Chapitre 20 : Théo

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La lumière du soleil passe à travers le volet et tape sur ses paupières.

– Matthias il est quelle heure ?

Il tourne la tête vers le visage de son ami puis soupire.

– Évidemment, il dort encore.

Il l'enjambe tant bien que mal, puis atterrit de l'autre côté du lit. Il attrape un téléphone posé sur la table de chevet, à côté d'une paire de lunettes rouge.
L'heure s'affiche dans des chiffres lumineux.

– Putain il est huit heure !

Il secoue l'épaule de son ami, qui grimace en se frottant les yeux.

– Théo t'es malade c'est pas comme ça qu'on réveille les gens...
– Mais putain de merde, on est à la bourre je te dis !
– Ça va calme toi, il est quoi, sept heure dix ?
– Merde Matthias te moque pas de moi, il est huit heure je te dis !

Il brandit l'écran sous les yeux de son ami et l'agite.

– Tu vois, là ??
– Bah non, j'ai pas mes lunettes.

Il passe la monture sur son nez.

– Okay, on fait quoi ?

Le plus grand frotte sa pommette droite pensivement.

– Alors Théo ?
– Bon, elles déconnent à côté à pas nous réveiller alors qu'elles le font depuis le début du séjour, j'en sais rien moi de ce qu'il faut faire ! Mme Humbert elle peut se bouger le cul, non ?
– Elles ne sont pas parties sans nous, ça c'est évident, et puis tu sais, le car part à neuf heure, ça va. Mais c'est quoi le problème avec mme Humbert ? Elle est super sympa puis elle est tellement belle !

Il soupire en se prenant la tête. Justement, le problème c'est qu'elle soit aussi exceptionnelle, avec son sourire lumineux, ses yeux brillants et ses moqueries affectueuses à l'égard de Matthias.

— Putain y a rien avec mme Humbert, on s'en fout qu'elle soit belle ou non en plus, c'est juste qu'elle abuse à ne pas toquer comme d'habitude à sept heure. Après ça nous met dans la merde.
–Logiquement, leur réveil n'a pas sonné ou elles ne l'ont pas programmé, je ne sais pas, mais elles dorment encore dans tous les cas, elles sont autant dans la merde que nous.
– Matthias, t'es un génie même si tu ronfles la nuit.

Le jeune brun sourit d'un air satisfait.

– Je sais, je sais, pas besoin de me le rappeler tous les jours.

Il esquive de justesse une serviette de bain lancée contre sa figure.

– Bon, Matthias, tu te prépares, moi je passe d'abord à la douche et j'en profite pour les réveiller.
– Dacc !

Il jette quelques vêtements sur son bras, sa trousse de toilette, puis pousse la porte qui sépare les deux bungalows.
Il pénètre à pas discrets dans l'embrasure, c'est drôle de réveiller son pote en criant, en revanche ça l'est moins quand il s'agit de ses profs. Au fond, il le ferait bien pour tirer mme Humbert du sommeil, ça lui ferait les pieds.
Il ricane silencieusement, putain Théo t'es con, puis entre complètement dans leur chambre.
Son rictus se stoppe aussitôt sur ses lèvres, pour se transformer en grimace d'incompréhension, puis finalement en masque de colère.

Les deux femmes dorment dans le même lit –rien d'anormal– mais nues sous le drap qui en dissimulant les corps ne révèle que trop leur nudité aux yeux de l'adolescent, cacher pour mieux montrer il l'a mémorisée cette phrase à force de l'entendre en cours.
Il ne peut que les fixer, les deux, l'une dans les bras de l'autre, un sourire épanoui aux lèvres et les cheveux un brin fous.

il n'y a pas d'amour heureuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant