L'Eveil

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'Qu'es-ce qu'elle me veux cette merde.'
Le sommet de la colline avait été pelé par les vents en une petite clairière comme un crâne chauve entouré par des futaies de genêts denses. Le chemin qu'elle avait suivie, tracé en zigzag épousant les contours du relief, était un passage de gibier. Du gros gibier que ses chiens sentaient sans beaucoup d'émotions, rien de récent. Les coutures de ses bottes baillaient à chaque pas, il allait lui en falloir des neuves, mais elle regrettait déjà le confort de celles-ci. Elle les avait trouvés à Orthez, chez un artisan bottier.

Le drone sans pilote vrombissait toujours au dessus de sa tête en décrivant des cercles comme s'il n'avait jamais vue d'être humain. Béa, la doyenne de ses chiennes se positionna à l'entrée de la futaie de genêts sans quitter le drone des yeux et Catherine lui passa la main sur la tête et entra entre les murs de verdure hérissée de piquants et de fleurs jaunes.

'T'as le poils gras ma fille, on a tous besoins d'un bon bain.' Elle pensa, sans ne plus prêter attention au cyclope bourdonnant qui cachait derrière son demi globe de plexiglass une douzaine de camera et de capteurs. Sans qu'elle ne s'en rende compte l'image de Catherine Gimbre traversant une clairière au sommet d'une colline dans le sud du Lot faisait le tour du monde et allait être à l'origine de la plus grande crise internationale depuis l'épidémie de R6Y12.

***


Carter Sylvia Todd, caporal au Pentagone en était a son deuxième mâcha/spiruline/café de 150ml de la journée et celle ci n'avait commencée qu'a midi quand ses voisins avaient décidés de se jeter des injures au visage l'un l'autre au plus haut niveau de leur capacités sonores. Le soleil sombrait sur l'horizon quand son iCar négocia la décente dans le bunker souterrain qui abritait les opération des bataillons de drones opérés a distance, l'ordinateur pilote répondait automatiquement a toutes les questions des différents portails de sécurité vérifiant ses accréditations et fini par se garer dans l'emplacement réservé au caporal. Elle se glissa hors de l'habitacle en jonglant avec son smart phone et la tasse compostable qu'elle avait presque fini et réussie a sortir et a épingler son badge sur la poche de son uniforme. Le shift précédent la salua en passant dans le sas de sortie de l'autre coté du hall, elle fit un signe a Callista mais le lecteur de badge flashait en orange signe que, bien que pas encore en retard elle n'était pas non plus en avance. La porte en verre noir s'ouvrit et elle entra dans la salle des équipements personnels, badgea son unité de storage et pris son visiocasque et une nouvelle pair d'écouteurs et microphone jetable, puis après avoir jeté un coup d'oeil a son reflet pour vérifier son uniforme elle regarda l'horloge au dessus de la dernière porte et celle ci passa de 23h59 a 00h00, le jour se levait au dessus de l'Europe de l'ouest et elle s'installa dans le cockpit de pilotage virtuel. De l'unité voisine une voix nasillarde l'interpellait, "Hey! Carter, troisième vol! Souhaite moi meilleur chance que pour les deux précédents!" Elle jeta un regard accompagné d'un sourire au rouquin impossiblement pâle assit dans le module a sa gauche et enfila son casque en répondant, "tu as réussi a sauver les deux dernier, Erwann, cette fois ci tente de réaliser les objectifs de la mission." La voix du jeune homme lui parvint au travers des écouteurs adoucie et amplifiée, 'merci caporal, si j'en avais je toucherai du bois.' Le feed visuel commença de scanner son visage et d'authentifier le pilot. Il trouva ses rétines et ajusta pour les REM et commença a projeter les images directement sur sa cornée.

"Sylva Todd, Carter, Caporal." La voix de l'unité central de sécurité et de pilotage a distance était froide et dépassionnée. "Heures de vols réalisés et validés 7231. Mission numéro 79. Localisation: nord Méditerranée, Golf Du Lion." Carter jeta un coup d'oeil a l'écran géant qui montrait les théâtre d'opérations actifs, la Manche et la mer du nord clignotait en rouge a cause d'une dépression se creusant en s'enroulant sur la pointe du Danemark, les conditions climatiques rendait les vols impossible et elle était soulagée de voir que la mission du jour était listée: reconnaissance, observation et monitoring. Son soulagement était dus a l'aggravation de la situation en Asie central autour du conflit en Mongolie. La zone de guerre impliquait le pilotage de drones armés et des frappes chirurgicales qui lui laissait toujours un goût amer dans la bouche, surtout quand il y avait des gens. L'image clignota et elle se retrouva a regarder l'entrejambe d'un bleu de travail, un sol gris de bâtiment de guerre et un petit coin de ciel bleu pâle, le technicien fini de replacer la demi sphère de plexiglass protégeant les objectifs, sonars et radars du drone, brièvement elle ne vit plus qu'une pair de bottes standard et puis la seul rampe de lancement, le ciel sans nuage et au loin une côte brumeuse. La carte digitale se surimposa a l'image et les noms des points de repères commencèrent a s'afficher. Elle ne pu réprimer un frisson de plaisir quand elle se rendit compte que c'était un des dernier modèles en vision réelle et capture d'image avec sons naturel surround et expérience immersive, il se pilotait comme oiseau et son autonomie était sans comparaison. L'ordinateur faisait défiler la check liste des équipements et des caractéristiques de l'appareil, c'était un usage unique comme tout ceux qui devaient survoler le territoire en quarantaine : a la fin du vol de mission il se poserait dans un terrain dégagé et utiliserai ses panneaux solaires pour alimenter des caméra et des senseurs enregistrant toute activité dans ses environs proche. La ligne de plan de vol et de décollage apparue en vert brillant sur l'image du paysage et le décompte commença. Le Golf du Lion apparu se précipiter vers le drone puis celui ci pris de l'altitude et l'écran se rempli d'information diverse et variés. Carter sélectionna différents affichages et en effaça d'autre comme la jauge de carburant et l'autonomie, de toute façon si elle essayait de ramener le drone a bord du navire ou même de l'escadre de la CSH les batteries le descendraient immédiatement. Un nom apparu directement sur la ligne verte du plan de vol : Sète. A sa droite un autre nom : Frontignan et a sa gauche Agde. La courbe de vol partait directement vers l'ouest vers la zone a risque de Toulouse puis remontait en une courbe sinueuse vers le nord: Montauban, puis Albi et Marmande et le drone devait se poser dans le désert de la plaine alluviale des Landes qui même avant le désastre était couvert de forêts.

Le Grand SommeilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant