Chapitre 2

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Bon, c'est le moment où, je retente quelque chose d'autre plus dure. Je décide d'attraper l'épaule gauche de Chen avec un peu de doute. Il tourne la tête vers moi, le regard tranchant. Je recule par réflexe, mais je ne peux pas avoir peur de mon frère. Ce n'est que lui et pourtant, je sens mes mains trembler.

" —On y va. dis-je sur un ton assuré. Nous ne pouvons pas nous permettre de faire attendre plus notre classe. "

Surpris de mon comportement, tout comme moi, il tourne les talons et sort de la pièce.
Suivis des deux inconnus, nous retrouvons nos camarades et notre professeur de sport qui devaient sûrement nous attendre impatiemment pour certain. Je m'excuse à la va-vite puis retrouve mes amies.

Nous commençons à marcher dans la ville pour aller à la salle de judo. Les filles n'arrêtent pas de jacasser à cause de l'élève étranger.  « Woah il est trop beau gosse le gars ! Il est sûrement beau, mais il est surtout silencieux !

Je prends l'occasion d'être à l'arrière du rang, pour pouvoir m'expliquer avec mon jumeau. Je l’attrape le poignet et fais un signe de tête, laissant comprendre à mes amis de nous laisser. Il va devoir me donner une bonne excuse pour son comportement de gamin et irrespectueux de tout à l'heure !

" —Franchement, c'est quoi ton problème ?
—Je n'en ai pas. réponds-t-il d'un ton neutre, ce qui me casse encore plus les pastèques .
—Ça suffit les gamineries maintenant ! Tu n'as jamais été comme ça, et tu vas me faire croire que c'est parce que tu as tes règles ? T'es une meuf ou quoi ?! m'énervé-je d'un coup, bon, c'est vrai, je suis peut-être allée trop loin.
—Écoute, je suis désolé d'avoir agi ainsi envers toi. se pardonne-t-il, la tête basse et en me tenant la main, je pense que je vais le pardonner. Mais eux, j'en ai rien foutre ! ...je retire ce que je pensais. Tu dois faire très attention à eux, c'est compris ? Tu ne dois pas tisser des liens avec ces types !
—Et puis quoi encore ? Tu es devenu notre père entre temps ? Il y a une chose que tu ne me dis pas par hasard ?
—Non. ment-il comme un enfant de six ans qui a cassé un vase. "

Dans ces moments-là, je ne veux pas chercher plus loin, ni me prendre la tête avec lui. La seule chose que je peux faire, c'est ignorer son caractère de bœuf.

Alors que j'allais voir les Japonais, Chen m'arrête d'un coup, qui j’insiste, était très énervant :

" —Tu ne vas quand même pas aller les voir ? Tu n'as pas écouté ce que je viens de dire ?
—Bien sûr que si ! Et c'est pour ça que je vais m'excuser à cause de toi, et pour toi. "

Sans plus attendre, je marche vers les étrangers qui avaient l'air d'avoir une discussion : 

" —Je peux vous déranger un moment ?
—Oui. répondit Eichi avec le genre de faux-sourire que font les commerçants envers les clients.
—Je voudrais que vous pardonnez l'attitude de mon frère. Il n'est pas vraiment dans son état normal alors...
—Cela ne me dérange pas. Me coupe le gars de façon froide,.
—C'est vrai ? Merci beaucoup !
—En échange,  tu vas devoir rester avec moi jusqu'à que je parte.
—Pardon ? Enfin, ce n'est pas comme si  j'avais réellement le choix à cause des directives du principal.
—En effet.... Alors tu n'as qu'à m'épouser. déclare-t-il soudainement en me prenant la main et en l'apportant à ses douces lèvres.
—Très drôle la blague. poursuivis-je en me libérant rapidement avant de vomir.
—Je suis sérieux. "

Ok je commence à flipper. Ce gars est bien plus bizarre que j'aurai pu l'espérer. Je m'écarte de lui silencieuse.
Je rejoins mes camarades à l'avant, bien loin du professeur qui essaie de tous, nous surveiller. Ces idiots ont bien choisi le bon spot pour faire des conneries, et pour évidemment critiquer tout le monde. Curieux, ils me regardent d'une étrange façon.

" —Quoi ?
—Ce petit étranger, il a l'air de bien s'entendre avec toi. déclare l'un de mes amis avec un sourire diabolique.
—Je reste polie et agréable, voilà tout.
—Mytho ! s'écria un autre. Tu es tout, sauf une bonne personne. Vas y. Dis ce que tu penses réellement.
—Ok. Il est chelou. avoué-je sans me faire prier. "

On se met à rire de mon aveu que j'avais fait indifférente. Nous arrivons à la salle de judo, puis nous allons nous changer rapidement.
En tenue et prête pour me défouler un peu, je m'étire avec mes amis qui sont assez flemmards. Je ne sais même pas comment j'ai fait pour réussir à bosser avec eux.
Quelques minutes plus tard, le professeur nous appelle et nous explique, malgré les plaintes de ses élèves, qu'il a organisé un petit tournoi qui se déroulera par poule.
Je me presse de regarder le tableau et vois qu'il n'a fait que quatre poules. Et bien sûr, au début, les filles et les garçons sont séparés. Qu'est-ce que ça va être ennuyant ! Comme si, se battre entre filles est excitant... Je sais déjà que ma victoire contre elles et évidente ! Sans me vanter.

Les matchs se succèdent sans encombre, ni surprise. Je gagne les miens en moins d'une minute. Les filles sont des êtres si fragiles. Elles me demandaient à chaque fois, d'aller doucement. Très drôle...

Alors que j'attends les garçons qui terminent lentement, je reste assise sur un banc, histoire de boire et prendre une pause. J'observe Eichi, de l'autre côté de la pièce, assis parterre sur le tatami, en train de regarder les matchs. Il est vraiment captivé par ces derniers. 
À moins qu’il fait comme moi, ce qui veut dire qu’il matte les garçons, il doit bien aimer ce sport. À mon humble avis, il doit sûrement se moquer des perdants. Pourtant, son regard reste fixé sur mon frère. C'est comme si, il le jugeait.
Il dirige ses yeux noisette vers moi et sur un coup de surprise, je me lève. On dirait une enfant qui vient de se faire prendre. C’était l’action de la journée la plus ridicule.

Le professeur m'appelle et  je cours me préparer mentalement pour la demi-finale. Je vais enfin avoir un vrai match, contre un vrai mec.

À peine l'arbitre fait commencer combat, que je me déplace pour faire tomber mon adversaire. Heureusement, il se rattrape puis me tire de chaque côté pour me faire perdre l'équilibre. Désolée pour toi mon cher, mais j'ai fait des années de gym qui m'ont bien aidée depuis !
Je le pousse de toutes mes forces, qu'il atterrit sur les fesses. Je le bloque aussitôt et le match est fini. Je m'attendais à plus, mais au moins, c'est plus drôle que tout à l'heure.
J'entends l'arbitre de l'autre combat l'arrêter. Nos camarades frappent dans leur main, excités de voir la suite.

En effet, nous en sommes à la finale et mon rival n'est qu'autre que Chen. C'est vrai que j'avais oublié que lui et moi, avons fait du judo, du karaté et du taekwondo ensemble, depuis la maternelle.
Ma respiration s'accélère, nous nous mettons en place. Dans ces moments-là, notre lien de fraternité n'existe plus. Nous ne voulons qu'une chose, gagner.

Le match commence et aucun de nous deux ne bougent. On pourrait croire à un freeze, mais nous savons bien que le premier qui tentera de bouger, est celui qui fera le premier faux-pas.

Le silence règne dans la salle, mes yeux ne quittent pas de ceux de mon frère.
Soudain, un soupir se fait entendre derrière lui. Je décale de quelques millimètres mon regard, pour rencontre celui du Japonais. J'arrive à déceler les mouvements de sa bouche qui me dit clairement : Bonne chance. 

C'est alors que mon cerveau a réellement freezer. Les mots : m'épouser, font écho dans ma tête.
C'est alors que mon cher et tendre frère me pousse et me bloque parterre. Même si j'essaie de toutes mes forces, je n'arrive pas à me libérer. La seule solution ? Attendre la fin.

Le professeur crie la fin du match et du tournoi en disant le vainqueur. Il envoie tout le monde au vestiaire aussitôt parce que oui, on est presque en retard.
Putain de merde ! À quoi je pensais ?J'aurais pu gagner facilement si j'avais fait attention !
J'aperçois la main de Chen, tendu vers moi qui suis toujours sur le sol, en train de s'énerver intérieurement. Mauvaise perdante que je suis, je la prends sans même remercier. 

" —Bah alors princesse ? Tu me sous-estime tellement que tu fais à peine attention au match ? me nargue-t-il avec son sourire de merde.
—La ferme. J'ai été déconcentrée.
—Par quoi ? demande-t-il avide de connaître la réponse.
—Par rien ! "

Je prends mes affaires et vais me changer à la vitesse de la lumière. Nous rentrons calmement au lycée, tandis que ce fichu perturbateur me parle :

" —Jolie finale !
—Ta gueule. "

Je le dépasse rapidement et ai vivement envie de terminer cette journée pourrie. Et merci Dieu, mon vœu a été réalisé.
J'ai vaguement vu le temps passé. Je suis enfin sur le chemin du retour avec Chen qui n'arrête pas de siffler.

" —Tu n'as pas fini de faire ce bruit agaçant ?
—Mais qu'est-ce qu'il ne va pas ? Au début, tu t'énerves contre moi parce que j'ai eu une mauvaise attitude, et maintenant c'est toi qui as tes règles ? Dis-moi ton souci. "

Je voudrais bien, mais il va se foutre littéralement de moi. Je ne comprends pas la raison pour laquelle je suis touchée à ce point-là à cause de l'étranger ! Je suis peut-être trop fatiguée que cela touche mon cerveau.

Nous arrivons devant la porte de notre maison et je l'ouvre avec mes clés. Ce qui est sûr, c'est que je mérite, c'est une bonne sieste ! Chen ferme la porte derrière nous et je n'attends pas une seconde de plus pour lancer mon sac à l'entrée. Je me dirige vers la cuisine jusqu'à que, je vois mes parents, et les Japonais. Je les salue sans faire attention et..une seconde. Ai-je bien pensé : les Japonais ?

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⏰ Dernière mise à jour : Jun 01, 2019 ⏰

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