Chapitre deux

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"Mr Jedusor.", lui lança Dumbledore en regardant sa montre.

« Vous n'étiez pas dans votre classe quand je suis arrivé pour mes leçons alors j'ai pensé que vous pourriez être ici. », commença Tom avec attention. Il regarda Hermione et une expression irréelle passa au travers de ses yeux sombres. Hermione remarqua immédiatement qu'il avait une présence qui avait presque mis à mal le calme et la confiance du mentor.

« Le temps passe vite. J'allais voir Dippet et j'ai oublié que tu venais pour tes leçons. Pardonne-moi. »

« Bien sur, Monsieur ! », lui rétorqua Tom d'une façon non rude mais également bien loin d'être polie. Hermione ressentit une vieille rancœur dans leurs paroles, une sorte de tension qui semblait les irradier tous les deux de l'intérieur.

« Et si nous repoussions la leçon à cette après-midi ? »

« Cela serait parfait, Monsieur. », lui répondit Tom en ne montrant aucune émotion. Une fois fait, il disparût. Quelqu'un d'aussi avisé que Dumbledore n'aurait pas manqué le rapide regard que Tom avait lancé à Hermione.

Dumbledore reporta son attention sur elle.

« Monsieur, j'aimerais voir le Directeur Dippet. », lui demanda fermement Hermione avant qu'il ne puisse l'ennuyer avec plus de questions. Elle avait comprit que Dumbledore était loin d'être idiot. Elle ne savait pas de quoi avait l'air Dippet mais il ne pouvait pas être aussi intelligent que Dumbledore.

« C'est par là. », lui fit Dumbledore après un moment. Hermione eut l'impression que quelque choe le travaillait. Hésitante, elle le suivit en passant près de la gargouille et entra dans le bureau du Directeur Dippet.

Quand Tom s'éloigna loin de Dumbledore et passa le corridor, il senti une drôle de sensation lui parcourir le corps. C'est la fille de mon rêve. J'en suis certain, songea t-il. Elle était presque la même avec quelques changements. Les cheveux plus raides peut-être ? Mais la même beauté irréelle semblait l'irradier.

En colère, il chassa la fille de ses rêves hors de son esprit. Il se demanda sèchement si Dumbledore avait pris cette excuse pour sécher volontairement ses leçons de métamorphose avec lui. Même si Dumbledore refusait de se l'admettre, les leçons étaient devenues une sorte de match privé entre eux deux depuis que Tom avait pratiquement atteint le niveau de Dumbledore sur ce sujet.

Tom avait une relation bizarre avec Dumbledore, pour ne pas dire le contraire. Dans un sens, Dumbledore était la seule personne à Poudlard pour qui il avait un profond respect. Même si Tom détestait se l'admettre, Dumbledore était le genre de personne qui réussissait en entrant dans une pièce à la faire tomber dans un silence le plus complet. Dumbledore était le genre de personne qu'on obéissait d'un claquement de doigt. Dans un sens, Dumbledore était le modèle de Tom. Il était le genre de personne à qui il aspirait être.

Mais en même temps, Dumbledore représentait tout ce à quoi Tom s'était opposé. Dumbledore avait une idée tellement étroite et décidée sur ce qu'était le bien et le mal, sur la rejection et le fait d'être accepté. 'le Mal' et 'le Bien' n'existaient pas pour Tom. Ils étaient vagues, des noms insignifiants que les gens utilisaient pour se sentir bien dans leurs baskets quand ils faisaient une action. Ce qui désintéressait le plus s'était sa définition du 'bien'. Comme pour le fait d'être accepté ou rejeté. Pourquoi devrait-il être ouvert et accepter les moldus et les sangs de bourbes, une race qui n'avait fait que le rejeter toute sa vie. Il haïssait le monde moldu, pour lui, il n'avait été rien d'autre qu'un gosse de la rue, un orphelin, un garçon qui n'aurait jamais pu rien faire de sa vie. Il haïssait les moldus plus qu'il ne pouvait le dire.

Tom rit amèrement, ce qui n'aurait pas de conséquence pour le moment. Depuis longtemps, il s'était débarrassé des émotions qu'un humain normal pouvait ressentir. Quand il pouvait ressentir de la peine, de la tristesse ou de la joie, tous ces sentiments allaient contre un mur. Il ne l'avait pas construit grâce à la magie parce que, malheureusement, il n'y avait pas de magie qui pouvait arracher son cœur loin de lui. A cause du temps qu'il avait passé dans l'orphelinat moldu, ses difficultées avaient commencé à Poudlard et, le fait était qu'il n'avait jamais réellement été accepté où qu'il aille. Il avait appris à vaincre toutes les émotions qu'il pourrait ressentir, appart la colère et, quelque fois, la satisfaction. Toutes les autres n'avaient pas d'impact sur lui. Quand il était adulé, dévalorisé ou même insulté, il ne ressentait rien du tout. Rendre son cœur imperméable à tout sentiment avait était le seul mécanisme de défense qu'il avait.

Take my heart away de HatusuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant