voix. Ce qui se dessinait devant mes yeux ne pouvait simplement pas être réel ... Un tel décor n'existait pas ailleurs que dans les songes ou dans une imagination excessive !

Une clairière baignée de Soleil s'offrait à ma vue, magnifique et absolument indescriptible. L'herbe, les fleurs et même le vent qui s'y invitait, tout semblait irréel. Trop parfait pour être croyable. L'endroit était idyllique, la nature n'y trouvait aucune forme d'obstacle et prospérait, belle, forte, d'apparence indestructible.

L'incompréhension qui me contrôlait faiblissait à cette superbe vision. Les sentiments refaisaient surface en même temps que les souvenirs, si vite que je ne pus les ignorer. J'étais mu d'une sensation étrange, de celles qui collaient à la peau et ne pouvaient laisser indifférent. Cet endroit qui m'était étranger ne pouvait être réel, j'en avais la certitude !

Mes derniers souvenirs me laissaient un goût amer en bouche et menaçait même de faire apparaître la douleur où elle n'existait pas. Une vague de panique me submergeait tandis que les informations se frayaient un chemin à mon esprit. Et même le cadre fantastique ne pouvait rien y faire.

Intrigué, je me mis en marche, doucement d'accord. A fleur de peau, les sentiments glissaient sur moi sans que je ne puisse les distinguer. La bourrasque perpétuelle éveilla un frisson sur ma peau, que l'émotion amplifia sans attendre. J'étais fébrile, prêt à m'écrouler à tout moment et sans que je ne sache la raison de mes émois.

L'herbe tendre sous mes pieds étaient agréables, tout comme la chaleur de l'astre du jour à son apogée. Je m'efforçai de ne penser qu'à cela et effacer tant que je le pouvais ce qui menaçait de me rattraper.

Je me sentais libre, léger comme la brise qui me caressait doucement. C'était une sensation comme je n'en avais jamais connu de telle. De celles que l'on ne peut oublier. Qui reste graver au fond de nous à jamais, qui ne nous quitte pas.

Une silhouette sombre s'imposa au beau milieu de la clairière, de sorte à ce que je ne puisse simplement pas l'ignorer. La curiosité vaincue l'inquiétude et je m'approchais prudemment de cette ombre. La peur au ventre, l'objet de mon intérêt ne bougeait pas, immobile et inquiétant. Le corps recouverte d'un tissu noir ne laissait rien entrevoir de son propriétaire. De grandes ailes sombres surplombaient les épaules maigres de l'inconnu. Elles étaient immenses, et sonnaient presque comme une menace, sans que je ne sache vraiment pourquoi.

Instinctivement, je fis un pas en arrière, un envie sourde de m'enfuir s'insinua dans mon esprit. Mais avant que je ne puisse mettre cette volonté à exécution, je fus dans l'incapacité de faire le moindre mouvement. L'être qui me faisait face souleva le capuchon qui masquait ses traits. Je restai sans voix ...

Et soudain, je sus la vérité. Je compris tout ! Tout ce qui ne fallait pas savoir, ce qui dépassait entièrement le mortel que je suis. Des enjeux incroyables, des interrogations naturelles, tout ce que m'échappait encore. Ce que je vis dans ce regard n'avait pas de nom, rien n'était comparable à cela. A la douloureuse réalité qui me faisait face et qui ne pouvait que contraster avec le décor magique alentours. La beauté véritable et l'horreur des révélations qui m'atteignaient durement. L'évidence ne pouvait être combattue !

J'ai vu la Mort cette nuit-là, et elle était magnifique !


Un court prologue qui annonce gentiment la couleur de l'histoire. L'ambiance et l'atmosphère ne sont pas exactes mais seront plus claires  après le premier chapitre. 

C'est un point de vu Jimin pour ce début, mais ça ne sera pas le cas pour la suite. J'ai d'ailleurs beaucoup aimé écrire cette partie. Je l'ai commencé un peu sur un coup de tête sans savoir si je poursuivrai ou non.

Je vous encourage à voter et à commenter, à sortir de votre cachette. Je ne mords pas, promis ! 

Bisous les little ARMY ~

Angel of Death [Vmin]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant