Chapitre 2

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           Le lendemain matin, Louise se réveilla en pleine forme. Il n'était que
4 h 30, mais la jeune fille s'était habituée aux nuits courtes lors de son entraînement. Surtout qu'elle avait put prendre une douche ce qui l'avait revigorée encore plus. Et puis, elle s'était rendu compte à quel point la crasse s'était incrustée dans sa peau. En même temps, après un mois de vagabondage, on ne pouvait pas espérer mieux. En regardant dans l'armoire de sa nouvelle chambre, Louise finit par trouver quelques habits à sa taille dont un jean noir et un large polo rouge. Elle se regarda dans son miroir et fit une moue, ce n'était pas vraiment son style, mais c'était mieux que rien. Louise fût dans la boulangerie à 5 h pétantes. La gérante n'étant pas encore arrivée, la jeune fille prit donc les devants, elle se mit une charlotte sur la tête, le top de l'élégance, enfila un tablier, alluma les lumières et se mit au travail. Louise remercia infiniment dans sa tête son oncle de lui avoir tout appris sur la préparation et la cuisson des pâtisseries françaises.

        Vers 5 h 30, Emilie descendit enfin et vit avec étonnement tout le travail qu'avait fait sa jeune employée. Lorsqu'elle la vit Louise s'arrêta, elle le savait, elle prenait souvent les choses trop à cœur et s'empressait de commencer une activité ou une tâche sans même demander aux principaux intéressés. Elle s'était habituée à ce regard que lui lança sa patronne, un regard plein d'étonnement et d'appréhension. Louise se remémora le jour où elle avait vu une voiture sur le bord de la route avec le capot ouvert, elle s'était improvisée mécano et avait commencé à la réparer, le propriétaire l'avait regardé avec des yeux ronds. La jeune fille sourit en repensant à ce moment.

- Je peux savoir ce que tu fais ?

- Mme Rudson, je suis désolée, vous n'étiez pas encore descendu alors j'ai commencé sans vous, j'ai préparé des baguettes mais je ne les ai pas encore enfournés et là je me suis mise aux viennoiseries.

- Je vois ...Tu as fait tout ça en 1/2 heure ?

- Heu... Oui. Ça vous dérange ?

- Non ! Non, c'est juste que c'est épatant. Où as-tu appris à faire tout ça ?, répondit émerveillée la gérante.

- Comme je vous l'ait dit j'ai déjà travaillé, c'est mon oncle qui m'a tout appris, c'est un fan de gastronomie française, surtout en ce qui concerne les pâtisseries, souriais-je.

Emilie ne dit plus rien et se prépara pour aller aider sa jeune apprentie. Toutes deux se mirent au travail et enfournèrent leurs derniers petits-fours vers 8 h exténuées. Elles n'eurent pas beaucoup de temps pour se reposer puisque la boulangerie ouvrait à 8 h 30.Louise eut juste le temps de se rafraîchir un peu avant de se poster derrière le comptoir de la boulangerie. La journée se passa particulièrement bien. Cependant, la jeune fille se rendit compte que cette petite ville n'avait comme habitants que des personnes vieillissantes, cela ne la dérangeait pas quoiqu'elle se soit dit que ce ne serait pas aujourd'hui qu'elle se ferait des amis.Enfin, c'est ce qu'elle croyait..

            Quelques jours plus tard, à sa grande surprise, ce ne fût pas une petite grand-mère ou un petit vieux qui poussèrent la porte de sa boulangerie mais un jeune homme d'environ son âge.

- Bonjour ! Je voudrai une baguette pas trop cuite, 3 croissants et 2 pains au chocolat, s'il vous plaît.

- Oui bien sur tout de suite.Tout en préparant sa commande la jeune fille essaya de trouver une phrase ou une question pour entamer la conversation.

- Et..vous venez d'arriver en ville ? Je vous avais jamais vu avant.Le garçon qui était, jusque-là en train d'observer les vitrines releva la tête et sourit.

- Non, en fait j'habite dans la ville d'à côté, mais j'ai de la famille par ici c'est pour ça. Et toi ? C'est la première fois que je te vois dans cette boulangerie.

- J'ai été engagée il y a deux semaines, mais je ne compte pas rester plus d'un mois.

- Ah bon ? C'est dommage c'est sympa par ici quand on connaît le coin. je ne me suis pas présenté, je m'appelle Oscar et toi ?

- Louise. Eh bien, tu pourras peut-être me montrer le coin avant que je parte Oscar, lui proposa-t-elle en lui tendant sa commande.

- Avec plaisir. Bon faut que j'y aille, à bientôt !

- À bientôt !

Lorsque le porte de la boulangerie se referma Louise se sentit seule et en même temps contente à l'idée qu'elle allait  sûrement le revoir.

- Louise ! Tu peux venir à l'arrière, j'ai besoin de toi ! La jeune fille traversa le couloir menant à la cuisine tout en s'attachant les cheveux.

- C'est quoi ce sourire béat ?

- Quel sourire ? Je ne vois pas de quoi vous parlez...

Emily Rudson la regarda avec un petit sourire mais ne répliqua pas car, finalement y'avait il besoin de mots ? D'ailleurs, petit à petit entre elles deux il n'y avait presque plus besoin de parler.                                                           

Le soir même, Emily et Louise se retrouvèrent pour partager leur dîner et commenter les émissions stupides qui passaient à la télé. Entre deux bouchées de pop-corn, la dorénavant surnommée Mymy glissa à Louise:

- Alors comme ça tu as rencontré Oscar aujourd'hui ?

- Comment êtes-vous au courant ?

- C'est une petite ville. En tout cas, j'espère que vous vous entendrez bien, lui et ma fille était comme frère et soeur.

Louise en entendant cette phrase, en profita pour poser une question qui lui brûlait les lèvres depuis longtemps:

- D'ailleurs, où est votre fille ?

- A vrai dire, je ne sais pas. Cela fait deux ans que je ne l'ai pas vu...

- Pourquoi ?

- C'est compliqué. Je suis désolé Louise mais je ne préfère pas en parler. D'ailleurs je vais aller me coucher excuse-moi.

La jeune fille se retrouva alors seule au milieu du salon , son visage illuminé par l'écran de la télévision. Elle entendit les sanglots étouffés de sa patronne et décida qu'il était temps pour elle de partir. Elle essaya de ranger tout ce qu'elle pouvait puis rentra dans son appartement.Louise avait la tête pleine de questions et n'arrivait pas à trouver le sommeil elle essaya de se détendre en prenant une douche chaude mais rien n'y fit.

         Vers 2 h du matin elle était arrivée à la conclusion qu'elle ne dormirait pas cette nuit et chercha une occupation quand son téléphone, qu'elle avait depuis peu, s'alluma pour signaler une notification. Louise le prit sans grande excitation et lue: Oscar Jk vous a envoyé une demande d'ami.Ne sachant utiliser Facebook il lui fallut  une quinzaine de minutes pour l'accepter mais comme apparemment il était aussi insomniaque qu'elle, ils entamèrent une conversation et parlèrent pendant le reste de la nuit jusqu'au lever du jour lorsque Louise dû aller travailler.

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