Par delà les nuages

Chapitre 1 : La Mer de nuages

Cette sensation du vent, la chaleur du soleil si proche, l'ombre des îles qui passent parfois au-dessus de nos têtes... L'ancien monde devait être bien différent du notre, même si des étendus d'eau les séparaient, ils étaient quand même reliés par quelque chose... je me mis soudain à parler à voix haute, laissant s'exprimer mes pensées :
« - Les humains vivent aujourd'hui ensemble sans véritable conflits, mais nous somme bien séparés les uns des autres. 

- Hmm, pas si sur. Tu sais qu'il existe pas mal de bateaux volants maintenant. C'est assez utile pour voyager d'île en île.  Me répondit Neryl les yeux perdus dans le paysage.

- Ha ! Ces gros bateaux ne sont réservés qu'aux grands tu le sais très bien, nous deux on aura jamais la chance d'embarquer dessus imbécile.

 Il se retourna à tout allure et se mit droit face à moi, maintenant il me regarda d'un air sérieux :

- Neryl ?

Je senti un léger choc sur mon crâne qui me fit reprendre mes esprits lorsqu'il me tapa sur la tête :

- Ça c'est ce que tu crois, un jour je finirai bien par monter sur un de ces bateaux crois moi !

Il est vrai que ces bateaux étaient plutôt impressionnants, ils dépassaient facilement la taille de notre petite île reliée où se trouvait notre école. Notre petite île flottante n'était pas non plus considérée comme un continent, elle était un peu perdue dans cette mer de nuage, peu de gens la connaissait. Iln'y avait quoi, que deux boulangeries qui se faisaient la guerre sur qui avait le meilleur pain, une petite forêt, notre minuscule village ainsi que notre école et c'était tout..

" - Attends, notre école...? Nyril, on a pas oublié un truc ?

- Emdal... je crois qu'on a encore oublié le cours d'aéronautique...

- Ahhhh ! C'est l'un des seuls cours intéressants en plus !

Il jeta un rapide coup d'œil a sa montre,

- 8h56, il nous reste que trente-quatre minutes !

En entendant cela, mon corps réagit de lui même en sautant du perchoir

- Allez, vite,dépêche toi ! 

C'était plus une invitation à faire une course qu'un avertissement pour moi. Cette fois j'étais déterminé a lui montrer qui était le plus rapide de nous deux.

- Parle pour toi !On se retrouve à l'école, t'es bien trop lent pour moi !

Rater des cours n'était pas si rare pour nous deux,mais aujourd'hui se déroulait la première séance de simulation de vol pour les huitièmes années, on pouvait pas manquer ça.
J'étais passé par un chemin différent de Neryl,plus court mais plus physique, de loin j'aurais décris ça comme un petit pré mais une fois les pieds dedans... Elle ressemblait plus une jungle sauvage qu'autre chose... Bien sur, il n'y avait vraiment peu de chance pour que je tombe sur un animal non domestiqué, et au pire, je serai sur tombé sur une belette inoffensive. Non... C'était pas la faune mon pire ennemi... Mon pire ennemi dans cette forêt, c'était la boue que j'avais pas prévus et qui m'a complètement recouvert mon pantalon, c'était ces ronces que j'avais pas vu et qui mon lacéraient les jambes tel des aiguilles, c'était le fait que j'avais cru entendre Neryl me traiter de sombre idiot alors que je galérais à me sortir de cette enfer de verdure, c'était ces racines fourbes qui me firent tombé à plusieurs reprises la tête la première. Plus jamais je n'emprunterais ce chemin. C'était loin d'être une partie de plaisir d'emprunter ce « raccourci », ma tenue en témoignait.Trempé jusqu'aux genoux avec de la terre sur le visage... Presque correct pour les cours je pense.
Il n'y avait nul trace de Neryl aux alentours...Ni de mon sac d'ailleurs. J'imagine qu j'étais arrivé avant lui, pour une fois. Je commençais à apercevoir les escaliers de l'entrée de l'école quand je sentis quelqu'un me taper l'épaule.

 - Eh bah Emdal, t'es parti faire la cueillette avant de rentrer en cours ? Ou tu t'es dis que la couleur blanche de nos uniformes scolaires n'étaient pas à ton goût et t'as décider de le repeindre couleur....?

 - Couleur boue. Rénal, c'est pas toi qui m'avait dit que ce raccourci était tranquille et dix fois plus rapide...?
J'essayais d'enlever les épines enfoncées dans mes pieds sans trop me faire mal et à nettoyer le marécage ambulant que mon pantalon était devenu.

- Regarde ça, on dirait que j'ai couru un marathon sur une famille de hérissons. T'aurais pas vu mon sac d'ailleurs ?

- Hahaha, dix fois plus rapide oui... Après c'est pas ma faute si tu fais pas le poids contre Mère nature. T'as surement du perdre ton sac dans ton terrible combat contre les racines.

- T'as beau faire partis d'une famille de navigateurs, je te ferais plus confiance sur les trajets que tu me recommandes Rénal, crois moi. Je pourrais presque te pardonner si...
Il me coupa la parole, devinant mes pensées.

- Mais oui c'est bon, allez, passe chez moi que tu te rendes un peu plus présentable. Déjà que tu fous le bordel en temps normal, ça m'étonnerais qu'on te laisse rentrer dans l'école vu ton état.