The Radiant Dawn

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Leona, The Radiant Dawn.

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Déjà, le Soleil déclinait sur Runeterra et offrait pour les habitants du Mont Targon, une vue imprenable sur le coucher de l'astre. L'effervescence qui était encore il y a peu maîtresse de nombreuses allées qui sinuaient à travers le Mont et ses habitations, laissait à présent place à une accalmie. Beaucoup s'attardaient pour regarder leur inspiration filer toujours plus à l'ouest et ce, bien trop vite à leur goût. Bientôt, l'horizon commença à grignoter le Soleil et bon nombre de Rakkorans préférèrent rentrer chez eux plutôt que d'apercevoir la Lune et son domaine. L'astre lunaire n'était pas très apprécié chez les adorateurs du Soleil, il n'y avait rien d'étonnant à cela. Mais alors que certains s'empressaient de refermer la porte de leur logement, d'autres souhaitaient ne perdre aucun rayon de lumière.
Panthéon avait suivi Leona loin des habitations jusqu'à ce qu'elle finisse par s'assoir sur la pierre. Installé à côté d'elle, ils se plongeaient tous deux dans leurs pensées. Sitôt le dîner fini, ils s'étaient retrouvés comme à leur habitude pour passer du temps ensemble. Ces deux là avaient commencé leur vie ensemble, ou presque puisque Panthéon était de deux ans l'aîné de Leona, mais il n'avait pas souvenir d'avoir vécu sans elle. Durant leur enfance et au plus grand étonnement de tous, le gamin chahuteur et la petite timide étaient devenus inséparables.. Puis ils avaient grandi et Panthéon avait commencé à apprendre l'art de se battre à huit ans. Deux ans plus tard, c'était au tour de Leona de s'y mettre, et peu à peu, seul le déclin de l'astre leur permettait de se voir.
Au fil des ans, Panthéon avait eu l'honneur de devenir le visage même de l'idéal des Rakkorans de sa génération. Il était tout ce qu'elle n'était pas. Il était admiré, accepté, elle était méprisée, reniée. La jeune fille sentait trop souvent les regards dédaigneux des siens sur son dos, il n'était pas étonnant qu'elle cherche à s'en éloigner pour passer la soirée. Pourtant, les liens qu'entretenaient Panthéon et Leona n'en avaient pas été ébranlés. Ils étaient forts, basés étrangement sur la conversation de la plus jeune et sur l'écoute de l'autre.

Le jeune homme leva les yeux vers son amie dont le souffle cristallin avait supplanté ses pensées. Face au Soleil couchant, ses cheveux flamboyants prenaient vie, plus qu'à l'accoutumé pensa-t-il. Une légère brise les fit flotter, accentuant l'impression qu'avait le soldat. Il aurait été face à un tableau magnifique s'il n'avait pas été inquiet. Ce n'était pas réellement le souffle de Leona qui l'avait tiré de sa torpeur mais plutôt son silence. Aucun mot n'était sorti de sa bouche : il n'y avait que son souffle, lent, régulier, presque trop cadencé. Certes, il devait admettre qu'il n'écoutait pas toujours la jeune femme et le silence aurait pu être pour lui un répit après une dure journée s'il n'en avait pas été alarmé.
Sa main se posa d'elle-même sur l'épaule de Leona qui sembla à son tour sortir de ses pensées, visiblement étonnée par l'attitude de son ami. Ils avaient beau être proches, il n'y avait presque aucun contact physique entre eux. Jamais une étreinte pas même une poignée de main, ils communiquaient leur affection l'un à l'autre à travers leur regard et leurs sourires.

- Qu'y a-t-il ?

Leona baissa les yeux, comme l'aurait fait une enfant. Un instant, Panthéon crut revoir la petite fille qui n'osait pas encore le regarder dans les yeux quand elle prenait la parole, mais le visage honteux de la jeune femme eut vite fait de chasser ce souvenir, trop occupé par cette attitude plus qu'étrange.

- Ne me dis pas que tu ne t'en doutes pas ?

Panthéon aurait voulu plonger son regard dans celui de Leona, certain qu'elle aurait alors confirmé sa première pensée. Mais ces yeux mêmes semblaient fuir son regard et s'étaient résignés à fixer le sol.